37 | Le présent

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Les chastes rayons du soleil qui vinrent caresser sa peau endormie, contribuèrent à ce qui fut depuis longtemps, l'un de ses réveils les plus doux. Bien qu'un mal de tête planait dangereusement au-dessus d'elle, Edith ne semblait pas encore s'en préoccuper.
Bien trop concentrée à savourer chaque parcelle de ce lit plus spacieux que tout ce dont elle avait pu être habituée, la Saxonne profitait de chaque seconde.

L'absence d'Ivar rendit l'expérience plus appréciable encore , bien qu'elle dût s'avouer avoir été surprise de retrouver le lit vide.
En y réfléchissant bien, ce réveil solitaire était peut-être la meilleure chose qui aurait pu lui arriver en ce matin doucereux. Évitant toute discussion remplie de fioritures inutiles accentuée par des regards gênés, Edith dû se résoudre à quitter son petit nid douillet.
Cette journée s'annonçait d'autant plus appréciable que rien ne semblait laisser pressentir qu'un élément inopportun ne puisse venir troubler ce tableau idyllique. Préférant rester prudente dans cette chambre hostile à sa présence, Édith décrétait qu'il ne fallait peut-être pas mettre l'hospitalité d'Ivar une nouvelle fois à rude épreuve. S'armant de patience, elle prit donc soin de ne rien oublier sur son chemin afin de ne pas être contrainte de revenir une nouvelle fois.
Autant éviter de faire deux fois la même erreur...

A la différence de la chambre de son frère, celle d'autant plus imposante du fils cadet, ne disposait pas d'une porte donnant sur l'extérieur. La seule issue possible restait celle donnant sur l'entrée principale.
Seulement, pour l'atteindre, elle devrait traverser les pièces clés du Skali.
Se maudissant d'avoir agi d'une manière aussi réfléchie, Edith pria une dernière fois avant de tourner la poignée. La petite incursion dans laquelle elle s'engouffra déboucha sur une nouvelle allée dépourvue de présence humaine. Il ne lui restait plus qu'à traverser une ultime pièce désertique ainsi que la salle personnelle de la famille du jarl, la salle de réception ... et enfin son escapade en lignes ennemies serait officiellement terminée. Rien ne fut à relever durant un temps, puis obligée de se rendre à l'évidence, l'Intruse se prépara à se faire aussi discrète qu'une souris parmi une cohorte de félins. Pensant se rendre invisible en abaissant sa tête suffisamment afin qu'elle se perde dans ses épaules, une voix bien trop enrouée l'interpella dans sa traversée.
Un homme, un sourire joueur sur les lèvres, s'adressa à elle d'une voix intelligible,

Alors ça, pour une surprise.

Sentant peser sur elle les regards interrogateurs des membres de la famille, elle ne reconnut dans la voix que le son caractéristique de celle de Ragnar. Celui-ci, paisiblement assis en compagnie de ses fils éparpillés autour de lui, semblait foncièrement surpris de la voir tenter de s'enfuir aussi peu furtivement de la chambre de l'une de ses progénitures. Lui qui avait cru apercevoir une connexion s'établir entre Edith et l'un de ses fils dû constater qu'il s'était peut-être tout simplement tromper sur la personne. Peut-être, s'agissait-il tout simplement d'Ivar.
Pour sa défense, le Voyant, comme à son habitude, n'avait été que bien trop vague sur ses indications. Il devrait donc se montrer patient, en attendant que la volonté des Dieux se fasse savoir.

La Saxonne, quant à elle, s'était pour ainsi dire figée avant d'adresser un sourire gêné à l'adresse de l'Homme. Préférant éviter tout contact visuel avec les autres personnes présentes, elle se contenta de saluer poliment Ragnar. L'attente ne fut pas longue avant qu'une nouvelle voix ne se fasse entendre,

—     Bien dormi ?

Sigurd, le regard entendu, lui posa cette question sans en croire ses yeux. Refusant d'être ignoré plus longtemps, la réponse ne fut pas apportée par son amie, mais bien par son jeune frère,

𝖥𝗈𝗋𝖾𝗂𝗀𝗇𝖾𝗋'𝗌 𝖦𝗈𝖽 | 𝖵𝗂𝗄𝗂𝗇𝗀𝗌 Where stories live. Discover now