Emmerson école pour futurs Guerriers, Mages et Diplomates

Chapitre 2: Bienvenue à Emmerson

Le soleil, plus brillant que dans les montagnes Nymphes, me força à plisser les yeux lorsque je posai le pied sur le chemin qui menait à mon nouvel établissement scolaire. L'école Emmerson avait été fondée plusieurs centaines d'années au paravant. Elle était la seule école de deuxième cycle mixte, toutes les espèces y étaient acceptées. Sa directrice, Madame Valdés, la dirigeait depuis quarante ans et lui avait conféré la réputation de la meilleure de toutes les écoles. Rien de rassurant pour une élève moyenne comme moi.

À notre arrivée devant la grille, celui-ci était déjà ouverte, laissant entrevoir la gigantesque cour carré, dallée de pavés, totalement vide. Le bâtiment, érigé essentiellement en pierres claires et décoré de briques rouges, était constitué de trois ailes, chacune formée de trois étages. Les couloirs des niveaux supérieurs étaient ouverts sur l'extérieur, les voutes entre chaque colonne surmontées d'arceaux en biques. Les quatre angles portaient un élément emblématique, le premier supportait une horloge multi-directionnelle, le deuxième une torche qui se voyait à des kilomètres à la ronde et les deux du fond arboraient une tour, dont celle de droite était le cloché avec avec son bourdon en bronze immense. En face de nous, sur l'aile sud, se trouvait la grande porte de la salle à manger. Elle ressortait du reste de la bâtisse par sa forme ronde et son toit en coupole de verre. L'édifice avait des allures de château luxueux. Ses grandes fenêtres à petits carreaux le rendait majestueux, noble. Loin d'être aussi austère et froid qu'on aurait pu le penser à la vue de l'immense mur d'enceinte qui cachait les beaux jardins à l'arrière. De loin, on aurait dit une forteresse imprenable qui protégeait un trésor caché. L'architecte avait surement cherché à symboliser le caractère précieux du savoir. ça où le mur avait été construit plus tard pour protégé des fuites d'élèves en douce.

Après l'école et le mur d'enceinte qui contenait le parc dont chaque buisson était taillé à la perfection, je devinais un champs de tir en terre battue et un petit lac au bord de la forêt. La seule véritable voie d'accès à l'école, en dehors des portails de téléportation, était une petite route en gravillons qui traversait d'innombrables champs à perte de vue derrière nous. Je savais que ce chemin menait à Kadoff, la ville la plus proche.

Route que ma mère et ma tante comptaient emprunter au plus vite. Elles en parlaient librement et se moquaient éperdument de ma rentrée scolaire. Si bien que nous avions désormais plus d'une demi heure de retard. La réunion d'accueil des internes avait lieu dans la salle du réfectoire dont les portes étaient fermées. Ma mère jeta un coup d'oeil par l'une des fenêtres.

— La cérémonie doit être finie, ils sont tous en train de se lever.

Elle nous pressa afin que nous nous rendions en premier à l'internat des filles. C'était l'un des quatre bâtiments bordant l'école dans l'enceinte de la « muraille » qui l'encerclait. Il était au Sud à côté de celui des garçons. Les deux autres étaient destinés au personnel technique pour celui de l'Est et aux professeurs à l'Ouest. Ma mère m'encouragea d'une petite pouce dans le dos pour que j'accélère le pas sur le petit chemin de gauche qui sillonnait le gazon. Je restais fascinée par cette pelouse dont la longueur de chaque brin d'herbe était maitrisé au millimètre prés. Ma grande soeur ayant fréquenté ces murs avant moi, Maman savait que l'attribution des chambres prenait une éternité. Ainsi, en arrivant en premier, elles pourraient plus vite me laisser en plan.

L'atmosphère de dortoir me saisit dès que je passais la porte. Les murs en pierres blanches avaient été recouvertes de tapisseries chaleureuses aux couleurs pales représentant divers paysages. J'y reconnus les montagnes Nymphes sur l'une d'entre elles. Le bois des portes, des chevrons et du mobilier était clair. Tout avait été aménager pour faire entrer un maximum de lumière. Pour un bâtiment que nous fréquenterions essentiellement la nuit, je n'en voyais pas l'intérêt.