Chapitre 25

1.8K 108 37
                                    

Le trajet en avion fut un peu long. Mais j'étais si fatiguée que je dormis la moitié du temps, et mangeais tout en regardant des films durant l'autre moitié.
Nous atterrîmes donc à Hawaï le 30 octobre, pour une durée de deux semaines. A peine eus-je mis un pied à l'extérieur de l'avion que la chaleur me tomba lourdement sur les épaules ; je ne m'étais pas préparée à ce que le changement de température entre Rome et le Pacifique soit aussi brutal. Mais c'était loin d'être déplaisant !
Le personnel de l'aéroport nous conduit lui même jusqu'à notre hôtel : un grand bâtiment blanc et bleu, dans un style qui ressemblait étrangement à celui des petites maisons typiques de la côte grecque. Le résultat était assez étonnant, mais plutôt agréable à regarder.
Au lieu de tous avoir une chambre pour chacun, Vic avait réservé une immense suite dans laquelle nous logerions tous ensemble. Elle était magnifique : la pièce centrale, le salon, occupait la quasi-totalité de la surface, et n'était doté d'aucunes cloisons, mis à part pour les chambres, au nombre de trois. Il était convenu que je partage la mienne avec Vic ; et les garçons, au lieu de se séparer, dormiraient tout les deux dans la même, Thomas n'étant pas là.
Les murs de l'appartement étaient d'un blanc immaculé, et les meubles étaient également tous dans les mêmes tons bleu marine que la façade de l'hôtel. Quelques plantes vertes séjournaient à divers endroits, et un imposant canapé crème siégeait au centre du séjour. Pour couronner le tout, un grand balcon sur lequel on trouvait une petite table et cinq chaises offrait une vue imprenable sur l'océan et la plage.
Ayant mit les pieds dans l'hôtel à 2h du matin, soit plus de 24h après notre départ, tant le trajet fut long, nous rangeâmes nos affaires dans les meubles de l'appartement puis allâmes directement nous coucher, pour nous réveiller uniquement à midi du lendemain.
La première idée qui nous vint à l'esprit fut celle d'aller profiter de la plage.
- Prenez vos maillots, j'ai bien l'intention d'y passer toute la journée ! s'exclama Vic.
Le soleil hawaiien m'avait grandement remonté le moral, et visiblement celui de mon amie aussi. Je me sentais d'humeur si joyeuse que rien n'aurait pu me faire redescendre de mon petit nuage. Même pas Dam.
- Ben dites donc, on m'a kidnappé mon Anna pour la remplacer par un clone ? me fit il remarquer en riant. J'ai l'impression de ne jamais t'avoir connue si resplendissante.

Je crois que je ne rougis même pas à sa remarque et me contentais de lui asséner une tape sur l'épaule. Il répondit à celle-ci par une autre encore plus grande sur le sommet du crâne, à laquelle je ne pus m'empêcher de riposter encore une fois par une autre. Alors que je croyais avoir gagner la bataille, il me surprit soudainement quelques instants plus tard par des chatouilles sur les côtes :
- Ahahahahah ! Dam, arrête ! parvins-je à dire au milieu de mes éclats de rire.
- Non. Je vais continuer jusqu'à ce que tu en meures.
Et il s'acharna de plus belle sur moi. Je me tortillais dans tous les sens pour lui échapper, mais rien n'y faisait : il était bien trop fort pour moi et arrivait à me maintenir immobile juste avec un seul de ses bras.
A un moment, alors que j'essayais tant bien que mal à me dégager de son attaque qui n'avait cessée d'entretenir mon fou-rire, je me pris les pieds dans un tapis.
Je titubais quelques secondes jusqu'à partir en arrière, où j'allais sûrement m'affaler sur le dur carrelage du sol. Mais avant que je n'eus le temps de dire aïe, les bras de Dam me rattrapèrent in-extrémis :
- Et ben, t'as eu chaud ! Un peu plus et j'allais devoir te faire du bouche à bouche, rit-il, tout en me regardant de sorte à ce qu'il intercepte mon regard.
Il m'avait rattrapé en arrière, j'étais alors penchée sur son ventre, et ses bras me tenaient par les aisselles. Il faisait une bonne quinzaine de centimètres minimum de plus que moi, alors au lieu de tenir debout, j'étais affalée sur lui. Il avait la tête penchée par dessus la mienne.
Alors, prenant mon courage à deux mains, je me décidais, cette fois ci, à ne pas lui répondre et à me contenter de le fixer dans les yeux jusqu'à ce qu'il abdique.
Ainsi, nous nous fixâmes prunelle entre prunelle pendant une trentaine de secondes, en nous mordant les joues pour ne pas rire. Soudain, alors que je pensais qu'il allait me lâcher et repartir comme si de rien n'était, ses traits devinrent plus sérieux ; son regard n'était plus aussi rieur. Je mis un instant à comprendre qu'il faisait alterner son regard entre mes yeux et mes lèvres. Oh mon dieu.
Mais alors que sa tête se rapprochait doucement de la mienne et que, n'ayant pu céder à cet appel, je faisais de même, et que nos bouches semblaient prêtes à recommencer le même bal que devant les paparazzis, la voix d'Ethan résonna dans l'appartement :
- Merde, où sont mes lunettes de soleil ?
Et en une milliseconde à peine, la bulle dans laquelle nous étions fut brisée. Non ! Cela faisait déjà la troisième fois que nous étions interrompus dans une telle situation.
J'étais déçue, et pour une fois, je me l'admettais. Je voulais qu'il m'embrasse. Je voulais sentir ses mains sur mon visage, ses bras autour de mon dos. Ses cheveux caressant mon front au rythme du baiser. Mes doigts sur sa nuque.
Il avait lui même eut l'air d'avoir tellement envie de ce baiser.
Je devais lui dire. Je ne pouvais cacher mes sentiments plus longtemps. Pour m'en débarrasser. Cette fois-ci, je ne me dégonflerais pas : avant la fin des vacances, je devais l'avoir fait !
Également tout perturbé par l'intervention involontaire d'Ethan, Dam sursauta et me relâcha brusquement. Je reperdis l'équilibre une nouvelle fois, mais tombais bel et bien cette fois-ci.
- Merde ! Ann'! Ça va ?
Dam s'était maintenant penché sur moi, l'air paniqué.
- Je suis vraiment désolé, pardon ! Je ne voulais pas te lâcher !
- T'inquiétes, c'est pas grave, riais-je pour le détendre. Je n'ai rien.
Il me passa le bras dans le dos pour me relever avec douceur. Le contact entre son bras nu et mon dos lui aussi découvert, je portais mon maillot de bain, me fit frissonner.
- T'es sûre que ça va ? insista t-il, coupable.
- Mais oui, ne t'en fais pas !
Je n'étais effectivement pas tombée de très haut, et je ne ressentais pas de douleur particulière nul part.
Afin de mettre fin à cette situation qui faisait battre mon cœur à un rythme bien trop soutenu, je me dégageais rapidement de son étreinte.
Une fois debout, je sortis de la pièce sans me retourner. Mais, n'ayant pu m'en empêcher, au moment de tourner dans le couloir, je tournais légèrement la tête : il était toujours au même endroit, l'air perdu voir légèrement triste, ses yeux me suivant du regard.
Pour clore l'incident, si je peux appeler ça comme cela, le plus vite possible, je dévalais rapidement les escaliers afin de rejoindre Ethan et Vic qui nous attendaient en bas.
- Dam est toujours en haut ? m'interrogea cette dernière alors que je venais de les rejoindre.
Un voix lointaine nous parut, située quelques étages plus haut :
- J'arrive !
Une fois qu'il fut arrivé, souriant comme si son regard perdu d'il y'a quelques instants n'avait jamais existé, il prit les devant de la marche. Je me demandais sincèrement comment Dam était-il capable de camoufler ses émotions ainsi, il avait en lui ce pouvoir incroyable.

