Chapitre 72

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Petit saut dans le passé

Mika se mordait le pouce en fixant sa psychiatre devant lui.

''C'est notre dernière séance en vrai avant votre déménagement avec Thomas. Nous continuerons à avoir des séances, mais uniquement au téléphone. Comment te sens tu?''

Mika haussa les épaules en fixant le vide.

''Mikaël, tu me sembles anxieux. Je t'aurais cru plus exalté de partir en appartement avec ton copain.''

''Ouais, bah j'en sais rien. C'était peut-être plus une si bonne idée.''

''Pourquoi?''

''Parce que j'ai tendance à oublier ce qu'on m'a appris quand les choses vont trop bien.''

''C'est bien que tu l'ai remarqué tout seul. Tu as peur d'oublier quoi?''

''J'ai pas peur d'oublier quelque chose, c'est juste que... ça marche bien avec Tommy là. On a eu du temps tranquille et demain on va déménager. Je veux pas lui faire de mal, mais si une fois à l'appart je devenais impulsif et que je gâchait tout comme toujours?''

''Mikaël, je peux vous posez une question intime?''

''C'est pas ce que vous faites tout le temps?'' répondit Mika en lui lançant un regard de défi.

Elle lui sourit avant d'écrire quelque chose dans son bloc note.

''Pourquoi Thomas? Pourquoi avez-vous un intérêt pour lui, plus que pour un autre. Je ne veux pas savoir ce que vous aimez chez lui, je veux savoir pourquoi vous l'avez remarqué et que vous vous êtes attacher à lui.''

Question facile, pensa le châtain. Il se redressa sur sa chaise avant de laisser un sourire malsain naître sur ses lèvres.

''Parce qu'il me faisait penser à ma mère.''

''Votre mère? Soyez plus précis.''

''Ma mère était une drôle de femme. Si on croisait un sans-abris, elle lui donnait de l'argent. Si un enfant pleurait, même si ce n'était pas moi, elle allait le réconforter. Elle aidait les personnes âgées à traîner leurs sacs et faisait du bénévolat pour aider ceux dans le besoin. Mais le pire et qu'elle faisait ça sans jamais rien demander en retour. J'ai jamais compris pourquoi. Quel intérêt si on n'y gagne rien. Mais moi je ne disais rien. Je la regardais faire sans comprendre. Elle disait que c'était ce que les personnes gentilles devaient faire. Elle disait que je devrais prendre exemple sur elle et j'ai essayer, car je voulais être gentil comme ma mère. Je voulais qu'elle soit fière de moi. Quand elle était fière de moi, elle me souriait et j'aimais voir son sourire.

Quand j'ai commencé l'école secondaire, peu après sa mort, je ne voulais plus être gentil. Elle c'était préoccuper de tout le monde toute sa vie et elle en était morte. Éprouver de l'empathie n'apportait que des malheurs. Dans ma classe, il y avait une fille vraiment laide. On se moquait tous d'elle. Tous, sauf une personne. Après un cours, elle pleurait à son bureau et Tommy est allé la voir pour la réconforter. Je l'ai trouvé stupide. Quel intérêt? Il voulait sortir avec? Non. Il voulait juste qu'elle arrête de pleurer. Et puis, ma mère aussi aurait été la réconforter. Après les cloches, il restait souvent pour aider le professeur à mettre les chaises sur les bureaux. Il voulait améliorer ses notes? Non. J'ai vérifié son bulletin et c'était un cancre. Il voulait juste être gentil. Il ne demandait jamais rien en échange. Comme ma maman.

   Je m'ennuyais de ma maman. Elle était la seul qui m'aimait vraiment. Qui arrivait à me calmer."

Il prit une pose l'esprit ailleurs pendant que sa psy notait certaine chose sur une feuille. Effectivement, après la mort de sa mère, Mika avait refuser de la voir pendant des semaines. Quand son père le forçait à venir, il lui lançait des regards assassin sans rien dire pendant l'heure entière. Puis, du jour au lendemain, il était revenu comme si de rien n'était disant qu'il voulait qu'on l'aide à être normal.

"Si quelqu'un avait besoin d'aide, Tommy allait toujours l'aider. Tout le monde, sauf moi. J'avais besoin d'aide, mais il ne me voyait pas. Il voyait tout le monde sauf moi. J'ai essayé d'aller lui parler. Lui dire que moi aussi je voulais être gentil, mais quand je suis venu pour lui parler, il m'a fuit. Il avait peur de moi ou regardait le sol en tremblant. Peut-être que si je trouvais un point commun, il deviendrait mon ami? Alors j'ai écouté chacune de ses conversations. Chacun de ses exposés oraux. Je l'ai observé de loin, analyser ses mouvements. Mais rien. Il aime les animaux, alors que j'haïs ça. Il écoute de la musique classique, qui fait encore ça de nos jours? Sa famille n'a pas de budget, moi mon père m'offre ce que je veux. Rien je te dis. Rien en commun. Comment il allait me remarquer et venir m'aider si on avait rien en commun?

Puis c'est là que Laurent est venu me voir. Il parait qu'il aimait sucer les gars. Alors... je me suis dit que c'était parfait, car j'avais ça une queue et j'aime bien qu'on me suce. Ça nous ferait un point commun. Après quatre ans, c'était le seul point commun que je nous avais trouver. Sauf que c'était un mensonge finalement et ça la pas vraiment aider notre relation.''

La psychiatre termina de noter les propos de Mikaël dans son cahier.

''Donc vous aimez Thomas car il vous rappelle votre mère?''

''Je sais que mon père ne m'aime pas. Il n'y a pas grand monde qui m'aime, car je suis trop différent d'eux. Par contre, ma mère m'a beaucoup aimé. Elle était gentille et voulait que je le sois aussi. Tommy aussi est gentil, il ne m'a pas dit qu'il m'aimait, mais il ne me dit plus qu'il me déteste. C'est un bon début! Et puis, je vais devenir gentil à force de vivre avec lui, alors peut-être qu'un jour il me dira qu'il m'aime. J'aimerais ça qu'il me dise qu'il m'aime. J'aurais réussi à devenir gentil s'il le fait.'' Termina le garçon en haussant les épaules.

La femme lui sourit avant d'hocher la tête.

''Et bien Mikaël, si tu vois que tu commences à te laisser guider par tes émotions impulsif, pense à ce que tu viens de me dire. Penses à la raison qui fait que tu aimes Thomas. Penses à sa gentillesse à laquel tu aimerais ressembler.''

''Et ça va me calmer?''

''Je l'espère, sinon n'hésite jamais à m'appeler peut-importe l'heure. Je tiens à vous Mikaël. Vous n'êtes pas qu'un chèque de paie. Vous faites d'énorme progrès tout les jours.''

Je te déteste (BxB)Where stories live. Discover now