Chapitre 5

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Tout le long du trajet, Thomas chercha un moyen de s'en sortir. S'il essayait de nouveau de joindre sa mère, Mika irait surement l'en empêcher. Il ne pouvait pas non plus s'extraire de sa poigne et il était rendu si tard le soir que le quartier résidentiel dans lequel il se trouvait maintenant était vide de toute âme.

Sa chance lui sourit lorsque Mika le lâcha devant une belle maison pour fouiller ses poches. Il en sortit des clés et se mit à déverrouiller la porte de sa demeure. Thomas ne pensa plus à rien. Son sang ne fit qu'un tour et il tourna les talons pour courir aussi vite qu'il le pouvait. Il sprintait en se convainquant d'avoir toutes les chances de son côté, de pouvoir échapper à son bourreau. Mika était athlétique et Thomas, chétif, pourtant, il ne voyait pas l'ombre du châtain dans son dos. Il en profita pour se cacher dans un buisson, la respiration haletante.

Des branches lui éraflèrent la peau, mais Thomas n'en prêta pas attention. Il tentait de ne pas trahir sa cachette et de contrôler sa respiration saccadée. Les larmes se remirent à couler sur ses joues et il pleura en silence dans le buisson pendant une vingtaine de minutes. Mika n'étant nulle part, il finit par sortir de sa cachette, s'arrachant encore plus de peau avec les branches du buisson.

Il sortit son téléphone et composa à nouveau le numéro de sa maison. Sa mère ne répondit toujours pas à son appel de détresse et il préféra raccrocher afin de réessayer plus tard. Il ne comprenait pas pourquoi elle faisait la sourde oreille quand elle savait que son fils était dehors, seul. Elle aurait dû rappliquer aussitôt. Lui en voulait-il de ne pas venir le sauver ? Oui. Un peu. Il prit le chemin qu'il croyait le conduire vers le centre-ville. De là, il voulait tenter de se repérer, mais en chemin, des gouttes d'eau se mirent à tomber du ciel et il dut trouver refuge sous le porche d'une maison. Il continua de polluer la boîte vocale de sa mère et, sans réponse, il laissa un message, énervé.

''Maman, le concert est fini. Il pleut beaucoup et il faudrait que tu viennes me chercher. Je suis au... Euh... dans un quartier résidentiel. Je... le nom de la rue est...''

Mais pendant qu'il essayait de lire à travers les gouttes d'eau la pancarte la plus proche, son téléphone coupa, manquant de batterie. L'angoisse revint prendre Thomas à la gorge. Qu'allait-il faire ? Il pleuvait beaucoup trop. Il ne savait même pas où il était et il n'avait aucun moyen de contacter sa mère. Il allait devoir passer la nuit dehors, beaucoup trop apeuré à l'idée de cogner à la porte d'une maison qu'il ne connaissait pas. Tout cela à cause de ce Mika de malheur.

Il se mit à le maudire, lui et tout ce qui faisait son être. Il avait d'excellente note, une belle gueule, un côté je m'en foutisme qui plaisait à tant de personnes. Il fulminait. C'était si frustrant de savoir que l'homme était idolâtré par tant de personnes et qu'il était le seul à voir ce qui se cachait derrière ce masque. Un monstre pur et simple. En même temps, que pouvait-il y faire ? Bientôt, il changerait d'école et n'aurait plus jamais à le revoir. Il devait se concentrer sur cette pensée positive. En espérant que dans sa nouvelle école, il n'y ait pas un nouveau garçon intouchable, car son père serait... Le directeur ! C'était un homme responsable, non ? S'il lui demandait de le ramener chez lui, il le ferait.

Thomas prit une grande respiration, il n'avait pas vraiment le choix. Il n'avait aucune idée d'où il se trouvait. Il se dirigea donc vers la seule maison qu'il connaissait. Il était trempé jusqu'à l'os lorsqu'il cogna à la porte. Intérieurement, il pria pour que ce soit le directeur qui réponde. Malheur à lui, car l'homme qui se trouvait derrière la porte n'était autre que son bourreau.

''Tommy ? Tu es tout mouillé. Entre.''

En prenant une grande respiration, Tommy, entra dans la demeure de son violeur.

Je te déteste (BxB)Där berättelser lever. Upptäck nu