L'hôtel possédait une plage privée, que nous avions choisi à la place de la plage publique. Nous étions en vacances, et ce n'était pas le moment de s'embêter avec des paparazzis. Et, bonus dans tout cela, nous étions en janvier : la saison touristique était au point mort et nous avions l'océan pour nous tout seul.
Étendus sur le sable doré, le bruit des vagues caressant nos oreilles et les rayons du soleil nous chauffant doucement le corps, nous étions au paradis. Personne ne parlait, chacun profitait juste de l'instant.
Au bout d'une heure ou deux, nous partîmes nous baigner : l'eau translucide et turquoise semblait nous appeler comme une sirène attire les marins dans ses rochers.
Après avoir pataugé pendant une bonne heure, le soleil couchant nous appela à rejoindre la rive afin d'admirer son coucher.
Enroulée dans une serviette, je m'assis entre Vic et Dam. Je sentais la chaleur émanant de celui-ci le long de mon corps ; je ne pu m'empêcher de frissonner.
- T'as froid ? me fit-il.
- Un peu, avouais-je en mentant légèrement.
- Alors je sais comment te réchauffer.
Et avant qu'aucun d'entre nous ne compris ce qu'il avait voulu dire, il me saisit par la taille, la passa par dessus ses épaules et s'enfuit vers l'eau avec moi comme paquetage.
- Lâche moi, Dam, hurlais-je entre deux hoquets de rire.
- Sûrement pas, me répliquant-il tout aussi hilare, en continuant de se diriger à grande vitesse vers l'océan.
Et au bout de quelques instants, alors que l'eau lui arrivait à présent au nombril, il me jeta dans l'eau. L'onde de chaleur qui m'enveloppa à l'instant me donna envie de rester sous cette eau digne d'un Éden toute ma vie.
Puis, pour me venger de Dam, je décidais de ne pas remonter à la surface, en retenant ma respiration le plus longtemps possible. Au bout d'une vingtaine de secondes, alors que mes poumons commençaient à me brûler, il commença a me toucher l'épaule :
- Ann' ? Ça va ? Anna ?
Pour toute réponse, je me relevais brusquement afin de l'éclabousser. Son temps de réaction fut assez long pour me permettre de sortir de l'eau et de le devancer :
- Bah alors Dam ? T'as eu peur ou quoi ?
- Pfff, non. J'aurais à tout pris voulu éviter le bouche à bouche, fit il en mimant un vomissement.
Nous éclatâmes tout deux de rire et il me rejoint rapidement afin que retrouver nos amis restés sur la plage. Quand nous arrivâmes à leur hauteur, Ethan nous proposa directement:
- Y'a un club, pas loin. Apparement il est assez cool, ça vous dirais d'aller y faire un tour ?
- Carrément, répondit Dam.
Puis quelque chose sembla lui revenir en mémoire et il me regarda d'un air embêté et protecteur :
- Mais Ann' ? Ça ne te dérange pas ? Je veux dire, on peut très bien rester à l'hôtel ce soir. C'est tout aussi bien.
Ah. Il faisait visiblement référence à mon agression de l'année passée. C'était touchant, qu'il y fasse attention.
- Non, pas de soucis ! Cela ne me dérange pas, au contraire.
- Nickel alors, me répondit Vic en posant sa main sur mon épaule, comme pour me rassurer.
Ainsi, après avoir effectué un détour par l'hôtel afin de nous changer, nous nous rendîmes au club hawaiien le plus coté, avec la ferme intention de bien nous amuser.

Métro, boulot, Damiano Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu