Rayons de soleil

Chapitre 3

Italie, Demetrio

Après avoir retourné mon bureau et fait paniquer mes employés, j'ai rassemblé le dossier sur Léa et je suis rentré chez moi, dans la maison de campagne où elle aurait dû passer sa grossesse et où nos enfants gambaderaient en ce moment. Malheureusement, à cause de moi et de ma jalousie ce n'est qu'une illusion, mais que je compte bien rendre réelle, en ramenant ma famille en Italie. Il est hors de question que je fasse la navette entre la France et l'Italie chaque fois que je voudrais voir mes enfants, tout simplement parce que je veux ma femme et mes fils à mes côtés, tout le temps. C'est pourquoi j'ai décidé de partir en France de ce pas pour me faire pardonner. Je sais que ce ne sera pas facile mais je connais Léa et je sais qu'elle n'interdira pas à nos enfants d'avoir un père. La reconquérir risque d'être plus difficile mais j'y crois. Il y a toujours eu cette connexion entre nos corps, ce lien entre nos esprits que l'on ne peut pas nier. D'autant plus qu'elle est encore ma femme, je n'ai jamais réussi à signer les papiers du divorce, ce qu'elle ignore, et c'est tant mieux. Mais quand le moment sera venu de lui apprendre la vérité, je sais que je passerai un mauvais quart d'heure. 

Je compte reconnaître nos fils et faire connaissance avec eux même si j'ai un peu peur. Jusqu'à maintenant je n'avais pas encore songé sérieusement à avoir des enfants mais me voilà à presque 25 ans, père de deux garçons de deux ans. Je compte bien apprendre à être un bon père grâce à leur maman... Je l'aime toujours et je n'ai pas l'intention de la laisser filer. Nous avons beaucoup de choses à nous dire et moi des excuses à faire.

Je viens d'arriver à l'aéroport, j'ai confié mon entreprise à mon associé et ami Angelo. Sans plus réfléchir, je m'engouffre dans mon jet privé et m'installe sur l'un des fauteuils. Je donne rapidement l'ordre à mon pilote de décoller. Il n'y a plus une minute à perdre ! Rien qu'à l'idée d'avoir raté deux années de la vie de mes petits garçons et de la femme que j'aime, j'ai envie de me mettre des claques ! Je suis vraiment un idiot ! Il n'y a pas d'autres mots ! Comment ai-je pu douter ainsi de Léa ? Comment ai-je pu croire qu'elle était comme toutes ses femmes avides et intéressées alors que depuis notre rencontre elle n'a fait preuve que de douceur et de compréhension à mon égard ? Durant tout le trajet je me torture mentalement. Mais une chose est sûre : je pars le temps qu'il faudra.  

Car je me fais la promesse de revenir avec ma femme et mes deux fils.