chapitre 24: tournois

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Je prenais mon petit déjeuné avec Mathilde et Charline au premier étage des balcons du réfectoire. Leurs regards en disaient long sur les innombrables questions qui fusaient dans leurs têtes. Elles les gardèrent pour elles. Mes amies me connaissaient mieux que quiconque et savaient que je parlerai le moment voulu. Plutôt que de me noyer sous une pluie d'interrogations au sujet de ma relation avec Sam, elles focalisèrent la conversation sur les grands événements de la journée.

En effet, deux semaines plus tôt, les professeurs Pierik, Barium et Asimaria avaient eu une discussion des plus animée. Mes enseignantes de magie du feu et corps à corps firent comprendre à Monsieur Asimaria que les archets n'étaient, celons elles, que des « planqués de deuxième ligne », ce à quoi le professeur de tir avait rétorqué que les première lignes étaient bien contents que les archets leur « sauvent le cul ». Tels avaient été les arguments employés. Cette discussion avait fait place à un pari dont Monsieur Sodiar ne trouva pas mieux à faire que de le transformer en tournoi.

Ce jour là donc, tous les élèves allaient assister à des affrontements par équipes de deux: deux archets contre un mage accompagné d'un corps à corps, dans le froid glaciale, juste pour déterminé lequel de nos professeurs était le plus mauvais perdant.

Et dire que nous étions l'école la plus réputée du pays...

Les épreuves étaient dispersées dans tout l'établissement et paraissaient plutôt équitable. Le premier conflit intervint lorsque Mathilde et Tarib affrontèrent un Asime et un Mendrid. Leur  « combat » se déroulait sur le champs de tir, déneigé pour l'occasion. L'Asime de l'équipe adverse avait le pouvoir de se rendre invisible. J'aurais juré que ses pupilles avaient changés de couleur avant qu'il ne disparaisse. Madame Barium s'indigna.

— Il utilise ses pouvoirs de mage!

— Il ne fait que se servir des atouts qui font de lui un bon archet, rétorqua Asimaria.

Puis l'Asime dut, je suppose, toucher son camarde Mendrid qui disparut à son tour.

— Tricherie, cria Madame Pierik! On avait dit qu'on faisait des combats équilibrés par classe! Vous allez me dire qu'un première année est capable d'utiliser son pouvoir sur quelqu'un d'autre!

Mais Mong, l'Asime en question, était bel et bien dans ma classe d'histoire. Devais-je informer mes professeurs que j'avais vu ses yeux devenir noirs? Accusez quelqu'un de prendre de la magie noire pouvait avoir de grandes conséquences sur son avenir et j'étais mal placée pour dénoncer qui que ce soit après ce qu'avait entrainé la délation de Lise à mon égare.

Mes amis avançaient à l'aveugle sur le champs de tir. Tarib balançait ses bras dans tous les sens dans l'espoir de se heurter à quelque chose. Puis, Mathilde posa une main au sol. De longues tiges d'herbes se mirent à pousser sur la totalité du terrain déneigé. Le poids de leurs ennemis laissèrent leurs traces dans les plantes fraichement nées. Tarib leur sauta dessus et les lança dans le lac gelé. L'équipe de l'infirmerie se précipita pour les repêcher et les amenèrent se réchauffer à l'aide de leur médecine druidique.

Madame Barium n'était pas peu fière.

Le deuxième conflit vient quand se fut au tour d'Alex et Charline d'affronter deux Elfes dans les couloirs de l'école. Les archets s'étaient bien cachés. Alex se changea en loup pour mieux les pister.

— C'est injuste, déclara Asimaria! Il se sert de ses pouvoirs!

Madame Barium sourit, c'était la première fois que j'assistais ainsi à la transformation de son visage pour afficher une expression joyeuse.

— Il ne fait qu'utiliser les atouts qui font de lui un meilleur guerrier.

Charline donna un tape sur le dos d'Alex.

— Aller mon chien, cherche les méchants Elfes.

Mes camarades esquivèrent les flèches d'entrainement (aux bouts ronds pour ne pas augmenter le nombre de blessés) de justesse mais repérèrent rapidement leurs assaillants. Charline tapa son poing fermé à l'arrière de sa main droite dont la paume était dirigée face à son adversaire. Il s'en propulsa un galet qui vint l'assommer. Alex se jeta sur celui qui restait en ne lui laissant aucune chance. Le sympathique duo exultât de joie à l'annonce de leur victoire, la Nymphe donna une petite tape de son poing sur le museau du loup pour le féliciter.

J'encourageais de façon similaire à peu prés toutes les équipes à l'exception de celle de Sarah. Elle avait beau être en binôme avec Nico, sa réussite, qui n'était due qu'au fait qu'elle ait brulé presque deux hectar de la forêt où se déroulait l'épreuve, me laissa perplexe. Je m'autorisais une exclamation de joie pour une victoire des archets quand Sam tira une flèche dans les fesses de Dimitri.

Le tournoi touchait à sa fin, les « planqués de deuxième ligne » et les « fesses de première » étaient à peu prés à égalité. C'est alors qu'eu lieu le dernier affrontement.

On ne m'avait pas attribué de binôme. J'avais mit ça sur le compte d'être à la fois une Nymphe et une guerrière à l'épée. Mais quand le professeur Asimaria demanda pourquoi Ethyléne DeTolane ne participait pas, Madame Pierik se mit à regarder en l'air.

— Etant donner son niveau, je ne suis pas certaine que l'on puisse la qualifier de mage.

— Il en va de même pour le corps à corps.

Vexée? Un peu.

— Ne me dites pas que vous avez peur de perdre contre moi, les provoqua Monsieur Asimaria. Vous n'avez pas d'autre mage qui pratique le corps à corps?

Madame Barium appela Lise, la gratifiant de louanges pour ses capacités au bâton en spécialisation Asime. Tiens, c'était Barium et non Sodiar qui leur apprenait à ce battre, quelle surprise.

Ainsi, je me retrouvais avec Lise, très mauvaise perdante en plus d'être une sale rapporteuse, et son bâton. Nous avions face à nous un Zarwing et un Mendrid que nous affrontions au milieu de la cour de l'école. Je cru, à grand tords, qu'il serait facile de les repérer dans la neige mais nos adversaires se dissimulaient dans les colonnades des couloirs du premier étage, ce qui rendit la tache moins aisée. D'autant plus que lorsque je me tournais vers Lise pour lui demander conseil, elle avait disparut. Son bâton gisait dans la neige.

Ce fut donc seule que je dus affronter une pluie de flèches que j'esquivai tan bien que mal. Ma priorité fut de me mettre à couvert derrière un banc.

— Vas-y Bleu! Décalque les, hurla Charline!

Plus facile à dire qu'à faire. Impossible de m'approcher. Dès que je sortais un membre de ma cachette, une flèche sifflait prés de moi. Aucune attaque au corps à corps n'était possible.

— Distrais les.

C'était la voix de Lise qui me parlait, on aurait dit qu'elle était juste à côté de moi. Avait-elle le pouvoir de se rendre invisible elle aussi? Je n'avais aucune envie d'écouter les conseils de celle qui m'avait dénoncée, mais je ne voulais pas décevoir encore plus mes professeurs. Je m'amusais donc à tenter des sorties de chaque côtés de mon banc pour occuper mes assaillants, jusqu'à ce que le Mendrid se fasse casser son arc par une Lise sortie dont ne sait où. Le Zarwing commença à l'arroser de flèches, elle se retrouva bloquée derrière un pilonne.

— Lance un sort, hurla-t-elle.

Ce fut ce que je fis. Sauf qu'au lieu de lui envoyer une boule de feu, ce fut une boule de neige qu'il reçu. Le professeur Pierik se frappa le front avec la paume de sa main pendant qu'Asimaria se bidonnait.

J'avais été obligé de me découvrir pour lancer se projectile ridicule, il ne fallut qu'une flèche au Zarwing pour m'atteindre. Lise sortit sa tête pour voir si j'étais disqualifiée et se fit avoir de la même façon.

Je retournais dans les gradins la tête basse sous les regards inquisiteurs de mes deux professeurs. Lise avait un air renfrogné. Je me moquais éperdument de l'avoir fait perdre. Ce que je voulais, par dessus tout, c'était prouver aux autres que j'avais bel et bien ma place dans cette école, quoi qu'il m'en coute, j'y arriverai. 

Emmerson école pour futurs Guerriers, Mages et DiplomatesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant