29. Allez au diable

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- Maintenant tu me dis la vraie version? Recommence James en me lançant un regard qui en dit long

- Il n'y a…

- Harris ne me mens pas, je te connais, jamais tu n'adresserais plus de deux mots à une domestique autre que Nadia. 

- Et alors, les gens changent. Dis je en me dirigeant vers le salon 

- Cette fille est bien plus qu'une domestique pour toi,  en plus …

Je soupire, de toute les façons, il saura la vérité assez tôt, cette fille est en train de me mettre dans tous mes états. 

- C'est bon, tu as gagné, c'est ma petite amie. Dis-je avec une certaine désinvolture. Je me retourne et l'observe ouvrir grandement les yeux avant qu'un grand sourire n'apparaisse sur ses lèvres. 

- Quoi?

- Si t'es devenu sourd c'est ton problème. Dis-je en prenant place sur le canapé.  Il vient très rapidement me rejoindre.

- Mais depuis quand le grand Harris Aragon s'encombre d'une femme à ses bras? En plus rien qu'à la regarder je devine rapidement qu'elle ne fait pas partie de notre milieu.

- Bravo sherlock

- C'est tout ce que tu trouves à me dire? J'ai besoin de plus, moi. Dit il la mine boudeuse

- Tu n'auras rien.

- T'es trop méchant. 

- Bon Nadia va te montrer ta chambre. Dis-je en la voyant apparaître, je lui ai dit plus tôt de préparer une chambre d'invité.  Je suis dans mon bureau si besoin. Dis-je en me levant et me dirigeant vers celui-ci.

Vais je pouvoir supporter ces une semaine? 
Je n'arrive pas à comprendre ce qui m'arrive, qu'est ce qui me prends de lui parler comme si nous partageons quelque chose ensemble?

Mes pensées ne cessent de converger vers Milla

Cette femme va me rendre fou, je la revois encore tout dégoulinante d'eau et cette poitrine que je sais pouvoir tenir dans mes mains et maintenant cette robe fleurie qui me donne envie de… 

Je dois arrêter, il fallait que ça tombe sur moi, en plus de me plaire, il fallait qu'on partage un enfant.

Si ç'avait été une autre femme, je suis sûr qu'à l'heure actuelle on ne parlerait plus d'elle. Encore mieux, elle n'aurait jamais découvert la vérité sur moi.

Milla, Milla. 

Je grand une bonne bouffée d'air frais, il faut que je m'occupe. 

*****

Milla

Imbécile, connard, araignée volante, cop de chien, épervier de vaux, cochon de dinde. Voilà ce qui arrive quand je ne contrôle pas ce qui sort de ma bouche. Je passe le reste de ma soirée à l'insulter à chaque fois qu'il me parasite les pensées comme un mauvais esprit.
J'ai l'impression qu'il a élu domicile dans ma tête.

Je suis dans ma chambre avec Wayne quand la porte s'ouvre sur lui.

- Le dîner est prêt, tu peux descendre.  Tonne-t-il. 

Je le toise

- Ah maintenant je peux descendre? Je n'ai pas faim.

- Milla

- Milla quoi? Arrêtez de me donner des ordres, je ne suis pas à votre service. Dis je durement. 

- Je te parle comme je veux.

- Alors sortez de ma chambre, je ne veux plus vous voir. Qu'est ce que vous croyez? Que vous allez continuer à me dire quand je peux sortir, dormir et manger? Allez au diable Harris.  Je crie malgré moi.

Je déteste vraiment comment il me traite à cause de son ami, d'habitude il m'ignore et tant mieux, mais maintenant monsieur veut jouer au coq dominant.

Il me regarde durement et me lance avant de sortir 

- Ne t'inquiète pas, nous y sommes depuis le début. 

- Enfoiré. Je ne peux m'empêcher de le dire.

Quelques minutes plus tard, Nadia vient récupérer mon prince pour le nourrir et s'occuper de lui. Heureusement qu'elle est là, sinon j'aurais trop honte de devoir descendre pour lui.

Il est vingt trois heures quand mon ventre chante et m'empêche de dormir, pourtant j'essaie. 

J'espère que Nadia a gardé un peu de reste pour moi.

Vêtu d'un short et d'un démembré à cause de la chaleur de ces derniers jours, je me dirige les pieds nu vers vers la cuisine. 

Tout est noir, j'ouvre le frigo et sa lumière m'adresse légèrement les yeux. Un plat couvert s'y trouve et je ne peux m'empêcher de sourire. 

Je le retire quand la pièce s'éclaire subitement. 

- Je savais que tu n'allais pas résister.  J'entend sa voix rauque au même moment, ce qui me fait sursauter.

Je me retourne et mon regard bloque sur son torse ferme, mes yeux se perdent sur ses abdominaux parfaitement dessinés, ses pectoraux bombés, ses larges épaules sculptées et ses bras musclés et veinés croisés entre elles. Il transpire ce qui rend le spectacle encore plus fascinant 

J'ai du mal à déglutir.

- La vue te plaît j'espère ? Me dit il

Je lève directement mon regard pour entrer dans les siennes et je ne peux m'empêcher de mordre ma lèvre inférieure pour ne pas dire de bêtises. 

- Que faites-vous là?  Je demande en détournant le regard.

- Prendre une bouteille d'eau. 

Je mets mon plat dans le micro-ondes et récupère une bouteille au frigo que je lui envoie. 

Il doit sortir de la salle de sport qui se trouve au sous-sol. 

Il ouvre la bouteille et l'apporte à ses lèvres en me regardant, la petite bouteille vidé, il ne me lâche pas du regard. La sonnerie du micro-ondes m'indique que mon plat est chaud mais je n'arrive pas à bouger.

- Tu devrais manger. Me dit il

- Je sais

Mais je ne bouge pas, en fait je n'arrive plus à bouger. Je n'ai qu'une seule envie qu'il parte. Le voir comme ça est assez déstabilisant, surtout quand je pense à notre dernière conversation qui ressemble plus à une engueulade. 

Il se déplace vers moi et se met juste derrière et mon cœur se met à battre plus fort que raison.

Il ne me touche pas, mais je peux sentir toute la chaleur de son corps, il lève la main, ouvre le micro-ondes et retire mon plat qu'il pose juste devant moi.

Ensuite sa main vient caresser mes cheveux et les dégagent de mon cou avant de rapprocher son souffle de mon oreille. 

- C'est bon tu peux manger 

Je frissonne de tout mon être et je sais qu'il l'a ressenti car il vient par la suite déposer un léger baiser sur mon cou avant de s'éloigner définitivement. 

- Bon appétit petit cœur, la prochaine fois je n'accepterais plus ce comportement à l'heure du dîner.  Dit il en s'éloignant. Ah une dernière chose, ce genre d'habillement évite de t'afficher ainsi le temps de séjour de mon invité. Je ne veux pas qu'un autre homme que moi te vois comme ça. 

Sortilège Where stories live. Discover now