Chapitre 27

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Nous nous étions endormis aux alentours de quatre heures du matin, ses lèvres posées sur ma tête et ses bras autour de moi. Avant de sombrer dans les bras de Morphée, j'avais tenté de rester éveillée quelques instants de plus que lui afin de l'entendre dormir.
Sa respiration était calme et apaisée ; son étreinte s'était légèrement relâchée. Je sentais son souffle régulier sur mon crâne.
Tout ce bonheur me donna soudainement envie de pleurer, tant l'émotion avait été intense. Mes larmes se mirent à couler doucement, tandis que je n'arrivais pas à réfréner mon sourire qui s'étendait de plus en plus sur mon visage. J'avais essayé d'être le plus silencieuse possible, mais Dam se réveilla rapidement:
- Tu pleures ? me murmura t-il d'une voix engourdie par le sommeil.
- De joie, ne t'inquiètes pas.
Ses bras se refermèrent sur moi et ses doigts passèrent sous mes yeux afin de faire sécher mes pleurs.
- Je t'aime.
Puis il se rendormit de nouveau, mais sans desserrer son étreinte cette fois ci.
J'entendis Ethan et Vic rentrer quelques temps plus tard, grâce au bruit de clefs dans la serrure. Ma seule inquiétude était que je ne souhaitais pas forcément qu'elle me trouve directement endormie, sous les draps, dans les bras de Dam. Je tenais d'abord à lui donner des explications.
Mais ne me trouvant probablement pas dans la chambre où j'étais sensée dormir avec elle, je l'entendis passer la tête sur le pas de la porte.
Et en ouvrant légèrement les paupières, à la lueur de la lune, mon regard croisa le sien. Nous n'échangeâmes pas une phrase, mais ce que je vis dans ses yeux à cet instant se passait de mots. Et dans un sourire, elle referma la porte en indiquant à Ethan, complètement éméché, que cette nuit, exceptionnellement, il allait dormir dans sur le canapé.
Quelques heures plus tard. Un mouvement dans le lit. Des pieds touchant le sol. Des pas. Un baiser sur mon front. Un murmure dans mon oreille. "Je t'aime. Pardon." Une porte qui se referme. Une immense sensation de vide et de froid, malgré les vingt-huit degrés ambiants. Mes yeux qui se referment à nouveau, accablés par la fatigue.
Je me réveillais le lendemain matin, aux alentours de onze heures. La place à côté de moi était toujours irrémédiablement vide. Je me levais, enfilais rapidement un t-shirt se trouvant à mes pieds. Celui de Dam, datant de la veille.
Au salon se trouvait Vic et Ethan, en train de petit-déjeuner sur la terrasse.
- Salut, Ann', me fit Ethan.
Son regard glissa sur le t-shirt, sur mon visage, puis de nouveau sur le t-shirt. Il ne dit cependant aucune phrase et se contenta de me sortir une chaise afin que je puisse me joindre à eux.
- Bien dormi ? leur demandais-je.
- Super ! me répondit Vic. Comme un bébé. Et toi ?
Je rougis.
- Super bien aussi.
- Pas trop non plus, j'espère, intervint Ethan. Parce-que j'aimerais autant éviter de dormir sur le canapé la prochaine fois.
Je ris tout en lui assénant une tape sur l'épaule.
- Je rigole, Ann'. Dors autant de nuits que tu veux ici...
Son ton était rempli de sous-entendu et fit également exploser de rire Vic.
- D'ailleurs, s'enquit-elle, vous n'avez pas vu Dam ce matin ?
J'étais heureuse qu'elle s'enquiert de cette question, car celle-ci me taraudait depuis mon réveil ; et je n'osais pas la poser.
- Puisque je dormais au salon, dit Ethan, j'ai entendu du bruit au lever du soleil. Il devait être 6h du matin, je pense. J'ai ouvert les yeux, et j'ai vu Dam, une valise à la main en train de s'en aller. Il avait remarqué que je le regardait, alors il est venu me voir. Il m'a dit qu'il devait revenir en urgence en Italie, il avait quelque chose d'important à faire... Mais j'étais encore trop soûl et assommé de fatigue pour tenter de le retenir ou de lui poser plus de question.
Silence. Nos regards étonnés se croisèrent.
- Il t'a dit quelques chose, toi, Ann' ?
- Non, rien... Je l'ai juste entendu se lever, puis fermer la porte. Je me suis également rendormie de suite après.
- Oh, repris Ethan. Ça peut vous paraître bizarre, et moi même je suis en train de douter de mes dires en vue de la dose d'alcool que je devais probablement encore avoir dans le sang à ce moment, mais j'ai cru le voir pleurer. Les stores n'étaient pas baissé, et je n'avais que les reflets de la lune pour l'observer, mais je crois bien que ses yeux étaient rougis et vitreux.
- C'est encore plus étrange... Je vais essayer de l'appeler, répondit Vic.
Elle sortit son téléphone de sa poche, et composa le numéro de Dam. Sonnerie dans le vide.
- Il doit être dans l'avion, c'est pour ça, lui dis-je. On réessayera dans quelques heures.
- T'as raison. Puis je passerais également un coup de fil au manager, histoire de voir si il en sait un peu plus sur les raisons de son départ.

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