How To Love ✧ MINSUNG

✿Chapitre 39✿

Evidemment, ce qui devait arriver, arriva.

Une semaine et demi après la révélation de la photo qui lui avait fait perdre ses deux meilleurs amis et toute sa réputation, Minho se retrouva seul pendant quelques minutes. Il n'avait pas voulu déranger ses amis qui, tout autant sous pression que lui par les cours et les examens qui se rapprochaient de plus en plus, s'étaient assoupis sur leur table pendant leur pause. Même Jisung, qui lui avait affirmé être en pleine forme le matin même, était tombé comme une feuille a la minute même où la fin de leur cours avait sonné. Les voyant tous paisiblement dormir et sentant ses besoins se faire ressentir, il avait pesé le pour et le contre. Il n'avait pas voulu les réveiller, se considérant comme déjà assez lourd pour leur moral avec sa situation – même s'il savait très bien que c'était leur propre choix de rester à ses côtés et que, par conséquent, il n'avait pas à culpabiliser pour ça.

Et puis, s'était-il dit, les toilettes n'étaient pas très loin de leur salle de classe. Personne n'était dans les couloirs à cette heure-ci de la journée, toutes les autres classes devaient avoir cours et aucun de ses camarades n'allait le suivre. La majorité était totalement assoupie et les quelques survivants étaient bien trop occupés avec leurs cours pour faire attention à lui.

Il s'était donc glissé hors de la pièce et avait marché rapidement jusqu'aux toilettes les plus proches, déjà pressé de retourner aux côtés de son petit ami, même endormi, et de continuer à travailler ses cours.

Malheureusement, la chance n'était pas de son côté. Lorsqu'il sortit des toilettes après avoir soulagé sa vessie, il tomba nez à nez avec deux des garçons qui s'amusaient à le bousculer chaque midi. Le visage des deux élèves passa de surpris a malsain quand ils remarquèrent qu'il était totalement seul. Le noiraud, de son côté, sentit les couleurs quitter son visage. Il essaya tout de même de garder un air neutre mais cela fut difficile, particulièrement lorsque l'un d'eux attrapa son poignet pour l'emmener quelque part.

La panique s'insinua petit à petit en lui, rendant la moindre action difficilement réalisable. Sa respiration se coupa pour la première fois lorsqu'il fut plaqué contre un mur. Il ne savait pas où il était. Il n'avait pas réussi à comprendre le chemin qu'ils avaient pris et n'avait jamais vraiment exploré le lycée auparavant. Tout ce qu'il savait était que l'endroit était plus sombre que le reste sur lycée dû à l'arrière d'un escalier qui créait un plafond en pente et l'espace plus étroit que les rares endroits qu'il connaissait. Le mur derrière lui était gelé, donnant surement sur l'extérieur, faisant apparaître des frissons dans son dos.

Il était maintenu par le col de sa chemise par le garçon qui l'avait traîné jusque-là. Il ne savait pas s'il pouvait bouger mais s'il avait pu, il ne l'aurait surement pas remarqué à cause de la panique présente en lui. Il tenta, en vain, de calmer sa respiration qui se faisait bien trop rapide lorsqu'elle se coupa pour la deuxième fois.

Un son, étouffé par ses dents serrées, s'échappa de sa bouche en sentant le poing du deuxième garçon s'enfoncer dans son ventre. Il ferma les yeux sous la douleur qui se propagea dans tout son torse, les oreilles remplies des rires sadiques des deux garçons.

« Tu peux pas savoir à quel point ça fait du bien de faire ça, souffla celui qui venait de le frapper. D'enfin faire disparaître ton air supérieur à deux balles, de voir la panique sur ton visage maintenant que ton troupeau n'est pas avec toi. »

Son ami se permit un nouvel éclat de rire à ses mots. Le noiraud, au contraire, resta silencieux. Sa tête baissée ne lui permettait de voir que leurs chaussures mais, au moins, elle leur empêchait de voir ses yeux larmoyants. Il mordait sa lèvre de toutes ses forces pour ne pas laisser échapper un sanglot. Il avait déjà si mal mais il savait qu'ils n'allaient pas s'arrêter là, pas alors qu'ils étaient sûrs que personne ne viendrait le chercher avant un petit moment.