C'était comme si le monde s'était arrêté un instant, il n'y avait qu'un silence de plomb qui régnait. Je sentais mon cœur sauter dans ma poitrine, j'avais mal. Tout à coup je ne voulais plus être ici. Je voulais m'enfuir mais je sentais cette pression sur mon poignet, je sentais qu'il ne me laisserait pas faire. J'étais perdue, je ne voulais pas lui faire face, l'affronter une nouvelle fois était au dessus de mes forces. Pourtant il tira sur mon poignet me forçant à me retourner. Ce fut comme si cet instant dura une éternité. Je m'obligeais à lever les yeux pour découvrir Harry visiblement énervé. Je me sentais comme une petite fille apeuré, j'appréhendais sa réaction face à la nouvelle de mon départ, je pensais vraiment que quelqu'un – n'importe qui – l'avait mit au courant. Eh non. Il ne lâcha pas mon poignet, il savait sans doute que s'il le faisait je prendrais ça pour un ticket de sortie.
- Tu pars et tu ne me dis rien ? Lança-t-il plus fort que ce à quoi je m'attendais, il se contrôlait pour ne pas me crier dessus je le voyais. Tu n'es même pas capable de me le dire en face ? Après tout ce qui nous est arrivé, tu voulais partir comme une voleuse ?
Son corps était beaucoup trop près du mien et ça me perturbait sérieusement. J'étais tellement concentrée sur cette proximité soudaine, il attrapa mes épaules me forçant à le regarder. Je ne devais pas faiblir. J'avais fais un choix et ce choix était le mieux pour moi.
- Lâche moi, répondis-je plutôt sèchement.
Son regard changea, ce n'était pas la réponse qu'il attendait je le savais, mais c'était la seule que je pouvais lui donner pour le moment. Je n'étais pas prête à lui dire au revoir. Il relâcha mes épaules, ce qui me permit de quitter la pièce. Je ne voyais pas grand chose, je n'avais que son regard dans la tête. Je l'avais déçu une nouvelle fois. Ce choix était le mieux pour moi. J'attrapais un verre et me servit un punch que j'avalais rapidement. J'avais besoin d'air. Où était passé l'oxygène ?
Point de vue Harry
Je savais que j'avais été un peu loin dans mes actions. Elle avait l'air terrifiée, non pas que je la touche mais elle ne voulait pas m'affronter je le savais. Pourtant sa réaction était étrange, l'espace d'une phrase elle était redevenue la Charlie d'il y a trois mois, elle m'avait affronté sans vraiment le faire. Certes, elle avait fuit comme elle le faisait souvent ces dernières semaines, mais elle avait su me tenir tête. J'avais besoin de plus. Je m'apprêtais à la suivre quand une main se posa sur mon épaule. Je me retournais pour voir toute la bande me regarder. J'en avais même oublié leur présence.
- Elle a besoin de temps, lâcha Théo avec un petit sourire, je fronçais les sourcils.
- De temps ? Elle part bientôt si je comprends bien, combien de temps lui faut-il ? Est-ce qu'elle comptait au moins m'en parler ? Je me retenais de ne pas crier. Est-ce que l'un de vous comptait me le dire ?
- C'est un sujet assez compliqué, comprends-nous, se justifia Louis. Je me fichais de leurs excuses, c'était mon droit de savoir.
- Comment vous pouvez la laisser partir ? Demandais-je en essayant de ne pas m'énerver encore plus.
- C'est son choix Harry, je fus surpris de voir Sarah prendre la parole, elle pense qu'elle sera mieux à des milliers de kilomètres et bien qu'elle essaie, ce n'est pas à nous de lui dicter ce qu'elle doit faire. Elle ne sait déjà pas comment agir après toutes ses histoires, un peu de temps loin d'ici lui permettra de remettre de l'ordre dans ses idées. Elle avait raison mais je n'étais pas d'accord.
- Vous avez abandonné, très bien ! Ne me demandez pas de faire de même !
Je quittais la cuisine. Il fallait que je la retrouve, que je la confronte, elle devait me parler, m'expliquer pourquoi elle fuyait encore. Je ne pouvais pas la laisser partir comme ça, pas après tout ce qui nous était arrivé. Je fis trois fois le tour de la maison sans la trouver, il y avait bien trop de monde. Réfléchis Harry. Je la connaissais bien, je devais être capable de savoir où elle s'était réfugiée. J'eus un déclic et fonça dans le jardin. Elle aimait l'air frais quand tout s'embrouillait dans sa tête, ça l'aidait à avoir des idées plus claires. J'avais raison, je la retrouvais près du muret là où tout avait commencé.
