50 | Actes de Guerre

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     La chaleur de son corps se répercutait sur le sien. Jamais une nuit n'avait été plus douce : aucun cauchemars n'étaient parvenus jusqu'à elle. Tendant le bras à ses côtés, celui-ci rencontra sans grande surprise la raison de cette douceur. Sentant sous sa main son bras fort et chaud, Edith sut qu'elle n'avait pas rêvé. Il était bien avec elle, dans ce lit. Dans son lit.
À son toucher, l'homme endormit remua un instant avant de se rendormir aussitôt. Toutefois, dans la pénombre de sa somnolence, celui-ci l'avait reconnue. Faisant passer son bras au derrière sa nuque, il l'attira sur son torse. L'étrangère posa donc sa tête sur son coeur, qui, si tranquillement, suivait son rythme. C'était donc ça sa vie à présent ? Jamais, elle n'aurait pu penser que les choses puissent prendre un tournant aussi agréable.

L'insouciance de la veille commençait lentement à se dissiper tandis qu'elle reprenait ses esprits. Tout cela n'aurait pu être qu'un simple égarement, elle en conviendrait aisément. Seulement, les termes employés par Hvitserk avait été lourds de sens. Il l'aimait, cela avait été clair, ou du moins lui avait-il fait comprendre. Il avait certes refusé de la toucher tant qu'ils ne seraient pas mariés, mais pensait-il réellement à la possibilité de sceller leur union par le mariage ? Si oui, n'était-ce pas précipité ? Souhaitait-elle réellement se marier à un païen ? À un homme qui ne partageait d'aucune façon ses croyances. L'amour lui suffirait-il pour rester ?

     Une chose était pourtant sûre, en se mariant avec lui, Édith scellerait son destin : Jamais elle ne pourrait l'abandonner. Même si elle le souhaitait, elle n'était déjà plus sûre de le pouvoir. Les normands l'avaient contaminée, la Saxonne ne savait plus que faire. Était-elle chez elle ? Où Kattegat pouvait-il le devenir ? Son coeur lui dictait une réponse, sa tête, elle, lui en criait une autre. Pour autant qu'elle puisse y réfléchir, la seule vision d'un Hvisterk endormi suffisait à faire se dissiper ses craintes. Ensemble, ils s'avoueraient chaque instant : le futur devrait attendre.

—     Déjà réveillée ?, sa voix endormie apaisa ses pensées.

Pas facile de dormir lorsque tu gigotes autant, soufflant face à cette critique qu'il trouvait infondée, le jeune homme enfonça sa tête dans l'oreiller. Caressant de sa main ses cheveux tressées, Édith entreprit de se lever du lit. Les réflexes en éveil, il la retint.

Tu pourrais rester un peu plus longtemps.

—     Certains adultes doivent travailler tu sais ?, la tirant vers lui avant de se placer sur elle, il lui dit d'un air sérieux,

           —     Et bien aujourd'hui tu n'as rien à faire, tu peux donc continuer à me regarder, son air faussement arrogant l'a fit rire sincèrement,

           —     Je ne te regardais pas, répondit-elle dans un sourire.

           —     C'est ce qu'elles disent toutes, ajouta-t-il avant de lever les yeux au ciel.

           —     Ah oui ?, marmonnant en agitant la tête, il ne mît pas longtemps avant d'apposer un baiser sur ses lèvres.

Je dois y aller, Hvisterk. Margrethe doit déjà m'attendre au Skali, se faisant l'Étrangère s'habilla sous le regard fatigué de l'homme resté dans son lit.

On se voit tout à l'heure ?, lui demanda-t-il tout en appuyant son dos contre le mur. Occupée à lacer ses chaussures, Édith lui répondit un simple,

𝖥𝗈𝗋𝖾𝗂𝗀𝗇𝖾𝗋'𝗌 𝖦𝗈𝖽 | 𝖵𝗂𝗄𝗂𝗇𝗀𝗌 Where stories live. Discover now