Rayons de soleil

Chapitre 27

Italie, Léa

Nous avons passé un agréable weekend tous les quatre. Nous nous sommes baladés dans Rome et nous avons visité le Colisée. Nous avons également rendu visite chaque jour à nos chevaux. J'ai été très émue de les revoir après ces deux années de séparation. Emilio et Livio ont été ravis de faire la connaissance de nouveaux animaux. Ils n'ont pas hésité à panser et à caresser les deux équidés qui ont été très doux en retour. Demetrio s'est amusé à poser les jumeaux sur le dos de Horcruxe qui n'a pas bougé d'un iota. C'était un réel moment de partage et de joie. Les sourires de mes enfants et de mon mari sont bien ancrés dans ma mémoire. 

La partie la moins plaisante de cette fin de semaine a été l'interrogatoire que m'ont fait subir Giovanni et Domenica sur ma soirée et ma nuit avec Demetrio ! Certes, j'ai l'habitude de me confier à eux mais bon il y a des limites ! Ils m'ont posé toutes sortes de questions embarrassantes auxquelles j'ai répondu en biaisant. Heureusement Demetrio a rapidement fait irruption dans la cuisine pour me sortir de ce mauvais pas !

Aujourd'hui je compte bien profiter un maximum de ma famille au complet puisque je rentre dans deux jours. J'ai bien réfléchi, j'ai très envie de revenir vivre ici et c'est ce que je vais faire d'ici peu mais je ne veux pas brûler les étapes. En effet, j'ai construit ma vie dans le Jura. Je ne peux tout simplement pas appeler mon patron pour lui dire que je ne retournerai pas travailler. J'ai des animaux. Alberta s'en occupe pour l'instant mais ça ne peut pas durer. Il faut aussi que je prévienne ma famille du retour de Demetrio et des conséquences qui en découlent. J'appréhende la réaction de mes parents, je suis sûre qu'ils ne comprendront pas. Maintenant le plus dur reste à faire : l'annoncer à Demetrio. Mon cher mari pense que je vais rester ici mais j'ai des choses à régler avant.

Je me lève péniblement et me dirige vers la salle de bain pour prendre une douche et m'habiller. Puis, je descends en cuisine pour demander à Giovanni s'il a besoin d'aide. Ce dernier me chasse à coup de torchon en me disant qu'il se débrouille très bien tout seul. J'entre alors dans la salle à manger dans un éclat de rire. Demetrio et les jumeaux se retournent en esquissant un énorme sourire. Ce tableau me réchauffe le cœur et m'emplit de fierté. C'est ma famille !

- Bonjour mes amours ! 

Je dépose un gros bisou sur leur front. Mes fils me répondent en babillant adorablement.

Nous prenons notre petit-déjeuner dans la bonne humeur, rien de mieux pour commencer la journée du bon pied.

- On va au ruisseau ? propose Demetrio.

- Oui c'est une bonne idée !

Nous sortons, un sac sur l'épaule, en tenant les enfants par la main. Nous empruntons le sentier qui serpente entre les arbres gigantesques. Il fait une chaleur étouffante en ce début de juillet. D'ordinaire nous serions restés à l'intérieur mais le ruisseau va nous apporter de la fraîcheur. Une fois arrivés, je dispose une grande couverture et des jouets sur l'herbe bien verte qui borde le cours d'eau. De grands platanes nous offrent de l'ombre en nous protégeant du soleil. Demetrio ajuste la casquette des petits et leur remet un peu de crème solaire. Je les porte et les dépose sur la couverture pour qu'ils puissent s'amuser. Demetrio et moi nous installons de façon à les entourer.

J'observe un moment l'horizon. La Nature règne tout autour de nous et j'adore ça. Le ruisseau suit son cours paisiblement. Seules de petites ondulations visibles à la surface troublent son calme. Le silence est rompu seulement par le pépiement des oiseaux et le chant hypnotique de l'eau. Je pourrais passer ma vie dans cet endroit ! Je me décale de manière à faire face à Demetrio et lance une conversation.