Chapitre 40

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(Mila)

Le mutisme de Bryan ne présageait rien de bon ! Est-ce que c'était lui qui m'avait renversé l'an dernier ?

- Dis quelque chose bordel ! criai-je les larmes aux yeux.

Son regard abattu croisa le mien et la seule chose qu'il eut le courage de dire fut :

- Je suis désolé...

- J'en ai rien à foutre que tu sois désolé ! tu m'as renversé ! Pendant plus de 10 mois j'ai été en fauteuil roulant ! J'ai arrêté de compter combien de séance de rééducation j'ai dû faire. Par ta faute ! Ta faute ! tu entends ! tu aurais pu me tuer et la seule chose que tu trouves à me dire c'est "désolé". Ne t'approche même plus de moi !

- ...

- Si t'avais eu le courage de t'arrêter et d'appeler les secours peut être que les lésions auraient été moins grave, mais finalement la réputation qui te colle aux basque est peut être la bonne ! t'es qu'un lâche, un connard sans scrupule ! tu me dégoutes !

Je pleurais de colère, de haine, de rage. Rien ni personne ne pouvait m'arrêter. Je me sentais manipulée, trahie de tous les côtés ! Ce qui me décevais le plus c'était qu'il n'ait même pas eu la décence de me l'avouer lui-même. Peut-être que je commençais à avoir des sentiments pour lui, peut-être que l'amour parait-il était plus fort que tout, mais j'étais à ce moment même convaincu que la haine et la rage qui prenaient possession de mon corps ne pourraient jamais lui pardonner !

- Je ne savais pas que c'était toi que j'avais renversé. Osa-t-il répliquer

- Si tu avais eu la jugeote de descendre voir la personne que t'avais renversé ou bien le courage de te rendre ne serait-ce qu'une seule fois à l'hôpital pour prendre des nouvelles, tu aurais peut-être su que c'était moi !

Hugo ne pouvait s'empêcher de jubiler et ricaner dans son coin. Mon sang ne fit qu'un tour et si je n'avais pas eu les mains attachées dans ces foutus menottes, je crois que j'aurais commis un meurtre sur le champ.

- Au lieu de rire comme un niais comment t'as su que c'était lui ?

-  Parce que c'était la voiture de mon père que ses potes avaient volé, alors quand Bryan l'a conduite pour ensuite la laisser en plein milieu d'un chemin, les flics sont remontés jusqu'à nous et à cause de lui, dit-il en pointant du bout de son révolver Bryan

A cause de lui, mon père est parti en tôle ! Les flics l'on accusé alors qu'il n'y était pour rien. Il a pris 10 ans de prison à cause de cet abruti ! Bryan a ruiné ma famille! Ma mère n'a pas supporté que mon père parte en prison, qu'il nous abandonne Diego et moi, elle s'est suicidée ! Tu te rends compte ! dit-il en pleurant toutes les larmes de son corps.

Elle s'est pendue devant nous, devant moi. Un corps pendu à une corde sous les yeux de deux gamins ! Je me suis retrouvé en famille d'accueil, jusqu'au jour où j'ai eu l'âge de me venger, de venger toutes les personnes qui ont ruiné ma vie. Je voulais les faire payer, vous faire payer pour avoir détruit ma vie ! Il est tant que justice soit faite et que j'allège ma souffrance.

Je regardais Hugo avec des yeux remplis de larmes. C'en était trop pour moi. J'avais conscience à quel point il avait dû avoir mal et j'étais encore sous le choc de ses révélations par rapport à Bryan.

Il me décevait.

Je me décevais.

Je ne savais même pas à qui j'en voulais le plus ! Je crois que le plus décevant pour moi était de m'être déçu moi-même. Je regrettais tous les choix que j'avais pu faire. Je regrettais d'avoir fait un minimum confiance à Bryan, d'avoir cru les belles paroles d'Hugo, d'avoir trahi Maddie. Du regret et de la culpabilité, voilà ce que je ressentais chaque seconde un peu plus.

Je ne lâchais pas des yeux Hugo, je ne pouvais pas croire qu'il puisse nous tuer. Ne lui restait-il pas une minuscule part de pitié ?

Tu vas mourir me chuchotait une petite voix au fond de mon âme.

Je m'étais arrêté de suffoquer et retenais ma respiration. Mon regard était dès à présent fixé sur Hugo et faisait des vas et viens entre Bryan et lui.

J'allais mourir.

Soudain Hugo positionna son doigt sur la gâchette, tourna le révolver en direction de Bryan et avant que je n'eus le temps de cligner des yeux ou même d'hurler de terreur, un énorme coup de feu retentit.

Coupable malgré moi [terminé]Where stories live. Discover now