How To Love ✧ MINSUNG

✿Chapitre 6✿

Minho avait eu raison de se méfier. L'annonce de la deuxième session d'examen avait été faite quelques jours plus tôt et il était déjà à bout de force. Il passait ses journées à travailler et, bien qu'il ait déjà eu à le faire dans le passé, cela dépassait tout ce qu'il avait connu. Lorsqu'il était enfant, son père l'avait habitué à travailler deux heures chaque soir sans relâche même lorsqu'il n'avait rien à faire ou encore lors de ses vacances. Il n'avait jamais eu de mal à se mettre au travail et à réviser ses cours grâce à cela. Pendant son secondaire, sa mère l'avait forcé à travailler chaque matin avant d'aller au collège, ce qui l'avait habitué à faire ses devoirs et dernières révisions dans la voiture conduite par son chauffeur.

Mais jamais ils ne l'avaient préparé à cette semaine. Les résultats qu'il avait eu à l'examen de niveau les avaient totalement déçus bien qu'il soit arrivé à la première place dans la plupart des matières et, plus fort encore, la première place globale. Mais dire à toute sa famille qu'il n'avait pas réussi à avoir de cent pour-cent était impensable pour eux. Minho le savait, c'était pourquoi il souffrait en silence du rythme effréné qu'ils lui avaient imposés.

Il devait travailler ses cours le matin avant d'aller à SaeJong. L'après-midi et le soir étaient entièrement réservés à ses révisions, il devait donc se lever bien plus tôt qu'à son habitude pour avoir le temps de faire toutes les dissertations et tous les exercices qu'on lui demandait. Le soir, lorsqu'il rentrait des cours, son père l'attendait dans le salon et il travaillait jusqu'à ce que l'heure du dîner ne sonne. Puis il recommençait ses révisions jusqu'au coucher qui n'arrivait jamais avant minuit.

L'annonce n'avait été passée que quelques jours plus tôt et déjà des cernes noirs venaient se poser sous ses yeux. Il avait constamment l'air fatigué, au point où les regards que lui lançait Felix n'étaient plus scrutateurs mais peinés et inquiets. Le régime imposé par sa mère ne l'aidait pas et il avait fini par grignoter en cachette pour ne pas perdre d'énergie. Pour une des rares fois dans sa vie, il avait vu ses deux meilleurs amis être outrés par l'attitude de ses parents, ce qui lui avait fait comprendre que cette fois-ci il n'était pas le seul à penser ainsi. Le seul point positif était qu'il n'avait plus à trouver d'excuse pour cacher ses cours particuliers. Il avait simplement à dire qu'il devait rentrer pour travailler et ses amis le laissaient tranquille.

Ses cours particuliers s'enchaînaient avec la même vitesse et Minho commençait à constater lui-même ses progrès. Han Jisung était vraiment un bon professeur. Il donnait beaucoup d'exercices qui permettaient au noiraud de comprendre les explications qu'il lui donnait en même temps. Il glissait parfois quelques phrases en anglais pour l'habituer à l'oral et, bien que cela ne soit pas dans les épreuves de l'examen final, Minho appréciait beaucoup le geste. Bien sûr il ne l'aurait dit à personne et quand son père lui demandait comment se passaient les cours il haussait simplement les épaules et le laissait s'outrer de l''inefficacité' des personnes comme Jisung.

Malheureusement, la fatigue se faisait de plus en plus ressentir au point où il n'arrivait plus à la cacher. A peine six jours après l'annonce de l'examen, alors qu'ils arrivaient dans la dernière semaine d'Avril, il arriva chez Jisung au bord de l'évanouissement. Il sentait le poids lourd de son sac sur ses épaules – il n'avait pas pu rentrer chez lui entre temps – et montait les marches de l'immeuble une à une avec une respiration saccadée. Il n'avait pas réussi à cacher quelques gâteaux dans son sac le matin-même et Hyunjin l'avait surveillé de trop près à la pause déjeuner pour qu'il puisse commander quoique ce soit de plus qu'un simple plat de riz avec des légumes à la cafétéria. Le maquillage qu'il avait commencé à mettre pour cacher ses cernes s'était enlevé avec les heures de la journée et plus rien ne pouvait cacher son état.

Il comprit que ce dernier était vraiment affreux en voyant le regard presque choqué que Madame Han posa sur lui en lui ouvrant la porte. Elle avait posé sa main sur le centre de sa poitrine alors que sa bouche formait un 'o' parfait. Peut-être que ce qui la choqua le plus fut la respiration douloureuse de Minho ou alors les traces creusées sous ses yeux rouges de fatigue qu'il n'avait pas réussi à garder cachées. Cependant, elle ne lui dit rien et le regarda simplement évoluer jusqu'à la porte de la chambre de son fils.