How To Love ✧ MINSUNG

✿Chapitre 9✿

Le noiraud arriva presque honteux au lycée le lundi matin. Ses blessures étaient toujours présentes et bien en évidence sur son visage malgré le maquillage qu'il avait tenté de mettre. Le plus voyant restait sa lèvre. Son père n'avait pas retenu sa force en lui mettant la première claque d'une petite série de coups. Il la sentait encore picoter quand il ne la bougeait pas et un fort sentiment d'inconfort le prenait dès qu'il essayait d'articuler un mot. Il toucha la blessure de son doigt, il avait toujours peur qu'elle se rouvre sans qu'il ne s'en rende compte. La petite boursouflure qu'il effleura le fit grimacer.

Encore dans la voiture, il jeta un coup d'œil à son reflet dans la vitre teintée de l'habitacle. Le bleu de sa joue, qui avait tourné au violet depuis le vendredi soir, était presque invisible sous le fond de teint qu'il avait appliqué. C'était surement un des avantages quand un de ses parents était à la tête de la plus grande entreprise de cosmétique : il n'avait que de bons produits qui couvraient parfaitement ses blessures physiques. Son sourcil était bien moins parfait malgré les soins qu'il y avait apporté. Le sang qui s'en était échappé avait coagulé, le laissant avec une croute et un bleu presque noir dont le sombre se voyait sous le fond de teint.

Il soupira, l'air bien plus paisible qu'il ne l'était en réalité. Il n'avait croisé aucun être vivant après son après-midi chez Jisung. Il avait pensé retrouver ses parents en rentrant chez lui, vers les coups de vingt heures, mais il n'avait retrouvé que la solitude à laquelle ils l'avaient habitué. Il ne les avait pas revus du week-end et ils ne lui avaient envoyé aucune nouvelle. Le noiraud ne connaissait donc aucunement leur état d'esprit. Son état à lui était bien bas. La violence de son père avait fait resurgir tous ses doutes, encore plus après avoir passé du temps avec Jisung. Il avait alors passé son temps à se questionner sur ce que lui ressentait, et non pas sur ce que sa famille et ses amis jugeaient bon pour lui.

La réponse lui avait paru évidente. Il ne se sentait pas bien. Il ne trouvait leur comportement normal en aucun cas. Mais, plus que jamais, il s'était demandé s'il était vraiment celui en tort et, pour la première fois, il avait parlé de ce sujet avec Jisung. Ce dernier lui avait répondu de suivre son instinct, qu'il devait se faire confiance et qu'il était normal de se chercher. Après tout ils n'étaient que des adolescents. Pour une énième fois auprès de ce garçon, il s'était senti normal et - encore une première - il l'avait accepté. Il avait accepté d'être plus proche de Jisung que de sa famille sur ses pensées, parce que contrairement à ce que lui avaient répété son père et ses amis, le garçon n'était pas quelqu'un de mauvais ou de dangereux. Il était un simple adolescent qui vivait sa vie sans les tracas de celle de Minho. Mais, se rappela le noiraud un peu tristement, Jisung et lui ne venaient pas du même milieu. Il était normal pour lui d'avoir des petits soucis et de devoir toujours être parfait devant les autres. Même s'il aimerait parfois laisser tomber son image, il était de son devoir de représenter sa famille avec dignité et fierté devant les autres.

Après un deuxième soupir et un coup d'œil à sa montre - ses cours allaient commencer et il était toujours dans sa voiture ! - il ouvrit sa portière et commença à marcher jusqu'à l'entrée de son établissement, la tête basse. Il fit en sorte que personne ne puisse voir son visage, intriguant beaucoup d'élèves sur son chemin. Les surveillants n'y firent pas attention et le saluèrent comme à leur habitude.

Il traversa des couloirs vides avant d'arriver devant sa salle encore ouverte. Le professeur n'était pas encore arrivé, heureusement pour lui. Il ne savait pas ce qu'aurait fait son père s'il était arrivé en retard. Il n'attendit pas plus avant de pénétrer dans la salle. Il rejoignit son groupe d'amis mais ne put s'empêcher de lancer un regard vers Jisung qui était tranquillement assis à sa place. Ce dernier le remarqua et lui lança un grand sourire pour l'encourager, ce qui redonna un peu de confiance à Minho qui ne savait pas comment agir dans la salle de cours.