Je te déteste (BxB)

Chapitre 6

Thomas était tombé malade cette nuit-là. Il s'était réveillé avec un horrible mal de crâne, une fièvre monstre et des tremblements. Il avait vomi son déjeuner avant de perdre connaissance dans la salle de bain. Il avait besoin de repos et de temps pour que son corps combatte le virus. Il n'alla donc pas à l'école les deux jours qui suivirent. Sa seule pensée était qu'il ne décrocherait jamais son diplôme à s'absenter aussi souvent. Pas qu'il aimait particulièrement l'école, mais s'il voulait travailler avec les animaux plus tard, il devait avoir une moyenne acceptable.

Ce soir-là, la fièvre l'avait rendu comateux. Une serviette d'eau froide sur la tête, couché sous plusieurs épaisseurs de couverture, il était entre la raison et la lucidité. Il entendit la porte de sa chambre s'ouvrir.

''Mon trésor, ton ami est venu te voir.''

James ? Thomas tourna difficilement sa tête vers l'entrée de sa chambre pour apercevoir deux silhouettes flous à travers ses paupières presque closes.

''Il t'a apporté des biscuits.''

Sa mère déposa ce qui semblait être une assiette sur sa table de chevet avant de laisser les deux garçons entre eux. La silhouette de James s'approcha du lit et Thomas referma les yeux.

''James... ne t'approche pas, je pourrais être contagieux.''

Il sentit son lit s'affaisser et quelqu'un venir le rejoindre sous les couvertures. Un bras fut passé sous sa tête et l'attira vers le corps bouillant.

''James...''

On lui intima de se taire et quelqu'un lui flatta les cheveux pendant que Thomas se colla un peu plus contre le corps de son ami. Il entendit un bruit d'un appareil photo, mais trop embrumé par la maladie, il n'aurait su dire si ce bruit était le fruit de son imagination ou s'il était bien réel. La main de James vint glisser sous son chandail et Thomas fut parcouru de milliers de frissons. On tentait de le rassurer.

''Tout va bien, je suis là. Tu vas aller mieux.''

La main glissa vers son pantalon pour se faufiler sous son boxer et agrippa sa virilité. Qu'est-ce que cela signifiait ? James l'aimait réellement de cette façon ? Il se sentit pompé et des lèvres vinrent se poser sur les siennes. Était-il en train de rêver ? James lui avouait-il son amour à ce moment précis ? Mais pourquoi avoir menti durant tout ce temps ? Pourquoi le lui avoir caché lorsqu'il lui avouait ressentir des sentiments à son égard ? Avait-il peur du regard des autres ?

''Tu aimes quand je te fais ça, Tommy ?''

Le brouillard qui avait gagné de la place depuis deux jours se dissipa en un rien de temps. James ne l'appelait jamais Tommy. Il l'appelait Tom. Seul Mika le surnommait ainsi. Il ouvrit les yeux et après quelques secondes pour s'y habituer, il reconnut le visage de Mika tout près du sien, un téléphone en main pour prendre des photos et une main sous les couvertures.

''Ah !'' cria-t-il, effrayé.

Il fallut toute la volonté et le peu de force qu'il avait encore dans ses bras pour donner un coup sur le portable du châtain qui tomba au sol, causant une série de jurons.

''Merde ! Pas grave, j'ai mes photos de toute façon. Vient ici Tommy, je vais te soigner.''

Le grand garçon fondit sur ses lèvres et bien que Thomas ne réagit pas sur le coup, trop surpris, il le mordit à la seconde où Mika tenta de passer sa langue dans sa bouche.

''Aïe ! Enfoiré.''

L'athlète se redressa dans le lit et vint porter ses mains à sa bouche qui saignait légèrement.

''MAMAN !''hurla Thomas, terrifié.

Son violeur sortit du lit pour prendre son téléphone au sol et sa mère entra dans la chambre en panique.

''Que se passe-t-il mon amour ?''

Thomas éclata en sanglots. Il aurait tant aimé que ce soit James qui se déplace afin de vérifier son état, il aurait souhaité que ce soit ses lèvres contre les siennes, il mourrait d'envie que Mika disparaisse de la surface de la terre et qu'il n'entend plus jamais parler de lui.

''Mika... il... il... Je veux être seul.'' supplia-t-il entre ses pleurs.

Sa mère se tourna vers le grand garçon qui observait Thomas sans une seule expression sur son visage.

''Ton ami est venu te tenir compagnie. Tu n'es pas content ?''

''Il n'est pas mon ami. S'il... s'il te plaît, maman. Je veux qu'il parte.'' geignit-il.

Ne voyait-elle pas qu'il était en détresse ? Sa mère était complètement perdue. Pourquoi son fils refusait la présence d'un beau jeune homme qui s'inquiétait pour lui ? N'étaient-ils pas amis ? Ne lui avait-il pas sauvé la vie? Elle fixa Mika et se tortilla les mains. Devait-elle s'excuser du comportement de son fils ou simplement le reconduire à la porte ? Par chance, le châtain eut un semblant de sourire sur le visage en observant la mère.

''Ça va madame. Je vais y aller. Je crois qu'il est déçu que ce ne soit pas James.''

''Je suis désolé Mika.''

''Ne le soyez pas. Je commence à être habitué de me faire rejeter par lui, mais je suis persévérant. Je vous laisse.''

Puis sans demander son reste, Mika quitta la chambre. La femme s'approcha de son fils pour venir ramasser la serviette tombée au sol et tester la température du garçon.

''J'ai l'impression que ta température ne fait qu'augmenter, je vais humidifier la serviette. Tu aurais pu être plus gentil avec lui. Il t'a sauver la vie. Il t'a amené à un concert de musique classique et il t'a apporté des biscuits. Parles-moi Thomas, que t'a-t-il fait pour que tu le déteste à ce point?''

Son fils sanglotait en silence les yeux clos, mais elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Était-ce la maladie ou cet événement mystère qui détruisait petit à petit son garçon ? Elle s'apprêtait à quitter la chambre pour aller de nouveau humidifier la serviette quand elle vit l'ours en peluche dans sa poubelle. Vivait-il une peine d'amour ? Pourtant, elle avait cru comprendre que c'était justement ce Mika qui était à l'origine des cadeaux fait à son fils. Le sportif semblait pourtant épris de son garçon. Pourquoi son fils refusait-il ? Il avait été si heureux pendant cette période de cadeaux.

Elle prit la peluche et vint le mettre dans les bras de son fils qui semblait s'être calmé. La présence de sa mère l'avait assez apaisé pour s'endormir. Puis elle sortit de la chambre pour le laisser seul. Si seulement Thomas lui parlait de ce qui le mine depuis tant de temps.