Chapitre 40: farfouille

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— C'est le moment, dis-je en montrant le message.

— Tu te fous de moi?

Malheureusement non, cela faisait deux mois que nous attendions que Lise s'absente de la chambre.

Il fut difficile de quitter la pièce. C'était comme si le corps de Sam m'appelait. Nous mîmes un temps fou à nous rhabiller. Peut-être parce que nous ne cession pas de nous embrasser. Le plus dur fut de passer la porte. Monseigneur Kigrat nous devança pour retourner à l'internat.

En entrant dans la chambre, Charline nous demanda où nous étions. Il suffit que Sam se jette sur son lit dans un grognement de frustration pour qu'elle comprenne. Apparemment très déçue de cette interruption, Sam refusait de nous aider. Elle eu tout de même l'attention de nous ouvrir la serrure de l'armoire de Lise, après nous avoir regarder nous échiner à la crocheter à l'aide d'une pince à cheveux pendant dix minutes.

— C'est utile d'avoir des armoires qui ferment à clef dans une école remplie d'Elfes qui peuvent les ouvrir, ironisa Charline.

— Autant que les messages par cailloux qui ne respectent pas les moments d'intimité, rétorqua Sam en attrapant une balle dans le tiroir de son bureau.

— Les filles, on se concentre, Lise revient demain, il faut qu'on trouve ses fioles de magie noire ce soir, les recadrais-je.

Mais nous ne trouvâmes rien.

— Elle ne les stocke peut-être pas dans son armoire, elle a peut-être une planque dans l'école, pensa Charline.

— Mais dans ce cas, elle aurait dû sortir de la chambre le soir où on lui a tendu le piège. Hors, la porte ne s'est pas ouverte.

— Et comment passer la porte sans l'ouvrir, demanda Sam allongée sur son lit en balançant sa balle contre le mur?

— Choris, m'exclamai-je! Les démons peuvent se téléporter à l'intérieur de l'école.

— Sauf que, réfléchit Charline... Je doute que seul Choris soit impliqué.

— Pourquoi, demandai-je?

— Choris est un démon tout naze, elle n'aurait jamais la charge d'aller se servir directement chez les succubes.

— Pas faux, ils doivent avoir d'autres complices.

— Youpi, lança Sam en même temps que sa balle! Un truc de plus à chercher!

Je la regardais, vautrée sur son lit. Elle semblait vraiment vexée que nous ayons dû nous arrêter pour mener l'enquête. Moi aussi ça m'avait frustrée. Je sentais encore sa peau contre la mienne et le goût délicieux de sa bouche. On aurait peut-être pu attendre, après tout, Lise ne rentrerait pas cette nuit. Je pourrais retourner dans les bras si doux de Sam... Je me secouais la tête pour me remettre les idées en place et oublier la sensation de Sam me serrant contre elle.

— Cherchons une preuve, proposai-je.

Charline et moi replongions dans les affaires de Lise.

— Qu'est ce qu'on cherche au juste, demanda ma coéquipière?

— Je ne sais pas. Une preuve, un indice, un journal intime, n'importe quoi.

— Oh le journal de Lise, j'imagine bien le truc: « Aujourd'hui un Elfe a osé me regarder, Choris m'a dit de le tuer, je ne l'ai pas fait. » Félicitations!

Charline continua ainsi de citer des passages imaginaires jusqu'à ce que nous soyons obligées de voir les choses en face. Il n'y avait rien dans son armoire.

— Il va falloir qu'on la surprenne.

— Bon courage, dit Sam en reposant la balle sur sa table de nuit. Moi, je vais me coucher et rêver de ce que j'aurais pu faire si je n'avais pas été interrompu par un caillou magique. 

Emmerson école pour futurs Guerriers, Mages et DiplomatesWhere stories live. Discover now