38 | Dovakin

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« L'Homme sage n'est jamais loin de ses armes »

Aujourd'hui commençait sa nouvelle vie.
Déliée de la contrainte de s'entraîner cachée de tous, Edith entama son ascension parmi les guerrières aux boucliers. Essuyant quelques regards interrogateurs quant à sa présence parmi elles, Edith - se m'unissant d'un bouclier - décida de répondre à leurs doutes par les armes.

La Saxonne n'était peut être pas comme elles, néanmoins, désormais elles parlaient le même langage. Se forçant à prouver sa légitimité face à ses adversaires - en affrontant sans craintes leurs attaques - Edith, s'imposait par sa hargne. Acceptant les coups sans broncher, ses répliques étaient aussi rapides qu'incisives.
Bien que sa technique n'était toutefois pas encore parfaite, elle maîtrisait particulièrement bien les combats rapprochés : quand seule la détermination pouvait encore changer quelque chose. La Saxonne sût toutefois qu'elle devrait perfectionner sa technique, ce qui ne l'étonna guère. Après tout ne dit-on pas que même Rome ne s'est pas faite en un jour ?

Ces deux premiers affrontements de la matinée échappèrent aux yeux inquisiteurs des guerrières autour d'elles, biens trop occupées à réussir leurs propres combats. Cependant, lorsque les coups continuèrent à pleuvoir sans vergogne sur l'Étrangère qui ne faiblissait pas, les Normandes commencèrent a remarquer l'intruse qui s'était infiltrée dans leur terre.
Cet étrange spectacle atteint son apogée lors de son troisième et ultime combat.
Une femme d'âge relativement mûr - elle ne devait avoir que cinq années de plus tout au plus - s'avançât vers elle, la tête droite et le regard fier. Tapant de son arme sur son bouclier, elle fut rapidement suivie par plusieurs de ses camarades.
Se sentant comme un gladiateur pris au piège dans une arène, Edith savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de les décevoir.
Elles comptaient l'évaluer sur ce combat, lui seul. Leur respect correspondrait à la guerrière qu'elles verraient.
Edith se mit donc en place.

Le corps chaud de ses précédents affrontements, elle n'eut qu'un instant pour chasser les douleurs qui sournoisement commençaient à l'assaillir. Se détendre et se concentrer avant de se raidir de nouveau.
Tenir son bouclier contre son torse comme s'il s'agissait du prolongement naturel de son bras,
assurer sa prise sur le manche de son arme, dégourdir son bras afin de pouvoir frapper une nouvelle fois. Tant de mécanismes qu'Édith avait commencé à intégrer.
Elle était prête.

La tisant malicieusement, la Viking souhaitait la faire reculer. Pourtant malgré ses tentatives, sa mission échoua. Peu importait la façon dont celle-ci essayait d'impressionner son adversaire, celle-ci ne reculait pas.
La première leçon d'Hedda avait porté ses fruits : ne jamais avoir peur des coups.
Sa seconde leçon ne mit pas longtemps également à être appliquée : attendre une faiblesse et frapper.
L'arrogance est un vilain défaut et cela, la Viking l'apprît à ses dépends.
Pensant toucher la Saxonne, l'assaillante élança son bouclier de toutes ses forces découvrant par la même occasion son côté droit. L'espace prêt à être conquis fut frappé avec justesse par l'Étrangère.
La Viking en eut le souffle coupé quelques instants. Seulement, avec l'expérience, elle aussi avait apprit à réagir face à ses erreurs.
Faisant bloc uni de son corps, elle propulsa sa rage d'avoir été attaquée contre l'organisme étranger. Sans surprise, Edith fut propulsée au sol. Prenant soin de ne pas rester sur le dos afin de ne pas être en position de faiblesse fatale, celle-ci se tournait sur le côté alors que d'une main forte, son aînée abattait son arme en bois sur l'espace où il se trouvait seulement à quelques secondes de cela, sa tête.
Bien essayé, se dit-elle, mais pas cette fois.
Ayant des difficultés à ressortir son arme du sol, la Viking reçu un coup bien placé qui la fit tituber quelques instants.
La démonstration commençait enfin.
Enchaînant habilement ses coups et ses mouvements, la Saxonne prenait soin à frapper régulièrement au même endroit la Viking qui tristement s'essoufflait. Pourtant, un combat n'est jamais gagné tant que l'adversaire bouge encore. Ainsi Edith n'aurait pas dû baisser sa garde.

𝖥𝗈𝗋𝖾𝗂𝗀𝗇𝖾𝗋'𝗌 𝖦𝗈𝖽 | 𝖵𝗂𝗄𝗂𝗇𝗀𝗌 Where stories live. Discover now