Chapitre 24

1.9K 112 10
                                    

Les jours qui suivirent l'annonce d'Esther furent d'une immense morosité. Thomas était très affecté par la nouvelle, autant par l'annonce du déménagement soudain de celle qu'il aimait que du cancer de son père.
Nous passâmes donc une bonne semaine à errer dans les appartements des uns des autres dans buts précis, juste pour être présent au cas où l'un des nôtres craquerait une nouvelle fois.
Avec un peu plus de recul, je crois que rester avec mes amis était la meilleure idée. Au delà du fait que les quitter en cette période plus que compliquée était cruel, les épreuves endurées en ce moment m'ont fait prendre conscience de l'importance du lien que j'entretenais avec mes amis.
Mes seuls amis, au final. Ceux qui m'avaient aidé à tourner la page avec mon passé, qui m'avaient intégrée, proposé un travail passionnant et tellement d'autres choses. Les abandonner juste pour cette histoire de paparazzis et de Dam aurait été une erreur monumentale, dont je n'aurais réalisé l'ampleur qu'une fois seule.
Ils étaient tout pour moi, mes amis, ma famille, mon support inconditionnel.
L'unique problème, la source des ennuis depuis le début, restait malgré tout Dam. J'avais réussi à me sortir d'un sacré pétrin quand j'avais été sur le point de lui faire part de ma jalousie sous toute sa splendeur l'autre jour, et j'essayais maintenant à tout prix d'éviter de dévoiler ne serais-ce qu'une once de mes sentiments pour lui.
Vic me soutenait toujours autant, et m'avait promis d'essayer de gratter quelques informations sur Dam à Thomas où Ethan quand l'occasion se présenterait. Je ne savais pas à quoi m'attendre, et ma peur du rejet me paralysait à chaque fois que la pensée de lui avouer ce que je ressentais s'immisçait dans mon cerveau.
Peut-être fallait-il que j'attende un moment d'ivresse, ou je ne serais plus effrayée et où je pourrais plaider l'alcool en cas de refus. Cela me paraissait être une bonne solution. Mais dans le cas où ses sentiments seraient réciproques, ce même alcool m'ayant poussé à prendre les devants pourrait lui faire dire des choses qu'il ne pense pas sobre. Et le chute derrière cela serait dure, très dure.
Alors j'ai préféré jouer l'attentiste. Y croire sans y croire, avoir foi en un moment qui ne se présentera peut-être jamais.
Cela dit, mon objectif premier n'était pas de m'engager avec lui, mais plutôt de l'oublier. Et il fallait alors que je cesse de sans cesse parler de lui.

Mardi 28 octobre.
Je suis seule dans l'appartement, Dam est parti faire quelques courses. Sans moi évidemment, sans quoi je serais capable de prédire la une des magazines avant même d'avoir mit un pied dehors...
Je me levais alors vers 10h, après une soirée tous ensemble à parler, à jouer un peu aux cartes et à s'enfiler quelques shots afin de penser à autre chose.
Alors que je venais de finir de petit-déjeuner, mon téléphone se mit à vibrer. Esther.
- Allo Esther ? Comment ça se passe ? Tu me manques tellement, tu sais...
- Oui, moi aussi... Je voudrais vous revoir le plus vite possible. D'ailleurs, Thomas me rejoint pour deux ou trois jours demain. Cela me fait plaisir, je penserais à autre chose. Tu as intérêt à me rendre visite toi aussi, dès que possible !
- Bien sur ! Et alors... Ton père ? Comment se présentent les choses ? tentais-je maladroitement.
- Eh bien justement, je t'appelais pour ça : après de nouvelles analyses, le médecin nous a présenté un nouveau diagnostic ! Les chances de survies sont passées à 93% maintenant ! Rien n'était sur concernant la fiabilité des premiers résultats, et les nouveaux les contredisent parfaitement ! Je suis tellement heureuse ; il va s'en sortir. Je vais rester à ses côtés encore quelques mois, mais normalement d'ici la fin du printemps, je pourrais être de retour !
- Je suis tellement heureuse pour vous ! C'est génial ! Tu transmettra tous mes vœux de bon rétablissement à ton père de ma part. Oh, bon sang c'est fantastique !
Cette nouvelle m'avait redonné le sourire en un instant. Le brouillard dans lequel nous étions tous plongé depuis une semaine commençait à s'éclaircir doucement, mais sûrement.
Voulant, je suppose, changer de sujet, Esther commença à me poser quelques questions sur l'avancée au studio, ma cohabitation avec Dam, toutes les informations possibles sur un quotidien qu'elle aimerait retrouver le plus rapidement possible. Nous avons raccroché au bout d'une demi heure, le cœur soulagé.

Métro, boulot, Damiano Where stories live. Discover now