49 | Une nuit

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La lumière leur picota les yeux
lorsqu'enfin, ils parvinrent à franchir l'étape fatidique du seuil. La première pensée qui vint s'échouer dans l'esprit d'Édith fut celle de constater à quel point ce tableau lui semblait misérable. Une table bancale, deux tabourets et une chope ébréchée les lorgnait d'un œil mauvais. Comparait à la luxure du Skali, la pièce ne ressemblait pas à grand chose. L'étrangère savait pertinemment que cette pensée n'était que dérisoire — Hvitserk s'était déjà rendu dans ses lieux — nul à part elle n'avait jamais semblé relever une telle chose. Pourtant, peut-être était-ce la fatigue ou bien la retombée de toute cette émotion accumulée qui l'a fit s'excuser,

Désolée, ce n'est pas grand chose je sais, mais..., se positionnant patiemment au coin du feu, le jeune homme lui répondit instantanément,

— C'est parfait, à dire vrai cela lui semblait même plus que parfait. Hvitserk aurait pu accepter de se trouver dans la neige pour ressentir cela, n'importe où avec elle.

Étrangement, l'un échappait aux regards tandis que l'autre, préoccupée, ne savait quoi lui dire. Se retrouver, ici, ensemble, ne semblait plus aussi insignifiant qu'à l'extérieur. Une chaleur intime se faisait ressentir, et cela en embrouillait presque leur vision respective.

Je te sers quelque chose ?, tendant la main dans sa direction pour la convier à s'asseoir, Édith ne pu lui refuser cela.

Je crois que c'est plutôt à moi de te poser cette question, après tout ils se trouvaient chez elle. L'idée de voir Hvitserk la servir dans ce contexte, lui paraissait à la fois aussi décalé que comique.

Nous n'avons qu'à boire tous les deux, lui tendant son verre avec une lueur espiègle, il ne mît pas longtemps avant d'ajouter un, Madame, joueur.
Son verre vidé, Hvitserk n'eut qu'une envie : le remplir à nouveau. Souhaitant être poli, il l'attendit. Lorsqu'Édith reposa son verre, le jeune homme, voulant bien faire, ne pu s'empêcher de s'empresser de se saisir du fût. Seulement, dans son élan, un verre incorrectement débarrassé fut renversée. Ce soudain éclat, les firent sursauter. Eux, qui avaient tenté d'être le plus discrets possible, ne purent s'empêcher de gesticuler afin d'essayer d'en empêcher la suite. Le fracas qui ne tarda pas à résonner, leur indiqua leur échec.
Se murmurant mutuellement des « chut ! », sans trop y croire, ils finirent pas se rasseoir, les joues en feu et le coeur plein.

Qu'est-ce qui vous fait rire au juste ?

Sortant de la pénombre, une voix résonnait jusqu'à eux. Coupant court à leur amusement - comme s'ils s'agissaient de deux enfants pris sur le fait - l'autre frère s'avançait désormais. Le torse nu et le regard fatigué, il s'avançait lentement en prenant soin de ne rien heurter sur son passage. S'appuyant contre son frère, il lui ôta son verre des mains.

Merci, se frottant les yeux afin de se réveiller un peu plus il se rendit compte de la scène se déroulant sous ses yeux, j'interromps quelque chose ?

Les joues en feu, Édith ne sût quoi lui dire. Rassurée, Hvitserk lui en évita les tourments,

À ce que je vois, tu étais déjà bien occupé. Peut-être devrions nous nous excuser mon frère ?, sur ce Hvitserk fit mine de vouloir se relever.

— Oh non vous devriez rester ici, vous y seriez plus tranquilles, fronçant les sourcils au prononcé de ses paroles, Hvitserk interrogeait son aîné du regard, le Skali est remplit de voyageurs, ce n'est pas ce qu'il y a de plus calme.

𝖥𝗈𝗋𝖾𝗂𝗀𝗇𝖾𝗋'𝗌 𝖦𝗈𝖽 | 𝖵𝗂𝗄𝗂𝗇𝗀𝗌 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant