Chapitre 50: trahison

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 Lise était inconsciente. D'un pas prudent, je commençai à m'approcher en m'assurant que nous étions les seuls présents dans la pièce. Aucun piège n'était visible, je continuai ma progression lentement. C'est alors qu'une douleur aiguë transperça mes tempes. Une migraine atroce me tomba dessus, mes oreilles se mirent à bourdonner, j'étais prise de vertige. Je me stoppai avant d'atteindre Lise et Choris, on aurait dit que la pièce entière tournai autour de moi. Je clignai des yeux de plus en plus fort, comme si j'avais besoin de remettre mes yeux en place. La nausée commençait son ascension dans mon estomac quand une voix surgit dans mon crâne.

Elle était stridente et inconnue. Elle ne résonnait pas à mes oreilles mais bien dans mon esprit.

« Ce sont tous des traitres, d'immondes traitres, ce ne sont pas tes amis, ils te trahiront tous, un par un. » répétait la voix.

La douleur me mit à genoux. Mes équipiers semblèrent subir le même sort. Charline se bouchait les oreilles recroquevillée sur elle même dans un coin. Alex, le seul encore debout, secouait la tête comme s'il essayait d'en faire sortir quelque chose. Sam, non loin de moi, scrutait chaque mur, chaque dalle, chaque poutre de façon affolée. Ses mouvements saccadés traduisaient sa panique.

« Résistance, c'est pièce s'appelle résistance » essayai-je de me le répéter pour surpasser la voix dans ma tête. Je serrai les dents et rampai sous le poids de cette nouvelle épreuve pour atteindre Lise. Elle respirait, Choris aussi. J'usai du peu de force qu'il me rester pour le mettre de grandes claques afin de les réveiller. Lise ouvrit ses yeux rouges en grand et hurla de douleur en encadrant sa tête de ses deux mains. Ses pupilles bougeaient très vite, elle regardait partout autour d'elle, totalement paniquée.

Sous ses cris, Choris se réveilla à son tour. Elle pointa son doigt en direction de Sam, voulut ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais s'écroula sous la douleur.

Il fallait les ramener dans la salle précédente. J'appelai les autres mais personne de répondait. Je n'avais pas la force de les trainer seule. Lise continuait de crier, je serrai les mâchoires, elle ne m'aidait pas à garder les idées claires. J'interpellai Alex, le plus prêt de moi. Il continuait à se secouer dans tout les sens, ne comprenait-il pas que la voix ne se tairaient pas de cette façon?

« Tous des traitres. Lui et Charline partagent de secrets, tu le sais depuis longtemps... »

Il ne fallait pas que j'écoute cette fichu voix, elle était là pour me faire douter. Si Alex ne répondait pas, je tentais ma chance avec Charline. Elle n'entendait rien, entre ses mains sur les oreilles, les cris de Lise et le peu de force qu'il me restait pour crier, aucune chance qu'elle se rende compte que j'avais besoin d'aide.

« Elle t'ignore. Elle sait qu'elle est tellement mieux que toi. Tous le monde l'aime. Alex la préfère, Mathilde est son amie depuis bien plus longtemps que toi. Tu n'es qu'un poids dans sa vie. Qu'est-ce que la fille de la grande prêtresse pourrait bien en avoir à faire de toi? »

C'était mes craintes les plus secrètes que la voix utilisait. Personne ne savait ça, même moi je n'osais pas me l'avouer. Ce sort s'insinuait dans les recoins les plus cacher de votre esprit. Ne pas les écouter.

Sam s'approcha mais elle n'était pas vraiment elle même non plus.

« Elle ne te regarde même pas. Elle ne t'aime pas, elle ne t'a jamais aimée. Tu t'accroches à des espoirs qui n'existent pas. »

Il fallait qu'on sorte de là avant que je ne parte vraiment en vrille.

— Sam! hurlai-je de toutes les forces qu'il m'était possible de réquisitionner.

Emmerson école pour futurs Guerriers, Mages et DiplomatesWhere stories live. Discover now