Chapitre 22

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  Je le regardai, debout devant son bureau. L’ambiance était tout aussi froide que la pièce, les murs de pierre luisait de condensation et une légère odeur d’humidité trônait par dessus celle de mes chaudrons, le bruit des potions bouillonnantes résonnait. Potions affublées d’un regard prononcé de dégoût de la part du maître. Plusieurs semaines de travail se tenaient entre les mains du professeur Rogue. Il ne disait rien depuis une bonne dizaine de minutes. L’angoisse caressait doucement ma gorge. Il inspectait chaque détail de mes potions.

- La politesse ferait que vous retiriez votre cape.
- Vous n’avez qu’à chauffer votre classe.

Il grogna légèrement de colère mais n’arrêta pas pour autant son analyse. Pourtant, à peine mes mots ont franchit mes lèvres, je cru que Rogue me mettrait violemment dehors, en prenant bien soin de claquer la porte derrière lui. Ce silence pesant reprit sa place. Rogue avait peut-être compris que c’était peine perdue de jouer avec moi ? Mais je ne le crus pas.

- Bien.

Il me rendit mes fioles.

-Bien quoi? Vous avez terminé et?

Il me regarda avec mauvaise humeur.

- Vos potions sont d'une qualité extraordinaire, et encore plus pour une petite élève arrogante étudiant pour la première fois la magie comme vous.
- Ça fait toujours plaisir de vous entendre complimenter quelque chose, professeur. Souris-je
- Gardez vos sarcasmes pour vous, Miss Billiard. Je ne suis pas votre petit camarade. Ça coûtera 10 point à Serdaigle.
- Oh! Allez-y! Au point ou j'en suis, je ne suis plus à ça près..
- Dehors. Me foudroya Rogue. Je pris mes affaires, mis ma sacoche sur mon épaule et pris les fioles.
- Merci pour votre aide professeur!

  Mes pas résonnaient légèrement dans les grands couloirs désertés du château. Poudlard m’accueillait à bras ouverts pour les fêtes, c’était presque angoissant, tout semblait vide. Chaque infime bruit que nous faisions semblait produire d’un éléphant et nous faisait peur de déranger quelqu’un ou quelque chose, alors je marchais encore plus silencieusement qu’à l’ordinaire. Le parc enneigé avait été décoré de bonhommes de neige, d’anges et de débuts d’igloos fait par les élèves des quatre maisons, les Serpentard restant presque tous ensemble évidemment. Des traces de luges improvisées par des cartables jonchaient les pentes, ayant séparé la neige en deux, comme Moïse l'avait fait avec la mer. Lisse au milieu des deux étendues blanches, représentant le sable. Laissant apparaître quelques brins d'herbes, comme les algues privées de leurs eaux salées.
La salle commune était vide, seul un autre Serdaigle était resté. Nous étions peu a cette époque de l'année. Alors je lisais, travaillais, me baladais. La pièce aux couleurs de notre maison était silencieuse, seul les craquements du feu et les tintements infimes des flocons contre les vitres résonnaient. Hagrid semblait triste ces temps-ci, alors je lui avais confectionné une petite couronne de houe à accrocher à sa porte, ce qui lui avait remonté un peu le moral. Le premier repas en fut presque ennuyant, chacun déjeunait dans son coin. Les professeurs nous passèrent sans doute chacun en revue, leur regards se posant un à un sur chacun d'entre nous.

- Monsieur Martin est un élève très doué en sortilège, il a rapporté une bonne quantité de points pour sa maison a mon dernier cour. Dommage que ce dernier ne fasse que mauvaises farces sur mauvaises farces

Je regardais alors à la table des Serpentards, un petit chateau clair, attablé tout seul. Owen était un élève avec un certain air de m'enfoutiste, avachi sur son assiette. Je regardai alors le classement des maisons, les Serdaigle étaient les plus bas. Étant près de la table des professeurs, ils parlèrent alors légèrement plus bas, je me concentrai à nouveau sur mon poulet. Un regard se posa un instant sur moi, je levai le mien et souris à celui qui était le coupable. C'est après le déjeuner qu'il me proposai de le rejoindre pour l'heure du thé, ce que j'acceptais volontiers. Et les 16h arrivèrent très vite. L'après-midi était passée à toute vitesse. Le professeur Flitwik m'avait alors coincé pour une après-midi de stress à chanter comme seul accompagnant, le piano. Je n’osais pas chanter fort de peur que ma voix ne résonne dans l’enceinte du château. Flitwik avait galéré à me détendre.

La fille Potter (Remus X Oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant