Je te déteste (BxB)

Chapitre 36

Mika se trouvait dans le bureau de sa psychiatre et se mordillait la peau du pouce. Elle l'observait faire avant de noter quelque chose sur ses feuilles. Le grat-grat de son stylo contre le papier ne semblait même pas sortir le châtain de ses pensées.

''Comment as été votre semaine Mikaël ?'' demanda-t-elle.

''Bien.''

''Vous me semblez anxieux.''

''Je vais bien. Je suis juste en manque de sexe.''

''Vous aviez des rapports sexuel sur une base régulière avant ?''

''Non, mais on le faisait parfois.''

''Et la personne avec qui vous le faisiez était-elle consentante ?''

"Oui. Je ne l'ai pas violé à nouveau.''

Puis Mika se réajusta sur sa chaise, fier de lui. Sa psychiatre n'avait pourtant pas l'expression faciale qu'il attendait. Ne devait-elle pas se réjouir de cette nouvelle ? Pourquoi paraissait-elle si surprise ?

''Vous couchez avec le garçon que vous avez violé ?'' demanda-t-elle.

''Oui.'' répondit-il honnêtement.

La femme à la peau foncé déposa sa feuille sur la table à ses côtés et vint se frotter l'arête du nez. Elle suivait le garçon depuis tellement longtemps et il trouvait toujours le moyen de la surprendre. Son cas était unique. D'une, son désir d'agir pour le bien de tous se révélait assez exceptionnel puisque les sociopathe étaient connu pour leur grand égocentrisme, et de deux, la plupart étaient capable de faire la distinction entre le bien et le mal afin d'uniquement choisir d'agir comme bon leur semblait sans se soucier des conséquences, sauf que Mika éprouvait une difficulté à toute épreuve et cherchait à faire le bon sans savoir où il se situait.

''Mikaël, même si vous avez cru que le garçon était consentant, ça ne voulait pas dire qu'il...''

''Il l'était.'' la coupa-t-il. ''Il l'était. S'il ne l'est pas, il doit dire Non, Stop, Arrête.''

''A-t-il déjà utilisé ses mots ?''

''Oui et j'ai arrêté.''

''Et dites-moi Mikaël, quel était vos émotions lorsqu'il a utilisé ses mots ?''

''J'étais frustré.''

''Pourquoi ?''

"Parce que c'était excitant ce que nous faisions et il voulait arrêter en plein milieu.''

''Et avez-vous exprimé cette frustration verbalement ou physiquement ?''

''Je n'ai pas frappé mon Tommy.''

''Mais verbalement ?''

''Je l'ai mentionné, oui.''

Sa psychiatre reprit son bloc-note et ajouta quelques lignes dessus.

''Mikaël, c'est très bien de faire part de ses émotions par les mots et non les coups, mais il est important que vous sachiez qu'il y a plusieurs types de viols. Même si le garçon vous a semblé consentant, s'il vous à laisser faire par peur, ceci reste un viol.''

''Pourquoi aurait-il peur de moi ?"

''Vous l'avez déjà violé. Ne vous avais-je pas conseillé de ne plus entrer en contact avec lui ?''

"Si, mais c'est lui qui m'a écrit ! Ça voulait dire que j'avais le droit de continuer à lui parler.''

''Mikaël, ce garçon a subi un grave traumatisme. Dois-je vous le rappelez ?''

''Non.''

''Il est sûrement effrayé par vous. Il doit craindre que vous lui fassiez de nouveau mal. Craindre que s'il ne vous obéit pas, les conséquences seront pires. Il vous a peut-être laissé faire ces choses parce qu'il craignait qu'en utilisant de nouveau ces mots, vous passiez de verbale à physique. Il était de votre devoir de vous tenir loin de lui.''

Mika recommença à se mordre le doigt, anxieux. Il n'avait rien fait de mal. Il en était persuadé. Il avait écouté les consignes. Pourquoi lui dépeignait-on cette situation d'une autre façon ? Il chercha un moyen de se justifier. Il n'aimait pas avoir tort.

''Tommy m'aime.''

''Il vous l'a dit ? Ou est-ce la perception que vous en avez ?''

Le châtain détourna le regard en s'arrachant encore plus de peau morte. Non, Tommy ne lui avait jamais dit. Pas plus tard qu'hier, il le gratifiait même d'un : Je te déteste. Soudain, il vit rouge. Il se leva de sa chaise et donna un coup dans la table basse à côté de lui. Il voulait tout détruire. Il voulait tout briser.

''Mikaël, ressaisissez-vous. Exprimez votre colère par des mots et non des gestes.''

Il braqua son regard vers sa psychiatre qui n'avait pas bouger de son siège. Elle ne semblait pas s'offusquer alors même que son vase était brisé au sol. Pourtant, si elle semblait calme à l'extérieur, son cœur palpitait à l'intérieur. Mikaël était imprévisible et clairement plus fort qu'elle. Contenir un enfant de 10 ans pendant l'une de ses crises était une chose, mais contenir ce même enfant lorsqu'il était proche de l'âge adulte, en était une autre.

''Pourquoi êtes-vous en colère Mikaël ? Contre qui ?''

Le châtain continuait de fixer la jeune femme, le visage crispé de rage. L'idée de lui faire du mal lui passa par la tête. Il voulait juste briser ce masque imperméable, verrouillé sur ce visage trop lisse. Il voulait qu'elle ressente la même haine qui le traversait de part en part. Il savait que ce n'était pas la bonne pensée, mais sur le moment, il s'en fichait. De ce fait, il planta ses ongles dans sa paume pour se ramener à l'ordre tout en serrant les dents, tentant de répondre à la question pour diriger son esprit ailleurs que sur sa future victime.

''Je suis en colère contre moi ! Je suis en colère parce que je ne comprend pas ! Parce que d'un côté, je m'en contre-fou ! Peut-être que vous avez raison, peut-être que je l'ai violé et que ça ne me fait rien. Je m'en fou. Mais d'un autre côté, je voulais tellement réussir. Je voulais tellement qu'il m'aime et j'ai encore échoué.''

''Pourquoi est-ce si important pour vous que ce garçon vous aimes ?''

Mika observa la psychiatre en silence durant quelques minutes. Pourquoi ? Parce qu'il en avait besoin. C'était devenu vital. Depuis le premier jour où ses yeux s'étaient posés sur lui. Il prit ses affaires et quitta le bureau sans se préoccuper du reste. Il voulait se sentir coupable. Il voulait se haïr pour ce qu'il avait fait, mais il en était incapable. La réalité était qu'il ne ressentait rien d'autre que de la rage.

😱 Je me rend compte que dans très bientôt, leur relation va se concrétiser!!! Je sais, vous aviez tous pas mal hâte à ce moment 💁‍♂️

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