Chapitre 31

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Italie, Léa

Demetrio vient de partir travailler. Hier, il ne m'a pas posé plus de questions même si j'ai bien vu qu'une lueur d'inquiétude perçait ses beaux yeux toute la soirée. Ça me pèse de devoir lui cacher la vérité mais il n'y en a plus pour très longtemps.

Tenant Emilio et Livio par la main, je me dirige vers notre immense cuisine pour préparer des crêpes. J'ai demandé à Giovanni de ne rien cuisiner pour nous. Je veux partager ce moment avec mes fils. J'aurais aimé que Demetrio se joigne à nous mais l'occasion se représentera ! Nous entrons et découvrons Domenica et Giovanni en train de discuter en nous attendant.

- Bonjour vous deux ! m'exclamé-je.

- Bonjour ma chérie !

Ils embrassent les petits. Giovanni me tend deux biberons qui viennent d'être préparés.

- Merci !

Les jumeaux l'engloutissent puis je les surélèvent pour qu'ils m'aident à préparer la pâte. Giovanni et Domenica restent en retrait mais nous parlons de tout et de rien. Je verse un peu de sucre dans un récipient et le donne à Livio.

- Tiens ! Vide-le dedans.

Il s'en empare maladroitement et rit aux éclats en le renversant dans le saladier. Son rire résonne agréablement en moi. Je répète l'opération avec Emilio mais cette fois-ci avec du lait. Il éclate de rire à son tour tout en en mettant un peu à côté. Domenica, Giovanni et moi pouffons en les voyant si contents. Ces petits moments de partage sont extraordinaires.

Nous avons dévoré nos crêpes, les garçons en ont goûtées et ont eu l'air d'apprécier. Je suis allée les habiller et nous nous sommes rendus tous les cinq à l'écurie. Je me suis occupée des chevaux pendant que Domenica et Giovanni veillaient sur les jumeaux qui jouaient dans la paille. J'ai bien ri en voyant des brins dorés accrochés dans leurs cheveux, contrastant avec leurs boucles brunes. Puis nous avons attendu le transporteur qui ramène mes chevaux du Jura ici. Il est arrivé vers 11 heures. Je l'ai aidé à descendre mes animaux que j'ai placés dans des paddocks. Apollon et Thor semblaient désorientés mais les autres ont investi leurs nouveaux quartiers sereinement. Je les ai surveillés une bonne heure puis j'ai rejoint Domenica, Giovanni et les enfants, qui en avaient un peu marre, au manoir. Nous avons mangé puis j'ai mis les garçons au lit. Ils se sont vite endormis, épuisés par notre sortie en plein air !

Arrivée au salon, je m'assois près de Domenica qui m'attend, visiblement.

- Il y a un problème ?

- Non non.

- Alors pourquoi tu me regardes étrangement ? ris-je.

Elle se dandine et baisse la tête, mal à l'aise.

- Allez, dis-moi ! l'encouragé-je.

Elle se redresse puis prend la parole après s'être raclée la gorge. Son regard se fait inquiet.

- Eh bien euh... je vous ai entendus parler, Demetrio et toi, avant que tu ailles te reposer. Tu me le dirais si quelque chose n'allait pas ?

Oh je vois. J'hésite à lui confier mon secret mais je veux que Demetrio soit le premier au courant.

- Ne t'en fais pas, tout va bien. Je t'expliquerai tout demain, la rassuré-je.

Elle soupire de soulagement et me caresse la joue tendrement.

- Tu sais, pour Giovanni et moi, Demetrio et toi êtes notre famille. Nous n'avons pas eu la chance d'avoir d'enfants alors...

Elle ne finit pas sa phrase mais elle n'en a pas besoin. Je devine sa peine.

Rayons de soleilWhere stories live. Discover now