Chapitre 26

594 34 9
                                    

- Je crois que la tradition Française veut que l’on offre un bouquet de ces petites fleurs à cette date ?

Nous étions le premier Mai, le printemps s’était bel et bien installé. Les températures devenaient de plus en plus chaudes, les papillons et les abeilles ressortaient et les pelouses devenaient parsemées de millier de petites taches colorées et chatoyantes que j’aimais effleurer en écoutant les oiseaux, dorant au soleil, m’endormant presque par moment dans le parc. Poudlard semblait avoir de multiples facettes à chaque nouvelle saison.

Les examens de fin d’année approchaient. J’étais assise là, depuis le début de l’après midi, dans la salle de défense contre les forces du mal avec l’autorisation de professeur Lupin.  C’était silencieux, on entendait au loin les cris des élèves s’amusant dans le parc et l’eau vaguant doucement dans l’aquarium. Et il était là, un bouquet de muguet dans les mains, tendu vers moi, son odeur chocolatée mélangé à celle des fleurs aux clochettes étincelantes et nombreuses, m’enivrant.

Je le regardai, papillonnant entre ses yeux et les brins de muguets. Comme si je n’assimilait pas ce qu’il se passait, je mis un temps à bouger.

- C’est exact, oui.. !

Je pris doucement, timidement le bouquet, dans mes mains, comme si je ne comprenais pas qu’il m’était destiné, effleurant sa peau. Mes mains se figèrent, recherchant un  peu plus de son contact, rêvant d’entrelacer tendrement ses doigts aux miens, mais elles se ravisèrent et approchèrent de mon nez, humer un instant le bouquet, si particulier.

- Merci beaucoup, c’est vraiment très touchant..
- Je ne sais pas si ce geste est digne d’un professeur envers son élève.
- Alors dites vous un instant que je ne suis pas que votre élève.

Il me regarda. Comme si il appréciait mes mots, tout en étant surpris. Il laissa un silence, profitant peut-être de ce qu’il avait entendu. Peut-être était-ce le contraire ?
C’était peut être la première fois que je me faisais aussi familière avec lui.

- C’est pour me porter bonheur aux examens ?
- J’avoue ne pas m'être penché sur sa signification de porte bonheur..
- Oh, c’est une légende de la Renaissance, Charles IX aurait reçu un brin de Muguet lors d’un déplacement dans une région de France, il aurait été séduit et aurait alors décidé d’en offrir chaque année, au Printemps, à chacune des femmes de la cour en guise de porte bonheur. Je trouve cette légende paisible… Elle fait du bien à entendre.

Il sourit tendrement, m’écoutant attentivement.

- Enfin.. Je ne crois pas que vous en ayez besoin pour vos examens. Vous êtes largement prête.
- A croire que vous n’êtes pas objectif..
-C’est vous qui ne l’êtes pas.

Il servit deux tasses et tapota une bouilloire du bout de sa baguette.

- Vous ne comptez pas vous rendre à l’exécution de Buck ? Soutenir Hagrid ? Me demanda-t-il en regardant la bouilloire qui commençait laisser à échapper un bruit d’ébullition.
- Si ! Bien sûr !

Je regardai la tasse.

- J’entends le bourreau aiguiser sa lame d’ici.. Ajoutai-je.
- Je sais que cette histoire est loin d’être juste.
-Non.. Apparemment non.

Il servit le thé dans un bruit de filet d’eau se fracassant sur lui même. L’après-midi était calme, enrichit de discussions avec le professeur de défense contre les forces du mal. Lupin semblait tout de même légèrement contrarié depuis la nuit où nous avions évoqué le nom Peter Pettigrow. La carte de Harry était dépliée de toute sa longueur à coté de nous. Les dessins de l’enceinte du château apparente, semblant clignoter de tas de petits pas. Mes yeux avaient réussi à quitter le professeur Lupin pour s’y intéresser, tout en continuant de discuter.

La fille Potter (Remus X Oc)Where stories live. Discover now