Chapitre 11

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France, Léa

Lorsque je reviens au salon pour donner son café à Demetrio, je suis émue de ce que je vois. Il est assis sur le canapé avec un garçon sur chaque genou et il leur lit une histoire. Les petits sont hypnotisés par sa voix et cela me fait chaud au cœur de voir cette belle complicité naissante entre père et fils, si bien que je n'ose pas les interrompre. Quelques minutes plus tard, Demetrio referme le livre et lève la tête vers moi. Il affiche un grand sourire lumineux qui fait bondir mon cœur.

Je m'approche et dépose la boisson chaude sur la table basse. Les garçons, très calmes, restent contre leur père et je m'assois près d'eux. Nous aurions l'air d'une belle famille si les circonstances étaient différentes.

- Est-ce que vous voulez qu'on aille se promener et s'occuper des chevaux, proposé-je aux garçons.

Aussitôt ils me regardent et s'écrient : " nerner". 

- Qu'est-ce que ça veut dire ? me demande Demetrio.

- Ça veut dire "promener", lui expliqué-je en souriant. Très bien, alors nous irons après le café si Demetrio est d'accord.

- Bien sûr. Tu as des chevaux ? me questionne-t-il.

- Oui, six, tous issus de sauvetages.

- Je te reconnais bien là. D'ailleurs rassure-toi, Horcruxe et Gravure sont toujours choyés, par moi-même, à la maison.

L'entendre parler de "la maison" provoque une sensation étrange en moi mais je ne réagis pas.

- J'espère bien ! Ça n'a pas été facile de les laisser, tu sais, et j'avais peur qu'après mon départ tu t'en débarrasses.

- Je n'aurais jamais fait ça Léa, m'assure-t-il. J'aime les chevaux tout autant que toi.

- Je t'avoue être soulagée. J'ai beaucoup culpabilisé de ne pas avoir trouvé de solution pour les ramener.

- Ne t'en fais plus, je t'assure. Alors, tu as transmis notre passion à nos fils ?

Je suis touchée qu'il dise "nos fils". En même temps, ce n'est que la vérité.

- Evidemment mais je ne les ai pas forcés. Ils sont plutôt confiants et s'amusent bien quand ils s'occupent des chevaux avec moi.

- Je trouve ça génial et j'ai hâte de voir ça, dit-il en buvant son café d'une traite.

- Je vais aller me changer ainsi que les garçons, on revient.

Une demi-heure plus tard nous sommes tous les quatre dans la pâture de mes deux papis.

- Demetrio, je te présente Apollon et Thor, deux retraités de club.

J'ai un grand sourire aux lèvres parce que les chevaux, c'est une passion que Demetrio et moi partageons. Nous envisagions même de créer un refuge en Italie. Je vois très bien qu'il est heureux et qu'il apprécie de partager ce moment avec nous.

- Ils sont magnifiques, dit-il en s'approchant pour les caresser. Où sont les autres ?

- Ils sont dans différents prés éparpillés dans le village. C'est qu'ils ne s'entendent pas tous ! ris-je.

- J'imagine.

Je mets leur licol à mes deux papis et les attache près de l'abri pendant que Demetrio tient les garçons par la main. Je suis vraiment étonnée qu'ils aient si rapidement accepté leur père. Cela me ravit à vrai dire. Ils s'approchent, je prends Livio dans mes bras et lui donne une brosse. Demetrio fait de même avec Emilio.

- Voilà, c'est parfait mon grand, dit Demetrio en indiquant à notre fils comment faire.

Emilio rit aux éclats et j'aimerais que cet instant dure pour toujours. En regardant Demetrio, les yeux pétillants, si simple, avec notre enfant, je réalise que je l'aime. Oui, je l'aime et j'ai honte de céder si facilement

Rayons de soleilWhere stories live. Discover now