8. Le choix

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Quatre mois se sont passés et je n'ai pas eu le courage de le faire, pourtant j'étais décidée.

Après ma prise de sang qui a malheureusement confirmé l'évidence, une échographie m'a révélé que j'étais bel et bien enceinte de deux mois six jours. J'ai alors directement pris rendez-vous pour une IVG ( Interruption Volontaire de Grossesse), je n'avais plus beaucoup de temps, passé trois mois les risques d'une telle pratique devrait être prise en compte et sans avis médical aucun médecin n'accepterait de le faire.

Je voulais qu'il sorte de moi, de mon corps. Je voulais qu'il parte et avec lui, le souvenir de cette soirée.

Le rendez-vous a été vite donné et trois jours plus tard, j'étais là, couché sur ce lit d'opération, les jambes écartées à attendre que le docteur procède à une aspiration.

D'après ce que j'ai compris, c'est un procédé tout à fait normal, mais quand j'imaginais ce tout petit être se faire aspirer comme une vulgaire poussière ne m'enchantait pas plus que ça, je l'avais senti en moi, il s'était manifesté que ce soit par mes vomissements ou mes vertiges. Il voulait me dire qu'il était là.

Alors quand j'ai vu cet homme, entré portant sa blouse blanche, son cache nez bleu et ses gants en latex tenant dans ses mains cette longue aiguille en forme de tubes, je n'ai pas pu et je me suis mise à pleurer.

Le docteur a essayé de me rassurer en me disant que c'était normal et qu'il essayera de ne pas me faire de mal, mais je n'ai pas pu me calmer. Il m'a fait comprendre que c'était dû au choc, que je venais tout juste de me rendre compte de la décision que j'avais prise et que je devais être forte si c'était ce que je voulais vraiment, mais je n'y arrivais pas, j'ai demandé à arrêter tout et je suis sortie de cette hôpital bouleversé comme jamais.

Je venais de faire mon choix.

Lory m'a alors rassuré quand je lui ai appris la nouvelle, elle sera là pour m'apporter son soutien mais qu'il fallait que j'annonce la nouvelle à mes parents, ce que j'ai fait.

Ils ont d'abord été heureux d'apprendre la nouvelle croyant que l'enfant était celui Austin jusqu'à ce que je les informe que non. Je leur ai raconté qu'après qu'Austin m'est quitté je suis partie en boîte me saoulé, cherchant à oublier ma douleur et ma déception, j'ai couché avec un inconnu.

Ils n'ont pas été ravis d'entendre mes explications, me traitant d'inconsciente. Que plus grave aurait pu m'arriver comme un VIH, mon père en bon médecin s'est pris un mal en plaisir à me citer tout les maladies et infections sexuelements transmises avec lesquelles j'ai flirte le temps d'une soirée de débauche mais ont fini par accepter et me soutenir, c'est tout ce qui comptais pour moi.

Je leur ai donné ma nouvelle adresse et je suis partie.

Maman entant que sage femme, m'appelle beaucoup pour connaître l'évolution de ma grossesse, mes symptômes, si je mange bien et bois beaucoup d'eau. Si je prend mes vitamines et fer prescrit.

J'ai également fait tous les examens demandés et heureusement pour moi je suis clean, je me porte à merveille. Juste un peu fatiguée de temps en temps mais ça va.

J'ai découvert il y a peu que j'attends un garçon.

Parfois je me demande à quoi il va ressembler, et si mon bébé sort vilain? à la même tête que son père? À un problème de santé parce que je n'ai aucune information concernant le père?

Alors je panique et caresse mon ventre bien visible de mes six mois et me rassure en me disant que peu importe à quoi il devra ressembler, s'il s'avère qu'il souffre qu'une quelconque maladie, je remuerais la terre entière pour le sauver, parce que je l'ai porté pendant neuf mois, parce que c'est mon enfant, le fruit de mes entrailles, parce que ce petit être sera mon fils, rien que mon fils.

Sortilège Where stories live. Discover now