Chapitre 20

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France, Demetrio

Le weekend a été très calme. Léa a travaillé avant-hier malgré un réveil difficile suite à sa soirée avec Victoire. Comme elle me l'a si gentiment proposé, j'ai dormi avec elle mais il ne s'est rien passé. Nous voulons avancer pas à pas et c'est ce que nous allons faire. 

Je descends précautionneusement l'escalier pour ne faire aucun bruit comme je viens de coucher les jumeaux pour leur sieste quotidienne. Ils font des progrès de jour en jour. C'est impressionnant ! Ils prononcent de nouveaux mots et nous rions souvent avec Léa en essayant de comprendre ce qu'ils veulent dire. J'adore ces petits moments. Je mesure pleinement tout ce que j'aurais encore loupé si je n'avais pas découvert la vérité. Une vague de culpabilité me heurte et j'ai conscience que je me sentirai toujours coupable d'avoir fait tant de mal à ma femme même si elle m'a pardonné.

Je me dirige dans la cuisine, devenue familière, pour me préparer un café avant de me mettre au travail. J'ai une société à diriger, ne l'oublions pas. Rien que d'y penser je souffle et passe une main sur mon visage. J'adore mon métier qui me procure la sensation de tout contrôler, ainsi que le pouvoir que j'exerce sur mes adversaires, qui me sous-estiment la plupart du temps à cause de mon jeune âge. Cependant, bien que le rythme soit moins soutenu que d'habitude, j'ai vraiment envie de m'enfermer avec ma petite famille dans une bulle qui nous isolerait de tous les éléments perturbateurs. J'ai beaucoup de temps à rattraper et quoi de mieux que d'être en vacances, loin de tout pour repartir du bon pied ?

Je mets un terme à mes songes et m'installe face à mon ordinateur posé sur la table de salle à manger. Je vérifie mes messages et réponds aux mails puis j'ouvre le dossier sur lequel je travaille depuis quelques jours avec mon associé Angelo. Il consiste en un projet de création d'une réserve africaine en collaboration avec de nombreux zoos et bien d'autres partenaires financiers notamment. Je suis peut-être milliardaire mais je n'en oublie pas moins le monde dans lequel je vis en faisant mon possible pour préserver notre planète et ses habitants. 

Concentré sur une série de chiffres, j'ai du mal à entendre la sonnerie insistante de mon téléphone. J'aperçois le nom d'Angelo et décroche immédiatement.

-  Bonjour Angelo, le salué-je. Comment tu vas ?

- Bonjour Demetrio, très bien mais ce n'est pas la question, me répond-il d'une voix tendue.

C'est étrange. Il doit se passer quelque chose.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Un problème avec l'entreprise ? demandé-je, un peu inquiet.

- J'en ai bien peur. Un de nos principaux dossiers a été volé par une employée.

Il est nerveux, je le sens. Quant à moi, un mélange de colère et d'incompréhension me gagne.

- Lequel ? Comment cela a-t-il pu arriver ? Comment a-t-elle pu s'emparer de ce dossier ? crié-je.

- Le dossier Guicciardini. Ce serait un véritable désastre si elle le revendait à nos adversaires. Benvolio s'est chargé de faire des recherches sur notre voleuse et pour l'instant aucune trace d'elle mais tu le connais, il ne lâchera pas l'affaire et moi non plus. Seulement j'ai bien peur de devoir te demander de revenir en Italie, mon ami.

Le dossier Guicciardini est un projet formidable qui simplifierait la vie de nombreuses personnes dans le besoin tout en respectant l'environnement. C'est l'idée de mon ami Sirio Guicciardini qui m'a demandé de l'aider à le mettre en œuvre. Son projet est brillant et extrêmement bien pensé et profiterait à beaucoup de nos concurrents. Autrement dit son vol est une catastrophe.

- Bien évidemment il fallait que ce soit ce dossier ! Qu'on me retrouve cette femme au plus vite ! Je vais faire de mon mieux pour rentrer le plus rapidement possible. Calme-toi et veille sur la société jusqu'à mon retour. Au revoir Angelo.

Rayons de soleilWhere stories live. Discover now