Sortilège

60. Apparence trompeuse

Je gare mon Audi devant l'immense résidence de mes parents, hier la discussion que j'ai eu avec Milla n'a fait que confirmer ce que je pensais déjà.

Elle me déteste

Mais pour une fois les portes ne sont pas totalement fermées, elle m'a reproché de ne pas avoir combattu pour elle, pour nous. D'avoir vite abandonné et mettre réfugier dans les bras d'une autre

Elle a raison, et je ne peux même pas imaginer ce qu'elle a ressenti.
Je n'arrive même pas à l'imaginer avec ce type Tom, je crois que je vais commettre un meurtre mais je fais confiance à grand-père, il a dit s'en chargé.

J'espère qu'elle sera satisfaite en se rendant compte que je me bats pour nous au point de tout laisser pour elle.
J'espère lui prouver par mon action qu'elle est la seule femme que je veux épouser et je dois reconnaître que je compte aussi beaucoup sur la présence de ses parents pour l'influencer dans son choix final.

Oui rien n'est fait au hasard, après tout je suis un Aragon.

Avant d'entreprendre mon voyage, j'entre dans la maison qui m'a vue grandir, j'ai enfin la preuve qui me manquait en épluchant copieusement les transactions bancaires de mon père qui se croyait intraçable.

- Bonjour monsieur. Me dit la gouvernante.

- Où est mon père ?

- Dans son bureau.

Sans perdre plus de temps je me dirige dans le dit lieu.
Ce matin, je me suis levé assez tôt, pas parce que j'ai bien dormi mais soulagé de les savoir avec moi. Après avoir fait un tour dans la chambre de mon fils, je me suis rendu dans celle de Milla que j'ai trouvée toujours endormie.

Elle a pleuré par ma faute.

J'ai déposé son porte monnaie et lui ai fait un petit baiser dans ses cheveux si soyeux, puis je suis descendu leur préparer un petit déjeuner copieux.

Cette femme me rend dingue et la savoir dans cette maison, la notre, me remplie de bonheur.

Je soupire un bon coups avant d'entrer dans le bureau sans m'annoncer.

- Bonjour père. Dis-je en entrant et ce que je vois me déstabilise. Père?

Il me lance à peine un regard et bois un peu de son whisky.

Jamais père n'a bu d'aussi beau matin. Où est mère pour l'empêcher? Il semble n'avoir pas dormi de la nuit. Est-ce une dispute?

- Que se passe-t-il donc?

Il m'ignore une nouvelle fois et vide son verre et se ressers les dernières gouttes de la bouteille.

- C'est bon tu as gagné. Dit il simplement

- Je ne te comprends pas, que s'est il passé ici, mère est elle au cou...

- Elle est enfin partie, cette vielle folle à enfin foutu le camps. Dit il et je fronce les sourcils ne comprenant pas ce qui se passe. Il n'a jamais parlé de mère en ces termes.

- Comment ça parti, où ?

- Loin, très loin d'ici et j'espère que tu ne chercheras pas à la retrouver, laisse là mon fils, laisse là profiter de ses derniers jours sur terre, elle en a déjà assez fait

- De quoi parles tu? Qu'a-t-elle donc fait pour te mettre dans pareil état ?

Il pose enfin son regard dans les miens et me sonde.

- Je suppose que si tu es là, c'est parce que tu as enfin eu la preuve que tu recherchais?

- Oui. Dis je en s'avançant vers lui et je dois reconnaître que depuis le début que j'ai pris la route, je réfléchi à comment te faire payer cette trahison, on ne touche pas au sang, c'est toi même qui me l'a appris.

- Qui est au courant ?

- Personne

- Bien j'aimerais que ça reste ainsi

- Tu n'as aucun droit de me demander ça. Dis je durement

- Si, j'ai le droit si c'est pour protéger ta mère.

- Mère? Qu'a- t-elle avoir dans cette histoire?

- C'est elle qui a engagé cette femme pour empoisonnée ton fils, je crois qu'elle a perdu la tête

- Impossible

- Pourquoi crois-tu qu'elle est partie ? Je ne pouvais pas accepter que tu lui fasse du mal, elle t'aime beaucoup trop, tu es sa plus grande réussite.

- Mensonge

- Elle a toujours été obnubilé par toi, elle voulait que tu lui ressemble, elle voulait contrôler ta vie, choisir celle qui te fallait, élever tes futurs enfants, tu ne peux même pas imaginer la déception qu'elle a eu quand elle a appris pour cet enfant et tes sentiments pour cette fille. Fini t-il en buvant une gorgée de sa liqueur.

Je tombe de haut, je me dirige vers l'armoire où je sais mon père dispose ses bouteilles et en prend une, puis me serre à l'aide d'un verre et prend place face à lui.

Je n'arrive pas à croire, mère.

La première gorgée brûle mes papilles et descend le long de ma gorge stimulant ainsi chaque partie de mon organisme encore vide.

Je n'ai pris qu'un café en sortant.

- Quand as-tu su que c'était elle?

- Lorsque tu es venu me dire que les transactions venait de mon côté, je n'ai jamais cherché à te faire du mal mon fils, tout ce que je ne voulais c'est que tu epouse pas une femme qui n'en veut qu'à ton argent, à ton pouvoir.

- Comme maman ?

Il lève les yeux surpris, puis soupire.

- Ta mère était beaucoup trop ambitieuse, elle a toujours aimé le pouvoir et tout ce qui y'avait au tour et je l'ai toujours laissé faire, tout est de ma faute et quand j'ai essayé de reprendre ma vie, elle ne l'a pas supporté. Tu es alors devenue son obsession, le futur dirigeant, son fils, avec toi, elle avait encore une chance de tout contrôler.

Je le regarde ne sachant plus quoi dire, elle était partie, sans rien dire. Je ferme les yeux et revoit encore chacun de ses gestes, de ses mots. Je n'ai jamais été à l'aise en leur présence car je ne trouvais pas leur relation saine, ou peut-être parce que j'ai grandi une partie de ma vie avec grand-père.

J'ai toujours vue mon père comme le méchant loup, celui que je devais surpasser si un jour je voulais être aussi bon ou meilleur que lui, alors très tôt j'ai commencé, j'ai créé ma première entreprise de bonbon bio à l'âge de dix sept ans, juste pour lui montrer que j'étais capable, que j'étais né pour ça mais surtout, je cherchais de la reconnaissance dans les ses yeux.

- Je vais me marier avec Milla papa (ça fait longtemps que ce mot n'a plus franchi mes lèvres) et je veux que tu sois là pour m'accompagner.

- Et l'empire?

- Je le laisse à Alexander

- Mais...

- Papa, tout ce que je veux s'est être heureux, et Milla est la femme qu'il me faut, je sais que je serai comblé avec elle. Donc si mon union vous gêne alors je suis disposé à le laisser à mon frère mais je vais me marier

- De toute les façons, j'ai déjà parlé avec Liam. Dit il simplement

Je me lève après avoir vider mon verre.

- J'espère pouvoir compter sur toi.

Je n'aurais jamais imaginé tout ça quand j'ai décidé de venir leur parler, pourrais-je avouer à Milla que c'est ma propre mère qui est à l'origine de cet acte monstrueux.

Si ça avait été père, ça n'aurait surpris personne, mais mère ?

Décidément les apparences sont trompeuses et on ne connaît jamais vraiment quelqu'un, même pas sa propre mère.