Point de vue Charlie
Une fois dans ma voiture je soufflais doucement. J'avais été courageuse, même si c'était en train de me briser le cœur. Oui, j'aimais Harry, beaucoup plus que ce que je pensais, mais je ne pouvais être avec lui. Ce n'était pas par rapport à ma peur d'être aimée, ni celle d'être rejetée, ce n'était pas parce qu'il m'aimait, c'était parce qu'on s'aimait. Harry l'avait compris, peu importait l'amour qu'il y avait entre nous c'était beaucoup trop intense pour être réel. Je refusais de me détruire par amour, surtout je refusais qu'il se détruise par amour.
On avait été importants, spéciaux, on avait eut une relation qui allait bien au delà de l'entendement et je savais que si elle reprenait, tout allait encore foirer. Je réalisais que ce n'était pas moi le problème, mais bien l'amour que l'on avait l'un pour l'autre. On n'était finalement pas fait pour être ensemble.
Je démarrais et me dirigeais vers mon dortoir. J'avais besoin de recommencer, j'avais besoin de reprendre une vie normale et pour ça il fallait que je quitte cette ville. Je ne voulais pas partir mais c'était la seule solution pour qu'Harry vive sa vie sans penser à moi. C'était ce que j'aurai du faire avant de commencer l'année.
Avant de passer au dortoir, il fallait que j'aille voir l'administration pour transférer mon dossier vers une autre université, je savais que c'était possible, même en cours d'année, tant que les frais d'inscriptions étaient payés. J'ignorais vers quelle ville me diriger, mais plus c'était loin, mieux c'était – pour moi. La secrétaire me donna toutes les informations nécessaires pour que je puisse être transférée, néanmoins, cela allait prendre deux semaines. Je savais que je ne pourrais pas partir tout de suite, de toute façon j'avais beaucoup trop d'adieux à faire pour partir comme une voleuse.
J-14
La première personne que je devais mettre au courant de mon départ était mon frère – et c'était bien la plus dure. Je lui avais donné rendez-vous dans un café du campus histoire qu'il y ait du monde pour qu'il ne puisse pas me faire une scène. Je savais qu'il allait m'en vouloir mais je savais aussi qu'il allait comprendre petit à petit. J'étais nerveuse, c'était une belle matinée, le temps se rafraîchissait de plus en plus mais tout le monde agissait comme si l'été était toujours là.
Théo arriva dans la café et m'embrassa sur la joue avant de s'installer pour commander. Je ne faisais que le regarder, je savais qu'il allait terriblement me manquer et devoir me retrouver à nouveau loin de lui me faisait mal au cœur. Il commanda pour moi avant de remarquer que je le regardais étrangement.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-il en croisant les bras, j'eus un sourire avant de hausser les épaules. Je sais que tu as quelque chose à me dire Charlie, je te connais, lança-t-il en riant.
Je le sentais de bonne humeur et je ne voulais pas gâcher ça – pas tout de suite.
- Pour le moment, profitons de cette belle journée, répondis-je avec entrain, il parut suspicieux un instant avant de hocher la tête.
- Tu sais que tu ne peux rien me cacher de toute façon, il me fit un clin d'œil, c'était affreusement vrai et ça me brisait de devoir l'abandonner après tout ce qu'il avait fait pour moi. Je savais néanmoins que peu importait la distance il serait toujours là. C'était mon frère après tout. Tu es partie rapidement hier, qu'est-ce qui s'est passé ? T'as été voir Harry ?
Il avait l'air tellement serein par rapport à la situation, celle-ci avait mit notre relation à rude épreuve et pourtant il était toujours le même avec moi. Je pris une grande inspiration.
- J'ai décidé de le laisser partir, lâchais-je d'un bloc, Théo fronça les sourcils et m'indiqua de continuer. Peu importe l'amour que j'ai pour lui, on n'est pas fait pour être ensemble. Je haussais les épaules et il eut un sourire.
