Chapitre 76

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Holly

Dans la voiture de Kerian, j'ai tout le mal du monde à rester éveillée. J'ai hâte de pouvoir enfin retrouver mon bon vieux lit, m'étendre de tout mon long tombant ainsi dans les bras de Morphée.
Et en dépit du sublime mariage auquel nous avons eu droit, je suis plus que déçue que ces satanées nausées ne m'aient pas quittée. Je regrette de ne pas avoir pu trinquer, un verre d'alcool à la main, avec chacun de mes invités ! Mais j'ai finalement été plus qu'étonné en me rendant compte que, Kerian, lui non plus, n'avait pas daigné abuser de l'alcool. Je ne me serai certainement pas senti de le porter jusqu'à un lit comme cela a souvent été le cas !

- Est-ce que... ça t'a plus ?

Je plonge mon regard dans le sien, observant une certaine crainte.

- C'était parfait, Kerian. Tout était parfait.

Il sourit, se débarrassant finalement de sa cravate. J'explose de rire. Il faut dire que j'avais parié avec moi-même qu'il ne tiendrai pas une heure avec !

- Cette merde me faisait un mal de chien, je ne suis pas un foutu toutou pour porter ces foutus laisses.

Encore une fois, je pouffe de rire. Son vocabulaire fleuri m'a toujours amusé, plus encore avec le temps.

- Elle t'allait bien.

- Ta robe aussi te va bien, et ce n'est pas pour autant que je me priverai de te la retirer dès lors qu'on sera dans ta chambre.

Je lui assigne un petit coup à l'épaule à la vue de son sourire presque lubrique. Quel obsédé ! Je suis intimement persuadée qu'il y a pensé toute la soirée. Dès lors qu'il m'a aperçu dans cette robe lui est venu à l'esprit le désir de me la retirer !

- Tu n'es qu'un obsédé !

- Je sais.

Le large sourire lui montant aux lèvres témoigne du fait qu'à cet instant précis, ce cher Kerian est en train de s'imaginer, me retirant cette robe à la seconde même ou nous entrerons dans ma chambre. Il est décidément incorrigible !
Mais à la seconde ou nous pénétrons enfin dans notre rue, il freine brutalement, manquant de me faire régurgiter une bonne fois pour toute notre repas.

- Qu'est-ce que ce connard fout là ?

- Qu'est-ce qu'il te prend, Kerian ? Tu es devenu fou ?

Brusquement, il redémarre, se garant près d'un trottoir et à la seconde ou ce dernier coupe le contact, je le vois bondir de la voiture tel un lion enragé. Mais qu'est-ce qu'il lui arrive. Il est tout bonnement devenu cinglé !
M'extirpant difficilement de la voiture, je tente tant bien que mal de suivre mon nouveau mari, occupé à se ruer contre je ne sais qui, visiblement posté devant chez moi.
S'en est trop. Je me débarrasse de mes talons que j'attrape à pleines mains avant d'accourir tant bien que mal jusqu'à la porte de chez-moi, et là, je tombe dénue. Le visage de Kerian est rougi par la colère tandis que sa respiration est comparable à celle d'un buffle enragé. De mon côté, mon regard empli de désarroi se plonge dans celui du grand brun à la mèche tombante. La luminosité des réverbères éclairant la rue se reflétant contre ses lunettes m'empêche de distinguer son regard sans aucun doute apeuré. Comment peut-il bien avoir le culot de se pointer ici ? Comment Leo peut-il bien avoir l'audace de se pointer devant chez moi aujourd'hui ? Et au fond de moi, j'ose espérer que ma mère n'est en rien concernée par ces manigances.

- Qu'est-ce que tu fous là petite merde ?

- Je ne suis pas venu me battre, Kerian.

- Ça tombe bien, tu n'auras pas à rendre les coups.

Soulmate - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant