Je te déteste (BxB)

Chapitre 37

Durant la fin de semaine, Thomas voulut aller au cinéma. Un nouveau film d'action venait de sortir et il voulait quitter sa maison pour profiter des deux jours de congé. ll texta donc James qui déclina son offre puisqu'il devait garder ses petits frères. Le brun ne se laissa pas abattre et écrivit à Mika pour lui faire la même proposition. Étrangement, il ne reçut aucune réponse. Le châtain lui répondait généralement dans les minutes qui suivaient. Toute la fin de semaine, il n'eut aucun message de son camarade et ce fait l'inquiéta quelque peu. Voir beaucoup puisqu'il se demanda, l'espace d'un instant, si Mika n'avait pas une nouvelle fois tenté de se donner la mort. Peut-être devait-il vérifier chez le directeur ?

Il choisit néanmoins d'attendre lundi afin de constater son retour au lycée. Lorsqu'il le vit pénétrer la salle de cours, tout son corps sembla se détendre. Mika est toujours vivant, pensa-t-il. Cependant, ses méninges se remirent à carburer et il ne trouva qu'une seule possibilité : problème de téléphone ? Il attendit sagement que le châtain prenne place à côté de lui pour le questionner, mais ce dernier s'enfonça dans son ancienne place sans même lui adresser un regard. Depuis quand ne s'imposait-il plus à côté de lui ? Et pourquoi donc cela l'embêtait tant ?

À la fin des cours, le châtain ne l'attendit même pas pour quitter la classe. Aucun regard. Pas un seul salut, un bonjour ou au revoir. Pas le moindre signe de tête. Comme si Thomas n'existait plus. L'anxiété vint prendre l'adolescent. Avait-il fait quelque chose de mal ? Mika ne devait-il pas rester à ses côtés pour s'améliorer ? À la cafétéria, il observa autour de lui à la recherche du châtain. Il écoutait à peine ce que James lui racontait. Il finit par apercevoir Mika qui se choisit une place dans le fond du réfectoire.

''Je t'adore, Tom, disait James. Tu as enfin tenu tête au freak pour qu'il te laisse tranquille. C'est excellent, tu améliores ta confiance en toi.''

Thomas se décrocha de la vision de Mika, seul, et plongea dans les prunelles de James qui lui souriait franchement. Etrangement, ses propres lèvres eurent un mal fou à s'étirer pour le lui rendre. Il n'avait rien fait. Strictement rien. Pourquoi donc Mika ne mangeait-il plus avec lui ? Pourquoi ne lui avait-il pas adressé la parole depuis ce matin ? Non pas ce fait le dérangeait particulièrement puisque ce dernier avait le don d'attirer les regards sur lui, mais... il avait cru que... Mika s'intéressait à lui.

Le lendemain, le châtain eut la même attitude. Peu importe les efforts que Thomas fournit pour le saluer dans le couloir, il lui opposa une froide ignorance. Déterminé à obtenir des réponses à ce soudain changement de comportement, il se dit que sa soirée du mardi serait bénéfique puisqu'il accompagnait désormais Mika lors de son bénévolat. Désillusion. Les propriétaires lui apprirent que le jeune homme avait décidé d'arrêter de travailler pour eux. Incompréhensible. Pourquoi donc ces soudains changements ? Il y avait définitivement quelque chose qui clochait.

Ce qui lui fit ouvrir les yeux se déroula le mercredi, dans un couloir du lycée. Il découvrit Mika en train d'embrasser une fille à pleine bouche, se moquant d'être vu. A cette vision, son cœur se serra soudainement et les larmes lui montèrent aux yeux. Pourquoi réagissait-il ainsi ? Ce n'était pas comme si le châtain et lui étaient dans une forme de relation autre qu'amicale. S'était-il vraiment cru spécial à ses yeux ? Sûrement. Peut-être même que oui. Était-ce si douloureux de savoir que la seule personne qui vous avait manifesté de l'intérêt ne vous en manifestait plus du tout ? Pourtant, cela n'aurait pas dû le déranger, il détestait Mika. Bon ok, peut-être qu'il ne le détestait plus autant qu'avant. En fait, il avait commencé à apprécier certaines parties de sa personnalité. Par messages, il l'avait découvert drôle et, lorsqu'on oubliait son attitude condescendante, il pouvait être sympa. Après tout, s'il était si mauvais en termes de relations sociales, ce n'était pas non plus entièrement de sa faute.