Chapitre 39

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Italie, Léa

Je suis alitée depuis quelques jours à ne rien faire d'autre que manger, regarder la télévision et essayer de dormir. Demetrio a été formel : il ne veut pas que je quitte le lit ! C'est lui qui s'occupe des jumeaux à longueur de journée. Ils me manquent mes petits garçons. Heureusement que leur père me les amène chaque matin. Nous faisons un gros câlin puis ils partent s'amuser en bas. L'accouchement est imminent et je dois bien avouer que je suis terrifiée. J'ai de très mauvais souvenirs du précédent qui remontent dans ma mémoire contre ma volonté. J'étais effrayée, seule avec Alberta, sans mon mari et je venais de commencer une nouvelle vie. Je sais que tout est différent cette fois même si la douleur, elle, sera bien là. Demetrio a beau me rassurer en me disant que j'ai réussi à mettre des jumeaux au monde naturellement sans problème, j'ai peur.

Les deux mains posées sur mon ventre énorme et le dos calé contre une montagne d'oreillers, je regarde une de mes séries préférées pour la centième fois : Ragnarök. Depuis mon adolescence et ma découverte de la mythologie grecque, romaine et nordique à travers les livres de Rick Riordan, je suis fan des différents dieux et de leur civilisation. Alors que Magne repousse Fjor et Gry pour affronter Vidar, Alberta, Domenica et Vic' font irruption dans la pièce.

- Salut la baleine ! s'écrie ma meilleure amie.

Non mais elle est sérieuse ?

- Je ne te permets pas ! ris-je. Il est magnifique mon ventre arrondi.

- Je te taquine !

Les trois femmes s'assoient à côté de moi, sur mon lit, avec un plateau bien garni. Alberta et Vic' sont arrivées il y a trois jours. J'ai été très surprise de les voir, Demetrio me l'avait caché mais je suis super contente de les avoir près de moi. Vic' repart demain mais Alberta va s'installer à quelques kilomètres d'ici. Elle a décidé qu'il était temps pour elle de renouer avec son pays natal, sa belle Italie, pour mon plus grand bonheur. Elle m'avait beaucoup trop manqué ces derniers mois. Quand je lui avais annoncé ma grossesse, elle était folle de joie et c'est à partir de ce moment, sans m'en parler, qu'elle avait commencé à organiser son déménagement. 

- Hum, ça m'a l'air bon tout ça ! dis-je en attrapant un délicieux cookie au cœur fondant.

- Giovanni te les a préparés avec plaisir !

- Où sont Demetrio et les jumeaux ? demandé-je.

Domenica remet une mèche de mes cheveux derrière mon oreille avant de me répondre.

- Ils sont partis voir les chevaux, ils ne vont pas tarder à rentrer.

Je fais une petite moue. Je n'ai pas pu voir mes chevaux depuis un bon bout de temps. Je n'ai pas l'habitude.

- Ils ont bien mangé au petit déjeuner ? Parce qu'en ce moment, ils ne veulent rien avaler, je ne sais pas pourquoi.

- D'après Demetrio, c'était mieux qu'hier, me rassure Alberta.

Après un petit moment à discuter et à nous empiffrer, Demetrio ouvre la porte. Mes trois compagnes nous quittent pour nous laisser seuls un moment.

- Venez voir maman, mes petits poussins ! les invité-je en tentant de me lever.

Demetrio me lance un regard désapprobateur.

- Reste allongée, je te les amène.

Je souffle, agacée.

- C'est bon, Demetrio, je peux me lever, quand même.

Je râle en voyant qu'il ne viendra pas m'aider à me redresser et retombe mollement sur les coussins, incapable de me mettre debout moi-même. Je renifle un peu vexée qu'il me laisse comme ça.

Rayons de soleilOn viuen les histories. Descobreix ara