chapitre 7: une nymphe au corps à corps

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Le lendemain matin, lorsque la cloche de l'école retentit pour nous réveiller, j'étais de bonne humeur, j'allais voir ma soeur. Ce fut donc guillerette que j'enfilais mon armure en cuir cloutée dans l'armurerie. Cela me prit un peu de temps. Cette armure m'avait été offerte par mon père trois ans plus tôt. Il en avait fait trois. Une pour Iode, toute noire aux clous argentés, une armure de plates en Ulrik (le seul métal résistant à la magie) pour Tristan, et une pour moi, rouge aux clous cuivrés. Sur chacune, le célèbre Tim DeTolane avait prit le soin d'inscrire nos prénoms sur leur poitrine, la discrétion assurée. Trois ans plus tôt, elle était magnifique. Mais maintenant que j'avais grandi, elle m'était un peu petite et ne couvrait plus le bas de mon ventre. Sans compter mes nombreux entrainements à l'épée avec Tristan qui l'avaient mise à rude épreuve.

En me regardant dans la glace, je me trouvais ridicule. Avec un peu de chance, ça me ferait paraitre plus massive... Il était encore temps de changer d'avis et de ne pas y aller. J'hésitais tellement que j'en oubliais l'heure.

Alors que je pensais être la dernière dans l'internat, en allant chercher mon sac dans la chambre, j'y trouvais Sam en train de retourner l'intégralité de son box.

— Tu cherches quoi, demandai-je?

— Je t'appellerais si j'ai besoin qu'on m'éblouisse le feu de détresse.

Mon armure devait être encore plus voyante que je ne le pensais.

— Je disais ça pour être polie, répondis-je vexée.

— Je cherche mon arc pour le cours de tir cette après-midi. Je l'ai oublié. J'ai fait mon sac à la course et je l'ai oublié!

Elle semblait vraiment en panique. Je ne pus m'empêcher de ressentir sa détresse. La voir dans cet état de stress me peinait sincèrement, j'aurais voulu l'aider.

— L'école n'en prête pas?

— Oh si, répondit-elle sarcastique, pour Mendrids, Fenrirs et tous les autres, mais pas pour Elfes. Le prof à beau être l'un des notre, ils n'ont pas prit le temps d'en acheter en 25 ans.

Elle donna un coup de pied dans son sac et sorti. Je ne comprenais pas bien pourquoi les Elfes faisaient tan parler d'eux ici. De ce que je savais, ils avaient amplement mérité leur liberté, sans compter que personne à mes yeux n'était supérieur aux autres, encore moins au point d'avoir le droit d'en réduire certains en esclavage.

En cours, mon armure ne passa pas inaperçu non plus.

J'étais la seule Nymphe qui ait choisit corps à corps. En voyant la carrure des autres élèves, garçons comme filles, je voulus repartir en arrière. Puis un bras me retint.

— Tu vois le petit Elfe là bas? Il vient de parier que tu ne tiendrais pas cinq minutes, tu ne vas quand même pas lui donner raison?

C'était Alex et il venait de me convaincre. J'avais choisi cet enseignement pour savoir me défendre sans la magie, je ne pourrais pas me défendre contre grand monde si je paniquais et faisais marche arrière au moindre obstacle.

« Tu peux le faire Ethyléne, ne leur donne pas raison », me répétai-je intérieurement.

Je rejoignis mes camarades rangés en ligne de façon militaire. Madame Barium, notre professeur, était une Mendrid, toute petite, assez jeune, elle ne devait pas avoir plus d'une trentaine d'années. Elle portait une armure de plaques complète qui la rapetissait un peu plus ce qui, cependant, n'enlevait rien à sa féminité malgré sa démarche boiteuse. Ma soeur m'avait dit que, bien qu'elle soit professeur de corps à corps, aucun élève ne l'avait jamais vu avec une arme à la main. Elle devait pourtant s'être déjà battue. Une cicatrice, ou plus précisément quatre cicatrices, semblaient déchirer sa joue gauche, comme si elle s'était fait griffé par une bête sauvage.

Emmerson école pour futurs Guerriers, Mages et DiplomatesWhere stories live. Discover now