Chapitre 6

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France, Demetrio

Léa sursaute et se retourne violemment, les larmes aux yeux et les traits crispés. La voir si triste et en colère me tue. J'ai l'impression que des centaines de poignards me transpercent le cœur.

- Qu'est-ce que tu fais là ? murmure-t-elle dans l'incompréhension.

- Je suis venu m'excuser, amore, allons parler s'il te plaît.

- Il n'y a rien à dire Demetrio et je ne veux plus te voir. Sors d'ici et ne m'appelle pas comme ça ! s'énerve-t-elle.

- Calme-toi, s'il te plaît, allons discuter chez toi, dis-je d'un ton plus doux.

- Que je me calme, Demetrio, mais tu te fous de moi !

Je lance un regard à Victoire pour qu'elle n'intervienne pas et qu'elle me laisse gérer la situation mais ce n'est que partie remise au vu de son regard menaçant. 

Nous sommes le centre de l'attention et je déteste ça, alors j'agrippe Léa par le bras pour la sortir de ce bar. Ma petite lionne ne se laisse pas faire. Elle se débat et me griffe au passage. Je tiens bon et la tire jusqu'à l'extérieur. 

Elle a changé.

Léa

- Lâche-moi tout de suite, tu me fais mal ! crié-je en libérant mon bras de son emprise, en proie à des frissons malvenus.

Je suis tellement énervée qu'il ose venir ici m'interrompre alors que je passe un bon moment avec mon amie. Je ne comprends pas ce qu'il vient faire ici mais je vais essayer de me calmer car tous les regards des fumeurs sont fixés sur nous et je déteste ça ! La pression est descendue pour laisser place à un sentiment de mal-être et de tristesse insupportables. Le revoir me brise le cœur et me rappelle un tas de souvenirs que je voulais oublier. Force est de constater que Demetrio a marqué ma vie à jamais. 

- Qu'est-ce que tu fais là ? répété-je plus doucement.

- Je suis venu me faire pardonner, tesoro, pour mon comportement et mes propos blessants d'il y a deux ans et demi.

- C'est trop tard, Demetrio, soupiré-je.

- Non, il n'est pas trop tard. Tu m'en veux et je comprends parce que moi aussi mais on doit parler, amore, on doit mettre les choses à plat.

Je n'ai pas envie de le voir ni de discuter avec lui mais c'est peut-être ma seule chance de lui dire qu'il est père alors j'accepte de monter dans ma voiture pour rentrer avoir la discussion tant attendue et ... redoutée.

Demetrio me suit et nous arrivons quelques minutes plus tard.

Il s'installe dans le salon et je m'assois en face de lui, raide. Le but est de mettre le plus de distance possible entre nous même si ça me déchire le cœur.

- Léa, j'ai appris il y a deux mois que j'avais fait la plus grosse erreur de ma vie.

Il me tend des photos que j'attrape. Je devine qu'il s'agit des fameuses photos et un goût amer remonte dans ma bouche. Quand je me vois enlaçant mon cousin, je bouillonne de rage en comprenant quel malentendu a gâché ma vie. Je fulmine.

- Putain, Demetrio, c'est mon cousin ! T'es en train de me dire que tu m'as traitée comme une moins-que-rien, que tu m'as humiliée et chassée parce que t'as cru que je t'avais trompé avec mon cousin ! Tu imagines que si tu m'avais montré les photos à l'époque on n'en serait pas là !

- Je sais, tesoro. C'est pour ça que je suis ici. Je t'aime, mon amour, et il est hors de question que je renonce à notre histoire pour ça.

- Il est trop tard, Demetrio, tu y as déjà renoncé il y a longtemps, quand tu n'as pas eu confiance en moi. Je te déteste. Et "ça" comme tu dis ça m'a détruite. Ce jour-là, tu m'as brisé le cœur et je ne te le pardonnerai jamais. Pourquoi tu m'as pas fait confiance ? Pourquoi tu m'as pas laissé t'expliquer ou voir les photos ? haussé-je le ton.

- Parce que j'étais fou de rage à l'idée que tu m'ais trahi ! Je t'aime tellement que l'idée qu'un autre t'ait touchée m'a mis hors de moi. Avant toi, je n'ai connu que des femmes perfides, superficielles et intéressées par mon compte en banque alors à cet instant j'ai cru que tu étais comme elles, que tu m'avais piégé.

Qu'il me compare à ces femmes me fait de la peine et m'énerve. Il avait si peu d'estime pour moi.

- J'étais ta femme et j'étais folle amoureuse de toi ! Comment t'as pu croire une chose pareille ? Je ne t'aurais jamais fait ça ! Tout ce que je vois c'est que tu as laissé ton passé et tes a priori prendre le contrôle. Tu m'as laissée effacer nos souvenirs et mettre une croix sur notre avenir.

- Ce n'est pas fini, ma chérie. Nous avons encore la vie devant nous.

J'ai envie de me gifler parce que son petit accent quand il a dit "ma chérie" me fait craquer mais je me reprends.

- Non, Demetrio. Je ne ressens plus rien pour toi. Tu m'as brisée ! Comment t'as fait pour me retrouver, d'ailleurs ?

Qu'est-ce qu'il croit ? Que je vais me jeter dans ses bras après quelques mots doux ? Lui et moi c'est terminé depuis le jour où il m'a chassée. Je ne ressens plus rien pour lui, seulement de la haine.

- J'ai chargé Benvolio de te retrouver et je suis au courant pour les enfants.

QUOI ?

Rayons de soleilWhere stories live. Discover now