Chapitre 1: départ

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Je vous présente ici le récit des aventures d'Ethyléne DeTolane, un personnage de jeu de role que j'ai adoré interpréter et à qui j'ai désiré donner une suite. Ça parle de magie, de dragon, d'Elfes mais surtout d'amour et d'amitiés dans une école où nos protagonistes vont vivre de grandes aventures. Alors certes, ils sont jeunes, un poil irresponsables et volatiles mais j'avais très envie de vous les faire connaitre. Là bas, dans ce monde magique, on vous apprend à maitriser vos pouvoirs et vos émotions, on se moque que vous sortiez avec un garçon ou une fille, on a des techniques éducatives franchement étranges mais surtout, on crée des liens qui ne pourraient se défaire que par la mort. 

Bonne lecture aux courageux qui s'aventureront à Emmerson. 

(N'hésitez pas à me laisser des commentaires pour que je rectifie les fautes d'orthographe ou si mon récit n'est pas claire, ou même pour me dire que la blague est fun)



J'étais assise sur la malle qui contenait mon armure, mes nouveaux uniformes, mes livres et tout le nécessaire pour une année scolaire à l'école Emmerson. J'attendais patiemment que ma mère invoque un portail de transport au milieu de la cour de notre maison.

On aurait pu croire que lorsqu'Elisabeth DeTolane accompagnerait sa fille cadette pour son premier jour dans l'établissement de deuxième cycle pour futurs Guerriers, Mages et Diplomates du pays de Bolirme, elle ferait plus de cérémonie. Au lieu de cela, elle ne cessait d'interrompre son rituel d'enchantement pour parler du marché de Kadoff qui ouvrait à l'instant avec tante Clara.

Monseigneur Kigrat, notre chat tigré, profitait des derniers rayons de soleil de l'été qui se reflétaient sur les pierres grises de notre maison, allongé paresseusement à mes côtés. Je ne pouvais m'empêcher de regarder autour de moi avec un soupçon de nostalgie. Je reviendrai dans moins d'une semaine et pourtant, c'était plus fort que moi. J'observais cette demeure des Montagnes Nymphes en revoyant ma grande soeur Iode me faire des grimaces par la fenêtre. À côté de la forge de mon père dont l'entrée donnait sur la rue, je me rappelais Tristan, mon ami d'enfance, qui tentait de passer par dessus le portail pour rejoindre la place principale de la ville, juste en face.

Pourquoi pensais-je à tout ça? Tolane n'était pourtant pas une ville à laquelle j'étais véritablement attachée, même si j'y avais grandi. Peut-être que c'était l'idée de quitter ma famille qui m'ennuyait. Au moment même où cette pensée me traversa l'esprit, j'entendis mon père râler dans son atelier contre une de ses machines récalcitrante. Non, ça ne devait pas être la famille non plus.

Tante Clare montra la pendule du temple sur la place pour avertir ma mère qu'elles allaient être en retard. Non pas qu'elles s'inquiétaient de ma rentrée scolaire, mais elles allaient rater le marchant de tissu à Kadoff. Je vivais le moment le plus important de ma jeune vie de Nymphe et elles parlaient chiffons.

Car je n'étais pas une jeune fille ordinaire. Moi, Ethyléne DeTolane, faisais partie des créatures magiques dénommées Nymphes, des Mages élémentaires exclusivement féminins aux pouvoirs puissants. Nous étions facilement repérables grâce au cristal incrusté dans notre front dont la couleur, similaire à celle de nos yeux, informait sur l'élément auquel nous étions liées. Rouge pour le Mages de feu, bleu pour l'eau, marron pour la terre, jaune pour l'air... Mais il existait aussi d'autres Magies telles que celle du vivant, dont les adeptes étaient essentiellement des guérisseurs au cristal vert. Mon cristal, ainsi que celui de ma soeur Iode et de ma mère, était violet, la magie du vide.

Je tirai sur le col trop étroit de mon nouvel uniforme. Je n'avais pas l'habitude de porter un pantalon, encore moins un rouge, à la coupe droite, décoré d'une bande jaune à l'extérieur de chaque jambe. Le col rond de la chemise, jaune également, était très serré. Si seulement j'avais pu décrocher un des trente boutons dorés qui décoraient l'avant pour qu'un peu plus d'air pénètre mes poumons. En plus d'avoir l'impression de suffoquer, serrée dans cet accoutrement, mes cheveux lisses et châtains se coinçaient dans le broderies du col de la veste. Il était droit et remonté pour parfaire le blazer rouge. Il me faudrait pourtant m'habiller ainsi durant mes trois ans de scolarité à Emmerson. Ils voulaient surement nous faire porter cet uniforme pour que les élèves ne forment qu'une seule et belle unité. Car si j'avais fait mon premier cycle à l'école de Tolane avec d'autres Nymphes, désormais, du haut de mes seize ans, j'allais côtoyer de nouvelles « espèces » comme disait mon père.

J'avais déjà eu l'occasion de fréquenter certaines d'entre elles. La réputation de forgeron de mon géniteur lui amenait des clients de tous horizons. Ainsi, étaient venus diner à notre table: des Elfes, des Mendrids (des Humains sans pouvoirs), des Asimes (des semi-démons très étranges aux yeux rouges), des hommes lézards appelés Zarwing, des Nains (comme mon père ou Tristan) et j'avais vaguement entendu parler de Fenrirs que l'on m'avait décrit comme des hommes loups. À l'école, ma soeur m'avait expliqué que nous serions tous mélangés selon les cours que nous aurions choisi.

Le portail de transport fendit l'air en une sorte de fissure jaune impalpable, d'un mètre de large et d'à peine plus d'un mètre soixante de haut, au travers de laquelle on apercevait notre destination. Je regardai la malle sous mes fesses et me dis qu'elle ne passerait jamais. Ma mère se tourna vers moi. Ses longs cheveux châtains ondulaient tels de petites vagues bercées par le vent sous l'effet de la charge magique du portail. La jalousie s'empara de moi. Ma mère était une femme de 45 ans sans aucune ride, grande et élancée, qui évoluait avec grâce dans chacun de ses mouvements. Iode lui ressemblait, à l'exception des cheveux blonds qu'elle tenait de mon père. Alors que moi... J'étais gauche, plus petite et légèrement plus ronde. Quant à mes cheveux, j'avais beau tenter n'importe quelle coiffure, ils ressemblaient toujours à un meule de foin.

— Tu es sûre de n'avoir rien oublié, me demanda-t-elle pour la énième fois?

Je vérifiai, uniquement pour lui faire plaisir, le contenu de ma valise. Lorsque je l'ouvris, sous les miaulements réprobateurs de Monseigneur Kigrat, je ne regardai même pas ce qu'elle contenait. Le couvercle du coffre en bois se referma dans mon dos alors que j'assurais à ma mère que tout était en ordre d'un signe de tête. Elle fit un geste de la main et la caisse s'envola rapidement avant de disparaitre par le portail, me fauchant au passage.

Je regardai ma tante Clara le traverser à son tour alors que j'étais encore par terre. Ma chère maman me fixa d'un air impatient. Elle ne comptait pas s'excuser et souhaitait que j'accélère le mouvement. Je me relevai et la suivis malgré mes hésitations. 

Emmerson école pour futurs Guerriers, Mages et DiplomatesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant