Chapitre 37

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Holly

En passant la porte de chez moi, une succulente odeur de café et de tartines de pain tout juste chaude pénètre mes narines de plein fouet. Je reconnaîtrai entre milles cette douce odeur matinale. Et à la seconde ou je referme la porte derrière moi, je me sens comblée. ça y est, je suis de nouveau chez moi. Tout ici m'avait manqué ! A vrai dire, je crois même que les disputes avec ma mère commençaient à me manquer !
Et je n'ai pas fait deux pas dans le couloir de l'entrée que mon père se plante devant moi, son café à la main, les yeux semi-ouverts. Ces derniers s'écarquillent à la seconde ou il se rend compte de ma présence face à lui et, après avoir négligemment déposé sa tasse sur le petit meuble dans l'entrée, il accourt dans mes bras, me serrant si fort que je sens mon dos craquer !

- Ma petite fille, ma chérie, mais qu'est-ce que tu fais là ? Je pensais que tu ne pourrais pas te libérer ?

Attiré par tout ce vacarme, ma mère pointe le bout de son nez, vêtue d'une affreuse robe de chambre rose. Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire à la vue de l'horrible tissu couvrant sa chaire.
Son visage semble bien plus tiré qu'à sa dernière visite à New-York. Et il est évident que ces cernes et quelques rides ne proviennent pas de son manque de sommeil. C'est étrange, moi qui avait toujours vu ma mère tirée à quatre épingles, j'ai du mal à me dire que ces marques de vieillesse puisse entacher sa peau habituellement si nette.

- Holly, chérie !

Ma mère accourt à son tour vers moi pour me prendre dans ses bras, son sourire est communicatif.

- Mon patron m'a laissé mes deux semaines de vacances. Mais... tout ça s'est fait à la dernière minute, je voulais vous appeler mais j'ai préféré garder la surprise !

La larme de joie roulant le long de la joue de ma mère me fait chaud au cœur. Jamais elle ne se serait comportée de la sorte sept ans plus tôt ! A vrai dire, sa rancœur envers moi semble avoir disparu à la seconde même ou Kerian a pris cet avion.

- C'est quoi tout ce bordel, merde on ne peut pas dormir dans cette...

Owen, qui descendait les escaliers uniquement vêtu d'un short en jersey, s'arrête net. Ses yeux s'écarquillent de la même manière que ceux de mon père avant que ce dernier ne dévale les escaliers pour ce planter face à moi. C'est fou comme, en vieillissant, mon frère commence à lui ressembler. Je ne peux qu'observer leur incroyable reconnaissance au niveau des yeux, ainsi que la légère barbe se dessinant sur le menton de mon aîné, la même barbe de trois jours que mon père ! Je ris intérieurement en observant leur petit nez pointu ainsi que leurs adorables fossettes.

- Je te réveille, je glousse tandis que ce dernier se trouve toujours planté là, comme interdit.

- Putain, Holly, qu'est-ce que tu fais là ?

Il agrippe violemment mes deux épaules pour me serrer à son tour dans ses bras. Mon frère m'avait tant manqué, si bien que l'espace d'un instant, j'ai la vague impression de me mettre à sangloter. Je pourrais rester là, dans ses bras robustes, durant des heures. Ne plus avoir Owen à mes côtés durant mes dernières années de lycée a causé un horrible vide en moi, et en partant à New-York, ce vide semblait s'accroître. Et bien que nous nous téléphonions deux fois par semaine, j'ai toujours attendu avec hâte le jour de nos retrouvailles. Le jour ou je pourrais de nouveau le prendre dans mes bras.
En me décollant de mon aîné, je remarque ses yeux rougis, comme s'il se retenait de pleurer.

- Salut, tu dois être Holly.

Une douce voix attire mon attention dans les escaliers, et c'est alors que je me trouve face à une adorable rouquine, quelques tâches de rousseur habillent joliment son visage alors qu'elle affiche un large sourire. Elle semble légèrement plus jeune qu'Owen, je dirais mon âge. Ses fines lèvres sont adorables et ses yeux d'un vert subjuguant.

Soulmate - Tome 3Where stories live. Discover now