Rayons de soleil

Chapitre 14

France, Léa

Le weekend est arrivé. Je viens de réveiller les jumeaux et de leur donner leur biberon. D'ici quelques minutes, Demetrio va arriver pour garder les petits. Eh oui je travaille, c'est la belle saison et mon métier de guide conférencier est très sollicité. Cependant, mes souvenirs d'hier m'ont refroidie. Je crains de ne pas me montrer aussi aimable et polie que d'habitude avec lui. Je vois bien tous ses efforts pour me plaire et être un bon père mais il y a des limites à tout. La mienne est que je suis incapable de pardonner à Demetrio. 

Quelques coups retentissent et je vais ouvrir à mon ex-mari.

- Bonjour, dis-je froidement.

Son sourire s'efface et il me regarde étrangement. C'est vrai que mon comportement est incohérent avec celui de ces dernières semaines mais c'est plus fort que moi !

- Bonjour, répond-il hésitant. Quelque chose ne va pas ?

- Non tout va très bien, répliqué-je rapidement. Entre, les garçons sont impatients de te retrouver et moi je dois partir si je ne veux pas être en retard.

Il entre sans rien dire et embrasse nos fils qui lui font un grand sourire.

- Bonjour mes amours !

Je détourne le regard, le voir si tendre me met mal à l'aise. Pour le coup, rien à voir avec mes souvenirs douloureux ! C'est l'ancien Demetrio qui est là, l'homme dont je suis tombée éperdument amoureuse. 

Mais comment un homme si doux peut se montrer si violent et cruel envers sa femme comme il l'a fait ce fameux jour ? Tout cela me dépasse ! J'enfile ma veste et me dirige vers mes enfants.

- A tout à l'heure mes chéris ! Je rentre aussi vite que possible. Soyez sages ! m'exclamé-je en déposant un baiser sur leur front. Demetrio.

Je me retourne et m'avance vers la porte mais je suis retenue par une poigne ferme.

- Qu'est-ce que tu fais ? aboyé-je.

- Éclaire-moi Léa, je ne comprends absolument rien à ton attitude ! Je croyais que tout se passait pour le mieux entre nous !

- Tu te fais des idées, tout simplement. Je me suis laissée aller mais c'est fini, Demetrio ! Je me suis montrée agréable mais ça ne peut plus durer ! Je ne te supporte pas et je n'arrive pas à m'enlever ta cruauté de la tête ! Tu m'as profondément blessée et je n'arrive pas à oublier ta voix glaciale et ton regard haineux quand tu m'as fait tombée deux fois d'affilée ce jour-là ! Je suis désolée mais c'est au-dessus de mes forces, dis- je plus bas.

Je le regarde dans les yeux et je vois que je lui ai fait mal. Cependant, je ne culpabilise pas. Je n'ai pas à le faire après tout. Il doit souffrir autant qu'il m'a fait souffrir ! Je m'attends à ce qu'il se mette hors de lui, comme d'habitude, mais sa réaction me surprend.

- Tu as raison de m'en vouloir. J'ai été le pire des connards. Mais je t'en prie, ma chérie, laisse-moi une chance de me racheter, de te montrer que j'ai changé. Je te fais confiance, tu es une mère formidable, la femme de mes rêves et je sais que je ne te mérite pas mais s'il te plaît ! Je ne veux pas seulement récupérer mes enfants, je te veux toi aussi et je suis prêt à tout pour ça !

Je suis émue par tout ce qu'il me dit mais je ne dois pas céder. Je sais à quel point Demetrio est un beau parleur. Je lui fais confiance pour s'occuper des jumeaux mais ça s'arrête là.

- Tu ne comprends pas... Je ne peux pas Demetrio, je ne peux pas.

Il me regarde profondément attristé mais j'ouvre la porte et monte dans ma voiture.