Chapitre 15

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Holly

— Ecoute mon amour, je suis désolé. J'ai agi comme un abruti.

  Bien que l'intégralité de ma journée ait été affreusement barbante, voir Leo pointer le bout de son nez à ma porte ce soir est parvenu à raviver un petit peu de joie au beau milieu de cet immense brasier. Il me tend le bouquet de roses blanches avant de me serrer amoureusement dans ses bras.

— Non, j'aurais dû tout te dire dès que je suis sorti de l'hôtel.

  Au fond, je n'ai aucune envie de passer la soirée seule avec Leo. Ce soir, j'ai un irrépressible besoin de me rendre au LIV avec Rachel, Owen, Jil et Sandy ! Mais je reste muette sur ce sujet. Je devrais peut-être être moins dure avec Leo. Après tout il est présent depuis assez longtemps dans ma vie pour que je commence à me projeter. Du moins j'imagine. Et si tout s'arrangeait à la seconde ou lui et moi emménagions ensemble ? Et si tous mes doutes s'envolaient en le côtoyant du matin au soir ? Je devrais réellement commencer à envisager cette possibilité. Je dois aller de l'avant et ouvrir les bras à mon avenir. C'est visiblement Leo mon avenir, et il faut absolument que je cesse de replonger sans arrêt dans mon passé.
Ce soir, Rachel devant assister à un défilé en compagnie de sa patronne, Leo et moi nous sommes finalement retrouvés seuls à l'appartement. Et après que nous ayons opté pour une commande de sushis, un plaid bien chaud et un Tarantino, le grand brun et moi avons décidé de partir nous coucher. L'estomac bien rempli et de nouveau apaisée, je rêve d'une interminable nuit de sommeil. Mes paupières se ferment à la seconde même où je me laisse tomber sur le lit. Une tournure des événements qui ne semble pas le moins du monde convenir à Leo qui s'approche dangereusement de moi. Sa main glisse entre mes cuisses alors que j'essaye de le convaincre de me laisser dormir.

— Est-ce que tu es sûre de vouloir dormir ? Me susurre-t-il à l'oreille avant de glisser sa main à l'intérieur de mon intimité.

Leo et moi n'avons jamais été un couple très friand de sexe. Je veux dire, Kerian et moi étions capable de nous sauter dessus à la seconde où nous entrions dans une chambre. Ça a toujours été très différent avec Leo, si bien que son comportement actuel m'étonne. Bien contente de ce changement inopiné, je laisse ses mains fraîches caresser mon corps frêle tandis que mes yeux se ferment. J'ai bien du mal à retenir les petits cris de satisfaction cherchant à sortir de ma bouche. Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours eu cette forme de retenue avec lui. Ce n'est pas comme si quelqu'un d'autre était dans l'appartement. Mais je n'ai pas le temps de me poser plus de questions qu'il accélère la cadence de ses doigts dans mon intimité. Mon souffle devient court et je me sens virer au cramoisie.

— J'ai envie de toi, Holly. Maintenant.

Sa voix caressant sensuelement ma nuque me fait frissonner. Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Cette facette de Leo me plaît assez. Si bien que, très excitée par la tournure des événements, je me décide à me poster sur lui, agrippant son membre fermement après m'être débarrassée de mon sweat-shirt. Ses yeux révulsés me donnent envie de resserrer ma poigne tandis que j'agite son membre par dessus son caleçon. Ses yeux son révulsés et il ne peut retenir quelques bruissements, signe de contentement. Je m'en réjouis d'avantage. Mais avant que je n'ai le temps d'enfin lui retirer son caleçon, ses yeux s'écarquillent et ses joues virent au cramoisie.

— Je suis... putain, merde, je suis désolé.

Désolé ? Désolé de quoi ? Il ne me faut pas une minute pour sentir l'humidité sur son caleçon et enfin comprendre. C'est pas vrai.

— Fait chier. Pourquoi est-ce que tu m'as touché comme ça ? Tu avais l'air... j'en sais rien... déchaînée.

La remarque de Leo me coupe le souffle. Comment peut-il dire que c'est de ma faute ? Je n'y suis tout de même pour rien si ce cher Leo McCullers ne tient pas plus de cinq minutes au lit ! Cette remarque faite intérieurement me fait grincer des dents. Qu'est-ce qu'il me prend ? Je n'ai pas le droit d'être aussi méchante, cette remarque, bien qu'elle soit restée dans ma petite cervelle, était tout bonnement déplacée. Mais je n'ai pas le temps de répondre à son accusation que la sonnerie de mon téléphone retentit. Tant mieux, j'aurais sûrement déblatéré une chose que je regretterai demain si j'avais du rester là, face à lui, face à son regard accusateur plus longtemps. J'attrape mon téléphone à pleine main avant de bondir du lit pour prendre l'appel sans même jeter un œil sur mon écran. Ça doit sûrement être Rachel.

— Allô ?

— Holly ? Tu... t'as répondu ?

Je manque de lâcher mon mobile sur le sol. Je reconnaîtrai entre miles cette voix grave, cette expression de surprise. Je quitte la chambre sans rien dire à Leo avant de m'enfermer dans la salle de bain. Qu'est-ce qu'il peut bien me vouloir ? Qu'est-ce que Kerian peut bien me vouloir à près de vingt-deux heures ?

— Qu'est-ce que tu me veux, Kerian ?

Je tente de rendre ma voix la moins tremblante possible.

— Je... putain... j'en sais rien.

Sa voix est pâteuse. Il a bu. Je peux l'entendre. Et allez savoir pourquoi, la tristesse et la colère présente en mois quelques secondes plus tôt semblent s'évaporer pour laisser place à une peine immense.

— Tu as bu ?

— Un peu.

— Ou est-ce que tu es ?

Il ne répond plus. Mais durant une seconde, j'ai la vague impression d'entendre des sanglots. Ça doit être mon imagination. Du moins j'imagine.

— Dans un bar.

Il glousse après avoir prononcé cette phrase. C'est pas vrai, je constate avec amusement que la bipolarité de Kerian n'a pas changé durant ces sept ans !

— Donne moi l'adresse.

Pourquoi est-ce que je lui demande tout ça ? Ce ne sont pas mes affaires. Je ne vais tout de même pas me pointer là-bas pour m'assurer qu'il rentre sans soucis. Si ?

— En fait... c'est le bar en face de votre appartement.

La honte dans sa voix est audible et en devient presque adorable.

— J'arrive.

Soulmate - Tome 3Donde viven las historias. Descúbrelo ahora