Sortilège

21. Le dîner

- Que faites-vous dans la vie mademoiselle Durand ?

Nous étions installés dans une magnifique salle à manger, la table est grande, beaucoup trop grande et longue pour quatre personnes. D'ailleurs je dois me tordre le cou pour regarder à ma gauche, Madame Aragon.

Je lui offre un petit sourire et nettoie mes lèvres comme on m'a appris.

- Je suis organisatrice d'événements et accessoirement décoratrice d'intérieur. Dis-je en gardant une posture droite.

Je connais ce genre de milieu et je sais que l'apparence compte pour beaucoup, même si je ne fais que semblant, je n'aime pas me faire remarquer. C'est drôle de le dire surtout quand l'attraction de la soirée est portée sur ma personne. 

La tension est palpable, un froid règne dans cette pièce que Dis-je dans cette maison, et ce n'est pas les couverts en or et des lustres en verre qui vont changer quelque chose.

Nate et Hélène se tiennent à chaque bout de table, Harris et moi sommes au milieu face à face sur une table remplie de mets fin de la plus haute gastronomie. Je ne serais même pas étonné si je découvrais que leur chef cuisinier était un célèbre chef cinq étoiles.

- Une simple Décoratrice alors.  Lance-t-elle en s'essuyant sa bouche déjà parfaitement propre avec un mouchoir ayant le logo de la famille dessus comme le mien.

On aurait dit que chaque objet de cette maison avait été créée par les Aragon jusqu'au plat en or au bordure argenté avec un grand A et une couronne à sa cette tête au centre du plat.

Tout n'était que pure exhibition de leur richesse, de leur pouvoir.

La maison n'était pas chargée, loin de là, et chaque objet si petit soit il n'était pas là par hasard. 

Entre le marbre au sol et des chaises canapé qui devait coûter une fortune tant elles étaient confortables. J'ai la confirmation de n'être pas à ma place.

Une simple décoratrice a-t-elle dit avec un certain dédain, comme si mon travail ne valait rien. Je ne suis pas une simple décoratrice, je suis décoratrice et organisatrice point. J'aime ce que je fais et je déteste les gens qui dénigre le travail des autres. 

Austin le faisait tout le temps, me rabaisser 

- Je n'ai jamais attendu parler de vous, cela veut dire que vous n'êtes personne dans le monde de la décoration mais je comprends,  vous avez l'air assez jeune.  Quel âge avez- vous?

Je regarde Harris qui ne pipe mot et reste concentré sur son repas avec une certaine lassitude. Pourquoi c'est comme si le comportement de sa mère ne l'étonne pas. Depuis le début de cette soirée il n'a pas une fois chercher à me défendre. Tout à commencé avec ma robe, il pour elle était pas assez classe et trop serré après m'avoir lancé que je n'ai pas besoin de faire semblant d'appartenir à un monde qui n'est pas le mieux.

Cette femme est une vrai vipère, elle n'en rate pas une

- Vingt-quatre ans.

- Vous êtes assez jeune pour mon fils. Dit elle alors qu'il y a à peine une différence de cinq ans. 

Je veux bien jouer le rôle de la petite amie mais j'ai des limites.

- Je ne trouve pas, et même si? Ne dit-on pas que l'amour n'a pas d'âge? Je me vois lancer et jubiler intérieurement de l'expression de son visage.

Harris me lance un regard et un petit sourire en coin apparaît sur ces lèvres.

Ça amuse monsieur ? 

J'ai appris avec Lory de ne pas se faire intimider par ses riches, je ne suis pas une fille fragile et je ne compte pas me laisser faire, et puis je ne joue qu'un rôle, jamais au grand jamais je ne serais la réelle petite amie de leur fils, alors pourquoi je prendrais sur moi?

On aurait dit que j'avais dix-sept ans, trop jeune la bonne blague.

Elle analyse tous mes faits et gestes une nouvelle fois, ce que je dois reconnaître me rend assez anxieuse. Même si je reste confiante. Ma manière de me tenir à table, de tenir mes couverts attendant un faute de ma part qu'elle n'aura sûrement pas.

Je connais mon travail et la première règle c'est l'art du savoir vivre et se tenir.

Je ne pourrais pas organiser les événements des grandes personnalités si je ne savais pas comment ça se passe.

Comment disposer les plats, quels couverts utilisés pour des soupes, desserts etc , comment se tenir à table...

Alors j'ai bien vu la surprise quand j'ai effectué chaque geste approprié de la part de chaque membre de cette table.

- Qui sont vos parents? Me demande Nate pour la première fois sans même me jeter un regard.

- Un simple médecin et une simple sage femme. Dis je simplement n'ayant pas digérer les propos de sa femme avant que je ne bloque et lève la tête vers lui.

Ils me regardent tous les yeux grand ouverts. Milla tu es dans la merde

- Je...je… Veuillez m'excuser monsieur Aragon. Je… Je me mets à tousser. Oh mon dieu j'ai tellement honte, comment j'ai pu...

- Respire Milla. Me dit Harris en arborant un petit rire en me donnant un verre d'eau. Je le fusille du regard mais accepte qu'à même et bois une gorgée 

- Veuillez me pardonner monsieur Aragon. Je réitère mes propos. Sous le sourire de son fils, il semble apprécier le spectacle, il n'a pas vraiment parlé depuis le depuis de ce dîner, même pas pour m'aider. Je voulais dire que mon père…

- Assez je crois que j'ai compris. Tonne Nate Aragon. 

C'est bon il me déteste. 

- Chéri, Comment ton voyage s'est -il passé? Lui demande sa mère 

- Bien, demain je ferais le point avec père au bureau 

- Léna et Dimitri, comment vont ils? La petite Galina a bien grandit, vous ferez un beau couple. Ajoute t-elle 

Je pense que le message est clair Milla, tu es hors jeu.

- Bien, Je la trouve beaucoup trop... jeune? Dit il en me regardant et je rôle des yeux.

- Et la fille de mon ami, Liam O'connor? Je crois qu'elle doit avoir vingt-deux ans maintenant, en plus elle est ici à Manhattan. Dit son père.

Marié le une fois, faite comme si je n'étais pas là 

- J'aime bien Liam et Dolly mais Eleanor, je ne sais pas, en plus je suis déjà en couple

Merci de te souvenir de moi

- Je vais organiser un rendez-vous.  Termine son père. 

C'était prévisible. 

J'ai voulu répliquer mais cette affaire ne me concerne pas, je n'oublie pas ma place, je ne suis personne pour lui, même si ça m'énerve de son indifférente à ma personne.
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- Le dîner s'est assez bien passé je trouve. Dit il en retirant sa cravate

- Tu rigole? Tes parents me détestent.

- C'était assez prévisible. Dit il en retirant cette fois ci sa veste. Nous venons d'arriver chez lui, dans son salon. Rocky comme d'habitude à bondit sur moi.

- Pardon, tu te moques de moi? Je lance

- Non, voyons jamais. Dit il un petit sourire au lèvres conard. 

Je soupire en retirant mes chaussures que j'arrête en main.

- En même temps c'est pas vraiment important s'il me déteste ou pas, bientôt tu vas leur présenter la femme parfaite, Eleanor c'est ça?

- Serais tu jalouse?

- Jamais de ma vie,je ne me permettrais, je ne suis là que pour un moment, je connais ma place et plus je ne te connais même pas, encore une chance ils nous ont pas demandé comment nous nous sommes rencontrés.

- J'ai ma petite idée. Dit il en souriant 

Il s'en va en se dirigeant vers une porte et s'enferme à l'intérieur sans me jeter un regard et tant mieux.

Je me dirige vers ma chambre et m'enferme avant de souffler. J'ai besoin d'une bonne douche et dormir pour oublier cette journée pourrie.