Quatre mois plus tard
La rentrée
J'entrais dans la salle bondée, les écouteurs dans les oreilles, des livres à la main, un léger sourire aux lèvres, quelques personnes levèrent la tête, sûrement parce que j'étais la dernière et qu'il ne restait que très peu de places. Je me dépêchais en attendant d'autres pas derrière moi, peut-être ceux du professeur. C'était bien lui, un homme grand, brun, une légère barbe, des yeux marrons, plutôt un homme basique, mais absolument pas l'air d'un professeur, il devait être âgé de moins de 30 ans. Tout le monde eut la même réaction de surprise ce qui le fit sourire. Encore plus craquant.
Il fallait savoir qu'une classe de psychologie était remplie en moyenne au trois quart de femmes, le cours se passa dans le plus grand des silences, ce qui me fit beaucoup rire, j'observais les gens autour de moi, leur regard, leur façon de se tenir dès qu'il leur jetait un œil. Une fois le cours fini, je rangeais mes affaires et me dirigeais vers la sortie, malheureusement c'était comme si toutes les filles avaient leur chaleurs en même temps, elles avaient toutes des questions, c'était donc compliqué de passer dans la masse.
- Charlie, m'appela une voix.
Je me retournais pour voir Liam, cela faisait trois mois que je ne l'avais pas vu, un sourire se traça sur son visage et je fis demi tour pour me diriger vers lui.
- Payne ! Lançais-je en souriant moi aussi, il m'enlaça, je suis contente de te voir.
C'était agréable de pouvoir le revoir après tout ce temps, après tout ce qu'il s'était passé, je savais que même s'il n'avait pas été présent physiquement, il l'avait été mentalement. Jenx m'avait souvent parlé du soutien qu'il lui apportait et ainsi, il m'aidait aussi.
Après avoir affronté la masse à traverser, on s'installa à la cafétéria pour manger quelque chose. Il était très bavard, il me parlait de ces vacances avec sa famille, du week end qu'ils avaient fait avec Jenx. J'étais tellement contente pour eux, après tout ce temps ils étaient enfin bien ensemble et ce n'était même pas grâce à moi.Un peu quand même. La concernée nous rejoignit lorsqu'on était prêt à partir, on prit un café tous ensemble, et ils se mirent à discuter tous les deux. Je me perdis une nouvelle fois dans mes pensées.
FLASHBACK
112 jours plus tôt.
- Vous savez Charlie, parler vous ferez du bien, commenta le psychologue après un énième silence.
- Vous devez le savoir, vous n'êtes pas le premier psychologue que je viens voir, ça devrait être écrit dans mon dossier que c'est inutile de prendre des séances avec moi, parce que parler ne changera pas les choses, lâchais-je en m'installant en tailleur sur le fauteuil en face du docteur. Il souffla doucement et referma son cahier.
- Parler peut vous soulager, cela peut permettre à votre esprit de réaliser les événements qui viennent de se dérouler dans votre vie. Je lançais ma tête en arrière, ils étaient tous pareils, ils insistaient.
- J'ai fais un coma, je suis restée inconsciente pendant trois jours, voilà, super, ça m'a beaucoup aidé, merci docteur, répondis-je ironiquement, il eut un léger sourire. Peut-être avait-il plus d'humour que les autres.
- Je voudrais savoir ce qui vous a conduit là. Que s'est-il passé depuis cet événement ? Il faut que vous vous ouvriez, rester silencieuse ne vous aidera pas à aller mieux. Il se pencha en avant, comme s'il parlait à un enfant. Il n'y a pas besoin d'être psychologue pour comprendre que vous n'êtes pas en paix avec vous même, je ne sais pas ce qu'il s'est passé Charlie, et vous pensez que rien ne peut vous sortir de là. Terrer vos sentiments ne les fera pas disparaître, en parler non plus, je suis d'accord, mais il faut les accepter afin de pouvoir les contrôler. C'est ce que vous cherchez à faire n'est-ce pas ? mais vous vous êtes perdue en chemin.
