Rayons de soleil

Chapitre 18

France, Léa

Une tendre pression sur le front me réveille doucement, me faisant remuer. Ma main gauche est posée sur quelque chose de chaud et je peine à me souvenir de ce qu'il s'est passé, même quand j'ouvre péniblement les yeux. Je tente de me redresser et lève le regard vers un visage magnifiquement bien sculpté et que je reconnais comme étant celui de Demetrio. Mon cœur s'emballe à sa vue. Je m'arrête dans mon élan et détourne le regard, gênée en me souvenant du nombre de fois où nos corps se sont unis cette nuit.

Délicatement, mon amant me repousse pour que je m'allonge et se positionne au-dessus de moi.

- Bonjour mon amour. Tu as bien dormi ? s'enquit-il de sa voix suave.

- Bonjour Demetrio. Peu surtout, lui réponds-je, malicieuse. Au fait, quelle heure est-il ?

Il sourit et me dépose un baiser sur le front avant de me répondre.

- Il est 10 heures mais...

- 10 heures ! m'écrié-je, un peu paniquée. Mais je devais récupérer les enf...

Je suis coupée par un doigt qui se pose fermement sur mes lèvres.

- Si tu m'avais laissé finir, tu saurais déjà que j'ai téléphoné à Alberta pour lui demander de garder les petits un peu plus longtemps, ne t'en fais pas !

- Je...excuse-moi, bredouillé-je, embarrassée.

Oh mon Dieu, mais qu'est-ce qu'il a bien pu dire à Alberta ? Elle va me poser plein de questions c'est certain ! Je rougis rien qu'à la perspective de cet échange embarrassant.

- Il faut que nous parlions de cette nuit, tesoro.

Ah, il faut vraiment rentrer dans le vif du sujet maintenant ? Courage Léa! Cette discussion est inévitable de toute façon.

- Sache d'abord que je ne regrette rien Demetrio, lui assuré-je alors que son expression s'est affermie.

- Je suis content de l'apprendre parce que moi non plus !

- Ce que je ne suis pas sûre de savoir, par contre, c'est ce que nous sommes censés faire maintenant.

Il lève la main pour me caresser les cheveux tendrement et je le contemple, le regard rempli d'amour, j'en suis certaine.

- Nous sommes certainement allés un peu vite en partageant cette nuit fabuleuse alors je te propose de commencer cette relation comme le feraient deux personnes qui viennent de se rencontrer et qui se plaisent mutuellement.

- Sauf que nous ne venons pas de nous rencontrer et que nous avons deux enfants Demetrio !

- Rien ne nous empêche de nous fréquenter. Je n'ai pas le droit de t'inviter à dîner, de vous faire sortir ?

- Si. Si bien sûr que si. Seulement cette idée me paraît étrange.

- Nous allons simplement apprendre à nous connaître de nouveau, comme nous avons commencé à le faire hier soir au restaurant. Qu'en dis-tu ?

- Je suppose que c'est une bonne idée. Après tout, il faut bien commencer par quelque chose ! m'exclamé-je.

- Tu ne m'as pas l'air très convaincue ? Tu ne veux pas sortir avec moi ?

- Je t'assure que si ! J'adorerais sortir avec toi ! Seulement ma dernière relation avec un homme remonte à tellement de temps que je ne sais plus comment m'y prendre.

Je reste volontairement mystérieuse sur ma vie sentimentale. Je n'ai aucune envie de lui avouer que je n'ai jamais voulu d'un autre homme que lui. Si je le fais, il va se montrer encore plus arrogant qu'il ne l'est déjà, alors inutile d'alimenter son ego surdimensionné.