Chapitre 25

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Italie, Demetrio

Léa ne m'a pas adressé la parole depuis mercredi. Cela fait déjà deux jours ! Elle m'évite en passant beaucoup de temps avec Domenica, Giovanni et les jumeaux. Nous nous croisons juste pendant les repas et lorsqu'il est question des enfants et encore ! Aujourd'hui je suis bien décidé à avoir une discussion avec elle, je ne supporte pas cette ambiance glaciale entre nous. 

Domenica vient de débarrasser ce qu'il restait sur la table du petit-déjeuner et emmène les enfants se balader dans le parc. C'est le moment idéal pour aborder leur jolie maman. Alors qu'elle se lève de sa chaise et se dirige vers la porte je m'élance derrière elle et la rattrape en deux enjambées.

- Léa, arrête de faire l'enfant, tu veux ? On doit parler.

Elle se retourne en me foudroyant du regard.

- J'ai quand même le droit d'être en colère, non ? aboie-t-elle.

Je souffle, excédé, et croise mes bras sur ma poitrine.

- Tu en as le droit, en effet, mais ça a assez duré !

Je lui agrippe le bras et l'entraîne vers le salon. Elle tente de se dégager mais je ne la lâche pas. Oh non, ma belle, nous allons l'avoir cette conversation ! Je la pousse à s'asseoir sur un fauteuil et m'installe en face d'elle.

- Je suis sincèrement désolé d'avoir fait ce que j'ai fait à l'époque, commencé-je. Je ne te l'ai pas dit quand je t'ai retrouvée parce que j'avais terriblement peur de te perdre à nouveau. Seulement, je ne pouvais plus te mentir et j'ai pris le risque de tout t'avouer. Tu ne peux pas m'en vouloir pour ça.

- Je ne t'en veux pas pour ça Demetrio mais pour m'avoir fait croire à mon indépendance !

- Mais tu es indépendante ! Ce n'est pas parce que sur un fichu papier il est écrit que tu es ma femme que tu n'es pas capable de te débrouiller seule. Tu l'as assez prouvé je crois ! Être ma femme n'est pas synonyme de soumission ! Tu es une femme indépendante mariée ou non !

Je la regarde fixement. Elle ne dit pas un mot, concentrée et un peu déroutée il me semble.

- Je...

- Et puis, c'est si grave que ça pour un couple amoureux d'être toujours marié ?

Elle a l'air égarée, peu sûre de ce qu'elle va dire. Puis, elle se concentre sur moi et prend la parole.

- Non, tu as probablement raison. L'idée d'être unie à toi n'est pas déplaisante sinon je ne t'aurais jamais épousé ! Mais je me suis sentie manipulée et ça m'a blessée.

Je ne lis aucune trace de colère ou de rancune dans ses beaux yeux verts translucides. Il est évident qu'elle n'avait pas pensé à cet aspect du problème. Je profite de ce moment de calme pour lui confier ce que j'ai révélé à Domenica mercredi : ma peur de la perdre depuis notre rencontre, ma fureur envers sa "trahison" mais au final et le plus important, mon amour infini pour elle.

Après ma déclaration, ma Léa a rangé ses griffes pour redevenir aussi douce qu'une brebis. Elle m'a pris dans ses bras et je l'ai serrée très fort pour ne pas qu'elle m'échappe encore une fois. Cette fois, plus rien ne pourra se mettre en travers de notre chemin.

- Je vais enfin pouvoir profiter pleinement de mon séjour en Italie ! s'exclame-t-elle, taquine. Être en froid avec toi m'a miné le moral et j'ai cru que cette semaine ici allait être catastrophique.

Je l'étreins de toutes mes forces en murmurant des paroles rassurantes dans ses cheveux soyeux.

- Ne t'en fais pas ma douce. J'ai réglé le problème à l'entreprise. La femme s'est fait arrêter et nous avons la certitude qu'elle n'a pas eu le temps de vendre le dossier à un de nos concurrents. Nous allons donc pouvoir profiter à fond de ces quelques jours pour passer du temps tous les quatre et se balader. Je vais te convaincre de ne pas rentrer en France ! ris-je.

Rayons de soleilTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang