Chapitre 68

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Les maléfices et sortilèges avaient cessé de fendre l’air. La cours, à présent plongée dans la nuit était vide de toute présence, si il n’y avais pas eu les débris des explosions, il aurait été difficile de croire que quelque chose s’était passé ici.

Nous entrâmes alors dans le château et poussâmes les portes de la Grande Salle, là où plusieurs corps gisaient sur de petits brancards.

Madame Pomfresh soignait les blessés avec l’aide de plusieurs élèves de Poudlard. Les autres se recueillaient auprès des défunts allongés entre les décombres.

Mon ventre se serrait, je ne pouvait plus respirer, comme si ma respiration ne servait à rien, ayant peur de ce que j’allais découvrir. Je balayai la salle des yeux sans oser les poser nul part.

Mes jambes tremblantes avancèrent entre les sanglots des autres. 
Tout était silencieux. Personne n’avait envie de parler. La guerre avait fait des traumatismes qui resteront sans doute durant plusieurs vies.

Au loin, Ron avait rejoins un groupe de têtes rousses regroupées autour d’un corps. Georges, anéanti se jeta dans les bras de son petit frère. Molly caressait le cheveux de Fred, endormi pour toujours, comme pour le rassurer des sensations que procurait la mort. Comme pour l’endormir paisiblement. Elle respirait une dernière fois son odeur. Arthur regarda Hermione, comme si il n’avait plus que ça à faire. La famille ne s’en remettrait sans doute jamais. Perdre un enfant, un frère était une des choses les plus horrible de ce monde. Des gens si gentils, aimants et aimables ne pouvaient mériter un tel sort.

Mes larmes humidifiaient mes yeux et tombaient sur le sol. Les sanglots de Ron me parvenaient jusqu’à mes oreilles.

Lorsque Harry passa devant moi pour se rendre au bureau de Dumbledore, plus déterminé que jamais, j’avançai encore un peu dans la salle.
Colin Crivey se reposait lui aussi. Son visage humide des larmes de son frère penché au dessus de lui. Olivier Dubois, une main sur son épaule en guise de soutient.

Je tournai alors la tête et le vit, auprès de sa femme, allongée elle aussi. Mes organes se contractèrent, je crus que mon cœur allait s’arrêter pour de bon. Et dans un vertige, tout explosa douloureusement, comme une Supernova. Mes poumons ne parvenaient plus à se mouvoir. Ne parvenaient plus à se gonfler et à se dégonfler. Mon visage reflétant une grimace comme si l’on venait de me frapper, de me blesser, la bouche ouverte. Coincée. Ne pouvant plus se fermer. Mon corps tremblant, les nerfs tendu le faisant convulser. Mes jambes se dérobèrent, ne pouvant plus me tenir, me faisant doucement tomber à genoux auprès de lui.
J’attrapai doucement les bords du col de sa veste. Mes yeux se remplissant de larmes. Je ne pouvais pas le croire. Il dormait, il dormait simplement. La pleine lune était hier, il avait simplement du être blessé et se reposait sous les ordres de Pompom Pomfresh.

Je le secouai alors. Doucement, comme pour le réveiller en douceur sans qu’il ne réagisse. Mes mouvements se faisaient plus fort pour qu’il bouge, comme pour l’arracher d’un sommeil profond.

- Non… N.. Non.. Non ! Non ! Non !!

Et dans un hurlement. Déchirant mes cordes vocales et détruisant un peu plus mon cœur, résonnant dans toute la pièce, si fort que mes propres tympans en soufrèrent, je le serra contre moi, voulant l’empêcher de partir. J’hoquetai douloureusement, mes larmes mouillant ses cheveux, coulant sur son visage. Reprenant de temps à autres mon souffle dans un sifflement que laissait mes poumons, gênés, endommagés. Ils me gênaient presque.

Serrant toujours aussi fort Remus, comme si je voulais qu’il parvienne à entendre mon cœur s’il arrivait encore à battre, quelque chose glissa de ma poche, et laissa échapper un tintement.

Je ramassai alors l’objet, à l’aveuglette, mes yeux baignés de larmes ne me permettaient de ne plus rien voir.

Je les essuyai alors, laissant la tête de Remus reposer sur mes genoux.
Son reflet doré éblouit presque ma vue troublée, sa chaîne effleura mes doigts.

Le retourneur de temps.

Je le regardai un instant, sans rien penser, détestant Dumbledore qui ne se trouvait pas ici.

Mais mes yeux s’agrandirent. Et mon estime pour le directeur remonta à nouveau.

Je serra le bijou dans ma main et embrassa le front de Remus en le reposant délicatement. Je me lavai et couru dans un coin discret. Passant la chaîne autour de mon cou et remontant le temps de deux heures.

Le présent sembla se rembobiner comme une VHS.

Lorsque j’arrivai à ma destination, je courais alors là où Remus se trouvait à ce moment là. La présence des élèves qui se précipitaient dans mon sens opposé me ralentissaient et même si je détestais bousculer, je n’avais d’autres choix que d’y mettre toute mes forces.

Mais dans ma course, à un dédale de couloir, Fred et Percy se trouvaient là. Se réconciliant. Dans la minute qui allait suivre, le mur exploserait et l’emporterait avec lui.

Je ne pouvais pas le laisser. Alors je pris le sens du chemin menant vers eux.

- Fred !!! Écarte toi !!!

Le jumeaux de George leva les yeux vers moi. Sans comprendre. Arrivant à sa hauteur, je l’attrapai par le col, le tirant de toute mes forces vers moi, amenant Percy. Dans un bruit assourdissant immaculé de poussière, nous nous retrouvâmes au sol. Toussant par les grains s’introduisant dans nos trachées à chaque essoufflement.

- Vous aurez le temps pour les réconciliations plus tard !! Tu as faillit te faire tuer !!!

Je me relevai, et dérapa jusqu’à la tour de l’aile que Remus protégeait et qui se battait maintenant en duel contre Dolohov.

Je le regardai, s’affaiblissant à vue d’œil à chaque attaque et contre attaque qu’il commandait de sa baguette.

J’enjambai alors des corps par dessus le vide de la charpente, faisant vaciller la pacerelle de bois sur laquelle je me trouvai.

Un Sortilège dérapa, détruisant une chaîne tenant la poutre où je me trouvais.  Glissant vers le vide, me rattrapant de toute mes forces à la rambarde de bois, mon biceps gauche se déchira.

La poutre bascula dangereusement, se balançant quelques minutes, m’agrippant de toute mes forces pour ne pas glisser. Les autres chaînes tenant le reste du poids grinçaient sinistrement.

Remus, à quelques mètres de moi était le dos contre la barrière de la fenêtre sans vitre, Dolohov le maintenant. Essayant de se débattre, le Mangemort le désarma, frappant dans son poing, la baguette tomba au sol.

Je regardai alors le plafond, et me relevai doucement. Le poids tirant sur une des chaînes prête à céder à son tour. Et dans un saut jusqu’au prochain chemin de bois en hauteur, celui sur lequel je me trouvais l’instant d’avant s’effondra.

Je jetai Dolohov alors plus loin. Celui ci tomba dans le vide, allant s’écraser bien plus bas pour se fracasser le crane sur le parquet.

Ma baguette stupéfixa Bellatrix qui se battait avec acharnement et haine sur Tonks.

Sans leur accorder un regard, ne voulant pas affronter son regard, je couru à nouveau  reprendre le chemin du hangar à bateau. Me cachant de mes propres yeux, et de ceux des Gryffondor. Je voulais simplement vérifier que tout ce passait à nouveau comme ça s’était passé, avant de remonter à la Grande Salle.

Les morts se relevèrent lorsque j’entrai à nouveau dans la pièce et me regardèrent, échangeant un regard avec Remus. Puis nous nous dirigeâmes vers la cour.

La fille Potter (Remus X Oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant