Chapitre 3

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Taehyung

    J'ouvre les yeux lorsque la lumière du jour m'empêche de garder mon sommeil. Je suis tassé dans un lit d'hôpital avec la compagnie d'une infirmière qui dort encore. Nus, je constate que nous n'avons même pas pris la peine de nous couvrir. En revanche, je n'ai pas oublié le préservatif. Je quitte le lit et enfile mes fringues. J'ai une règle : du sexe et pas d'attache, ni de lendemain.
    J'ouvre la porte de la chambre qu'occupait l'un des patients que j'ai officiellement envoyé dans la tombe parce qu'il monopolisait des appareils qui pouvaient servir efficacement pour d'autres. Je vérifie que personne ne traîne dans le couloir puis je quitte la pièce. Je m'étais changé pour opérer et je porte toujours ces vêtements. La vue du sang effraie beaucoup les patients qui se sentent déjà en fin de vie alors je dois aller me changer avant de commencer mon travail. En passant devant mon bureau aux murs faits de verre, je remarque que le cercueil d'un des morts de la nuit repose dans celui-ci.

« Pensent-ils que mon bureau est une morgue ? » je râle tout seul.

    Je poursuis mon chemin mais je suis interpellé par le boucan produit dans l'une des chambres interdites aux visiteurs. Ces chambres sont réservées aux coupables qui doivent recevoir des traitements médicaux avant de rejoindre les ruines pour y obtenir une sentence.
    Parce qu'il est intolérable d'entendre un bordel comme celui-ci dans un hôpital, j'ouvre la porte sans frapper, sans même regarder qui loge ici. Une femme en uniforme blanc est ici. Elle est debout et le plateau du petit-déjeuner du patient est éclaté au sol. Je me décale pour y voir Merryl, recroquevillée contre un mur.

« Je peux savoir c'est quoi ce bordel ? »

    Une chose me saute aux yeux en voyant Merryl, la plus grande ennemie des Gandharva. Une femme qu'on craint par sa beauté mais que tout homme rêve de goûter. Elle a maigri. Son haut blanc et son pantalon de la même couleur lui sont trop grands et sa séquestration dans cette chambre lui donne une mine moins radieuse qu'auparavant.
    La chambre ne possède aucun poste de télévision, ni téléphone. Les fenêtres sont condamnées afin qu'elle ne puisse pas s'enfuir et les visites lui sont interdits. De plus, elle n'a pas le droit de sortir sans raisons valables. Aucun couvert dangereux ne lui est accordé comme une fourchette ou un couteau. Rien ne doit pouvoir servir à l'ennemi.

« Elle ne veut pas manger. l'infirmière répond.

— Forcez-la. » j'ordonne.

    Je ne suis pas là pour dire si Merryl mérite sa sentence ou non et s'il y a bien une chose que je sais, c'est qu'il ne faut pas faire confiance aux femmes. Et encore moins quand elles sont belles.
    Un mythe sur les sirènes a été raconté de génération en génération. Celles des jolies créatures féminines qui chantaient pour attirer les marins. Les hommes, éblouis, allaient à leur rencontre. Séduits, ils laissaient ces sublimes femmes les attraper puis elles les noyaient dans les abysses de l'océan. Maintenant, le mythe a perdu de sa gloire car il semblerait que les fameuses sirènes aussi bonnes chanteuses que magnifiques étaient en réalité des lamantins. Ce mythe était une jolie manière de dire que les femmes étaient déjà des manipulatrices.

« Pitié, non ! » Merryl crie.

    Je repose mon regard sur la patiente et fronce les sourcils.

« Tu as peur qu'il y ait du poison dedans ? Que tu meures maintenant ou non, ça viendra. La mort est une fatalité. » je déclare.

    Je fais signe à l'infirmière de quitter la chambre et elle hésite à le faire. Je lui adresse mon regard le plus sombre possible et elle se barre enfin. Je regarde les cheveux châtains propres mais négligés de celle qui était considérée comme la plus belle de notre clan. Son teint a toujours été pâle mais à force d'être enfermée, sa peau est devenue plus terne car elle manque de vitamine D. Ses yeux couleur noisette auxquels Jungkook ne pouvaient résister reflètent ceux des chiens battus. Et les vêtements qu'elle porte ne font définitivement pas honneur au corps qu'elle avait.

DIRTY HEART II - spare me -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant