Chapitre 8

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Le lundi qui arriva juste après la discussion, ponctuée d'un baiser avorté avec Damiano me fit presque croire que j'avais atterris dans une nouvelle dimension.
Celui-ci se présenta au studio non plus avec son air enragé et agacé, mais avec les yeux brillants et un sourire satisfait.
J'avais prévenu les autres que j'avais renoués les liens, mais ils ne s'attendaient visiblement pas à un changement pareil.

Damiano, concernant notre « conversation », fit comme si rien ne s'était passé. Il ne montra cependant plus aucune trace de jalousie venant de Thomas. Sa voix était bien plus claire que les autres jours, et son rire suffisait à éblouir la pièce, malgré un temps plus que maussade.
À midi, il s'éclipsa quelques minutes pour un coup de téléphone. Ethan et Victoria en profitèrent pour s'approcher de moi :

- Mais dit donc, qu'est ce que tu lui as bien fait ? Il est méconnaissable ! J'ai vraiment l'impression d'avoir retrouvé le Dam d'avant, et que les dernières semaines n'ont été qu'une mauvaise passe.
- Moi même je ne sais pas ! répondis-je. Je lui ai pourtant juste fait comprendre que son attitude n'allait vraiment plus du tout, et qu'il serait temps de changer avant que tout ne parte en vrille.
Je gardais évidemment pour moi les détails.
- Et ben, chapeau l'artiste... Encore merci, on aurait pas pu tenir plus longtemps ! me répondit joyeusement Ethan.

Sur ce, Damiano revint. La session reprit comme le matin même, et le fruit de leur travail d'aujourd'hui valait mille fois mieux que tout celui réalisé au cours des derniers jours de conflit.
Il me parlait comme si absolument de rien était, comme si il n'avait pas tenté de m'embrasser ou pleuré sur mon épaule deux jours auparavant. Cette question me turlupinait, mais quand je me souvins de son probable taux d'alcoolémie dans le sang à ce moment, il me paraissait pas être d'éventualité plus probable que celle qu'il ait tout oublié.
Black-out total. Peut-être un ou deux souvenirs vagues, mais une ellipse complète concernant notre baiser. Cela me paraissait être l'explication la plus logique.

Les semaines qui suivirent se déroulèrent dans la même bonne humeur et le même entrain, et Damiano composait de nouvelles chansons à une vitesse folle. En à peine un mois, un album complet était quasiment finit.
Jamais je ne m'étais sentie aussi heureuse que durant cette période là.

Les critiques concernant leurs concerts étaient plus que positives, et de plus en plus de monde affluait chaque soir. Jusqu'à un soir en particulier, où, alors que nous étions tous dans les coulisses, la soirée terminées, un homme nous rejoignit.
Il portait un costume assez habillé, et ses cheveux étaient soigneusement peignés. Sur l'instant, le contraste entre lui et Damiano était saisissant : il avait des cheveux partants dans tous les sens, son maquillage noir avait coulé et il était torse nu. Cela me fit rire intérieurement.

- Votre manager m'a laissé entrer, j'ai quelque chose à vous proposer, annonça l'inconnu.
Nous échangeâmes tous des regards confus et excités.
- Votre succès est grandissant, et comme vous avez pu le voir par vous même, il dépasse même la frontière italienne. C'est pourquoi je vous propose une tournée européenne cet été, pendant 3 mois et demi.

- YEAHHHHHHH ! s'exclamèrent en cœur Damiano et Thomas.
- Putain les mecs, vous vous rendez compte ? On va convertir l'Europe au rock. On va devenir des dieux, avec nos salles de concert comme lieux de culte, rajouta Victoria, les yeux exorbités par la joie.

- Bon, je crois que l'affaire et conclue, parvint à glisser l'homme en costume au milieu des hurlements. Du 16 juin au 29 août. Je vous ferais parvenir la liste complète de vos dates et villes prochainement.

Il partit, mais personne ne s'en rendit compte. Thomas avait sortit sa guitare et se mit à enchaîner des accords aléatoirement, Ethan et Damiano dansaient et sautaient de partout.

Métro, boulot, Damiano Where stories live. Discover now