Chapitre 35

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Italie, Demetrio

Ce weekend, Léa et moi devons faire acte de présence lors du gala organisé par ma société. Il a toujours lieu le premier samedi de décembre et cette année ne déroge pas à la règle. Je m'y rends à chaque fois pour faire un discours, encourager mes employés et les féliciter pour tout le travail accompli. Léa m'a déjà accompagné une fois, au début de notre mariage, et avait charmé tout le monde par sa gentillesse, sa simplicité et son intelligence. Elle avait parfaitement réussi à tenir une conversation avec certains de mes partenaires pourtant sur des sujets parfois inconnus pour elle. Elle avait aussi ébloui la salle par sa beauté. Je revois les regards affamés des hommes et ceux, jaloux et envieux, des femmes. J'étais furieux parce que je ne supportais pas que tous ces hommes, aux pensées sûrement très déplacées, ne quittent pas ma femme des yeux. J'ai bien peur que la même chose se produise cette année et rien que d'y penser mes poings se crispent. Je suis possessif et protecteur et je l'assume même si j'ai tendance à agacer Léa. Je fais beaucoup d'efforts et je prends sur moi pour lui accorder l'espace et la liberté qu'elle me demande mais c'est très difficile pour moi. Je lui fais confiance mais j'ai peur qu'elle m'échappe.

Je souffle et ralentis petit à petit le rythme de mes foulées sur le tapis de course. Je descends et saisis ma serviette avec laquelle j'éponge mon visage trempé de sueur. Alors que j'avale une bonne partie de ma bouteille d'eau, une porte qui claque et des pas se font entendre. Je tourne la tête pour voir arriver deux petits monstres vers moi.

- Papa ! Papa !

Ils parlent de mieux en mieux et apprennent tout un tas de choses. C'est fascinant ! Je m'abaisse vers eux mais fais attention à ne pas les serrer contre moi. 

- Coucou mes chéris !

Je leur dépose un bisou sur la tête et me redresse. J'aperçois leur maman au loin qui nous regarde attentivement, quelques rougeurs sur les joues. Fier de l'effet que je produis sur elle, je souris malicieusement.

- Désolée de t'interrompre dans ta séance... intensive mais les jumeaux voulaient te voir à tout prix.

- Ce n'est rien, j'avais presque fini. Viens !

Elle s'approche timidement de nous, toute mignonne dans sa tenue décontractée : leggings noirs et grand pull, pas si large pour une femme enceinte de cinq mois . 

- Je vais prendre une douche et après, il faut que je te demande quelque chose.

Son regard se fait inquiet. 

- Il y a un problème ?

- Non pas du tout. Rassure-toi. Je t'en dirai plus tout à l'heure.

Elle soupire bruyamment, les mains sur les hanches.

- Pourquoi es-tu toujours si mystérieux ? Tu ne pouvais pas te taire et tout m'expliquer après t'être lavé au lieu de m'inquiéter pour rien ?

Je ris face à sa petite mine boudeuse. 

- En plus ça te fait rire ! De mieux en mieux Monsieur Castelucci ! rit-elle.

Je la prends contre moi mais aussitôt elle se débat.

- Lâche-moi Demetrio, t'es couvert de sueur ! C'est dégoûtant !

J'esquisse un sourire coquin.

- Dans d'autres circonstances, tu ne dirais pas ça !

Elle me tape le torse et je la laisse partir.

- Oh toi alors ! Tu n'as pas honte ? Les petits sont juste là !

En effet, les jumeaux sont accrochés à mes jambes.

- Ils sont trop petits pour comprendre. 

Je lui lance un clin d'œil et, prenant mes fils par la main, avance vers la sortie.

Rayons de soleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant