12. L'offre

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Il fait un peu froid aujourd'hui, le ciel d'habitude clair est recouvert de nuage gris, je devrais me dépêcher si je veux rentrer avant que la neige ne tombe, je classe la dernière paperasse puis fais un tour dans ma boîte mails pour filtrer certains messages et noter ceux à qui je dois répondre. 
Je le ferai à la maison.

Mon ordinateur fermé et à main, je m'apprête à me lever quand j'entends la porte du local s'ouvrir. 

- Je suis désolée mais je ne reçois plus pour aujourd… Dis-je en levant les yeux pour regarder à travers la baie vitrée quand je me stop.

J'ai récupéré le bureau de Lory après son départ. Normal c'est moi la nouvelle patronne.

Une  grande et imposante silhouette camouflée dans un pardessus gris traverse avec assurance mon local le visage baissé  jusqu'à mon bureau et l'ouvre.

Je me lève.

- Je suis désolée monsieur mais… Vous?

- Bonsoir mademoiselle Durand. Dit il en plongeant son regard bleu métallique quand les miennes.

Qu'est ce qu'il fait là ?

-  Monsieur Alexander Aragon, que me vaut l'honneur?

Je n'arrive pas à croire qu'il se trouve là, devant moi. Je le regarde comme si c'est la première fois que je le vois, j'étudie chaque trait de son visage et je suis toujours aussi troublée. Cet homme est beau mais surtout il a définitivement une aire de ressemblance avec mon prince. 

-  Ravi que je n'ai pas à me présenter à vous, y'a t'il un problème mademoiselle Durand ?

Je referme la bouche, j'ai failli avaler un moustique à force de le regarder comme ça. 
Il possède tant d'assurance là devant moi, une main dans sa poche et l'autre tenant un document.

Un document? Je fronce mes sourcils me rappelant qui est en face de moi.

Alexander Aragon, peut-être le père de mon fils, et donc le pire enfoiré que le monde ait porté. 

-   Non...non rien. Je crois que vous vous êtes perdu. Je lâche en croisant mes bras sous ma poitrine.

Ses yeux accusateurs me scrutent, me sondes des pieds à la tête avant de souffler. 

-   Rassurez-vous mademoiselle Durand, je n'aurai sûrement jamais mis les pieds dans ce… Il regarde mon local avec tant d'insignifiance que j'ai envie de le gifler, il ose dénigrer le travail d'une vie? Si vous aviez pris la peine d'accepter mon offre.

-   Une offre? J'avais cru que c'était une demande, un souhait?

-  Il s'avance doucement vers moi. Voyez-vous mademoiselle Durand, je ne demande jamais  rien, je prends ce dont j'ai besoin. Un souhait ? Un petit sourire apparaît au coin de ses lèvres. Ce que je désire je l'obtiens peut importe les moyens, alors j'espère bien pour vous que vous n'êtes pas de cette catégorie de personne qu'on peut acquérir?  

Oh l'enfoiré, comment ose t-il, je serre mes doigts en poing et me retient de verser tout ma colère sur lui

-  Je ne travaillerai pas pour vous, vous pouvez repartir d'où vous venez.  Dis-je en serrant les dents. 

Il me regarde avec curiosité, mais pas comme quelqu'un qui semble me connaître, où joue t-il juste la comédie ? J'avais vu un jour à la télé que son frère serait en Russie pour deux ans.
Il ne reste plus que lui, c'est forcément lui.

-   Pourrais-je savoir pourquoi, sans vouloir être prétentieux, c'est une occasion en or pour vous et votre… entreprise ?

-  Vous êtes déjà prétentieux. Je lance malgré moi avant de me rendre compte de ma bêtise mais trop tard, il ouvre les yeux de surprise avant d'adopter une posture et un visage impassible. Je voulais dire hum hum. Je me racle la gorge. Que j'ai du travail ici, il y a beaucoup de "demandes". Prend ça dans ta face monsieur l'orgueilleux me dis je.

-  J'imagine bien, vous êtes une vraie star dans votre domaine il me semble. Mais comme vous pouvez le remarquer je ne suis pas quelqu'un qui abandonne facilement.

-   Qu'est ce que vous me voulez monsieur Aragon ? New York est loin de chez moi, trouvez vous quelqu'un d'autre. 

-   Juste votre savoir faire en plus de votre expérience, voyez vous il y a peu je me suis offert un appartement en plein cœur de Manhattan et j'ai besoin d'une décoratrice. 

-  Il y en a plein à New-York. 

-   Mais c'est vous que je veux.

-   Je ne peux pas.

-   Pourquoi ?

-  Parce que…

Non, je ne peux pas dire que parce que j'ai un fils, j'ai affaire à un milliardaire devant moi. Il ne lui faudra même pas une journée pour découvrir ce qui s'est passé ce fameux soir si c'est bien lui et adieu mon prince

-   Alors mademoiselle Durand, pourquoi ne voulez-vous pas? Je suis disposé à gérer tout votre séjour à New-York le temps qu'il faudra

-  Pourquoi moi?

-   Disons que j'ai entendu beaucoup d'éloges à votre sujet mais surtout parce que j'ai toujours ce que je veux à l'occurrence vous.

-   Mais…

-   Je quitte le Delaware dans trois jours, Mademoiselle Durand. J'espère vous ramener avec moi. Je vous laisse l'offre que je vous propose. Il me tend le document qu'il avait entre les mains. 

-  Ça fait beaucoup de zéro pour un simple appartement et séjour à New-York. Dis-je en feuilletant le dossier. 

-  Que voulez-vous mademoiselle Durand, j'aime mettre à l'aise mes invités. 

-   Je…

-   Réfléchissez bien à ma proposition, vous avez tout à gagner en travaillant pour moi. Vous aurez plus de renommée et vous gagnerez en notoriété. 

-   Je vais y réfléchir mais je ne vous promets rien. Dis-je finalement, plus pour le chasser.

-   Vous voyez vous commencer à changer d'avis, vous avez deux jours mademoiselle Durand. Deux jours, pas un de plus, pour me donner votre réponse. Dit il en me tournant le dos en s'en allant. 

Je me rends alors compte que j'avais retenu mon souffle durant tout notre échange quand je lâche un gros soupir. 

Comment ose t'il venir ici? Je secoue ma tête. Je l'ai observé,  tous ses faits et gestes. Il se comporte avec moi comme s' il ne me connaissait pas.

Et si venir à New-York c'est son moyen pour m'attirer à lui? 

Un piège?

Je suis tellement perdue, je ne comprend pas ce qui se passe dans ma vie.

J'ai l'impression de porter le poids du monde, tellement je suis fatiguée de penser tout le temps à la même chose.

Je regarde attentivement les feuilles et il y a ce A en or au bout de chaque feuille avec sa couronne.

L'empire Aragon. Alexander Aragon était bien devant moi?

Je m'a fesse sur ma chaise et essaye de régulariser les battements de mon cœur.

Sortilège Where stories live. Discover now