Point de vue Charlie
Je partais dans deux jours parce que je ne pouvais pas annuler mon billet d'avion et aussi parce que je devais retourner travailler. Je n'avais pas envie de quitter San Francisco, ce qui était complètement contradictoire avec mon discours intérieur d'il y a deux jours. Maintenant il y avait Harry. On n'avait jamais passé autant de temps ensemble que depuis ces retrouvailles. C'était à la fois plaisant et complètement flippant. Il y avait deux parties de moi qui se battaient sans arrêt, l'une me disait que j'étais heureuse et amoureuse et l'autre que je m'emballais beaucoup trop vite. Parce que oui, j'étais prête à déménager pour être avec lui – même s'il ne le savait pas encore.
- Charlie, souffla Harry contre mon cou, pourquoi tu ne dors pas ?
Il avait enroulé ses bras autour de moi et s'était endormi il y a quelques heures.
- Je dors, répondis-je pour ne pas l'inquiéter.
Un léger rire s'échappa de sa gorge. Il embrassa mon épaule et se tourna, je fis de même et l'observais alors qu'il fixait le plafond.
- Il y a quelque chose qui te tracasse, affirma-t-il avant de tourner la tête vers moi, parle moi.
Je soufflais, blasée qu'il me connaisse aussi bien et aussi frustrée de ne pas le connaître tout autant.
- C'est à cause de mon départ, commençais-je, il se tourna et rapidement ses lèvres trouvèrent les miennes.
- Tu ne dois pas t'inquiéter, me coupa-t-il.
Il approcha à nouveau ses lèvres mais je posais mes doigts sur celles-ci.
- Tu savais qu'il y a plus de 4 000 kilomètres entre San Francisco et New York ? Demandais-je soudainement. Ses yeux restèrent fixés sur les miens. Ça ne me dérangeait pas jusqu'à présent mais je me rends compte que ça fait beaucoup.
Il eut un sourire que je connaissais bien, je me sentais soudainement honteuse et cachais mon visage de mes mains comme une enfant. Il essaya de dégager mes doigts un par un avant de m'attraper par la taille, il glissa sa tête entre mes bras et enfonça son visage dans mon cou. Je me laissais faire, toujours rougie d'embarras. Je me sentais stupide d'être comme ça, c'était plus fort que moi, dès qu'Harry était concerné, mes émotions étaient complètement chamboulées.
- Je peux venir à New York avec toi, murmura-t-il.
Je retirais son visage de mon cou pour être sûre d'avoir bien entendu. Il me fit un petit sourire timide.
T'as bien entendu.
- Tu es sérieux ? Demandais-je par réflexe.
Il hocha la tête et s'avança pour m'embrasser.
- J'ai encore une semaine avant de reprendre le travail, il posa ses lèvres sur les miennes, et j'aimerai bien voir où tu as habité tout ce temps.
- D'accord, répondis-je rapidement. J'embrassais sa joue et le serrais un peu plus contre moi.
Il n'y avait pas de mots pour décrire mon état émotionnel. Maintenant je n'avais qu'une envie c'était de partir juste avec lui et lui montrer la beauté de New York. Je m'endormis dans ses bras soudainement apaisée.
Une sonnerie de téléphone me réveilla en sursaut, le lit était vide. Je grognais en cherchant d'où provenait le bruit pour pouvoir l'éteindre. Je compris vite que le son venait de la commode à l'opposé de moi, je me levais en traînant des pieds jusqu'au téléphone d'Harry, je vis le nom d'Anna s'afficher sur l'écran. Mon cœur rata un battement.
